dialogues #02 | ouh Garonne

De ma fenêtre, je participe à la vie de l’écluse. Mais toujours un peu avant, je cherche entre les feuilles des platanes, déjà trop étouffantes pour la vue, je cherche la couleur de l’eau de ce matin. J’entends alors Garonne s’exclamer : (N’est-ce pas l’heure où je suis la plus belle en cette saison?) Il est vrai qu’apparaissent entre les terminaisons Continuer la lecturedialogues #02 | ouh Garonne

dialogue #02 | Monsieur A. Posteriori

Ça a commencé ce matin. J’étais pas levé qu’il tambourinait déjà dans ma caboche. Il s’était invité dans la nuit. Vous avez pas idée du boucan qu’il faisait! À m’en retourner les méninges! J’vous jure, j’exagère pas! ( Vous savez, c’est pas trop mon genre…). Il m’a tant soufflé dans les esgourdes que mon cerveau y ressemblait à de la Continuer la lecturedialogue #02 | Monsieur A. Posteriori

dialogue #02 | un jour de juin

Les troupes sont entrées dans la ville fin juin. Un bourdonnement sourd les avait précédées. (Je suis allée les voir. Non, je n’ai pas pu m’en empêcher, je ne voulais pas me cacher derrière les persiennes. Je me suis dressée sur la pointe des pieds.) Les chars, les motos, les camions sont arrivés par l’avenue. Les soldats étaient vêtus de Continuer la lecturedialogue #02 | un jour de juin

dialogue #02 | Jeanne, ma patience

On contourne la pelleteuse et un énorme tas de terre pour rentrer dans la distillerie. Une cabane de chantier, des matériaux tout en longueur rassemblés sous une bâche. Des piquets en bois de caisse peints en fluo sont plantés dans le sol d’une surface vide, sans herbe, aplanie. Notre van est garé dans une boue pâle, la terre est tassée, Continuer la lecturedialogue #02 | Jeanne, ma patience

dialogue #02 | entre eux et moi

il faudrait relire ce qui a été écrit il y a deux ans (80 épisodes des quatre vingt jours de réclusion du début du printemps de l’année 2020) – il faudrait – se souvenir de l’état d’esprit qui prévalait alors (rien à foutre pourtant de ces pensées ces fantasmes ces errements difficiles entre maladie printemps âges solitude précarité changements professionnels Continuer la lecturedialogue #02 | entre eux et moi

dialogue #02 | papillonner

Il m’a proposé un repas avec une petite troupe, broderie d’étudiantes qu’il a jugé le plus intéressantes. Il n’y a que des filles, question de probabilité, les études de lettres rejettent encore, voici le reste, formé de nous. Que faisons-nous, sommes récupérées par les lettres non pour les redessiner, pour les penser selon un cadre. Pour en faire quoi, ne Continuer la lecturedialogue #02 | papillonner

dialogue #02 | l’ombre d’un doute

Je les regarde l’un après l’autre, mais ma bouche reste fermée, les dents sérrées, les mots ne sortent pas. (Comment sortiraient-ils, idiote ? ) (Ils ont dit que cela n’arriverait plus …) Ils continuent leur conversation sans faire attention à ma présence. (Comme si tu n’étais pas là.) (Ou comme si ma présence était normale en ce lieu, tu comprends Continuer la lecturedialogue #02 | l’ombre d’un doute

dialogue #02 | un treize juin

Le ciel était ardent, la lumière montait avec le matin, et la chaleur amollissait l’air guilleret des petites heures, j’ai traversé la ville indifférente, tranquillement indifférente, chapeau enfoncé sur la tête et brumisateur à portée de main, tentant de presser le pas pour rattraper mon retard sur l’horaire prévu, joyeuse à la pensée de faire quelque chose même sans espoir Continuer la lecturedialogue #02 | un treize juin

dialogue #02 | les voiles s’écartent

les voiles s’écartent ; donnent à voir une femme (Ari/Elle) ; un homme (Man_sour); et un chœur d’hommes et de femmes (les lecteurs) tantôt immobiles tantôt marchant ; le son du tambour s’estompe ; la petite fille se couche au sol je suis face à Man_sour mon frère, au centre de la scène-labyrinthe circulaire dont les échos sonores le mélange de formes figures géométries derrière Continuer la lecturedialogue #02 | les voiles s’écartent

dialogue #02 | Vhoum Shlaaah

Direction Villejuif, prochain train dans 08 minutes clignote le panneau. Le quai est désert, seules les sourires carnassiers des pubs grimacent sur les parois en faïence. Appliquez les gestes-barrières, enjoint la pancarte en langue des icônes. Ah oui, le masque. Je le tire de ma poche en même temps que mon guide : Les passions ordinaires – Anthropologie des émotions Continuer la lecturedialogue #02 | Vhoum Shlaaah