A propos de Huguette Albernhe

Plusieurs années dans l'enseignement et la recherche. Passion pour l'histoire de l'écriture, la littérature . Ai rejoint l'atelier de FB en juin 2018, je reste sur la barque même si je disparais de temps en temps

Elle devant, lui derrière !

Elle est devant, toujours devant la sœur, depuis toujours oui, c’est la grande sœur et quand le petit frère est né, bien sûr qu’elle s’est ressentie, bien devant lui, en plus entre eux il y en a d’autres devant, l’ainé, un frère encore puis elle, cette sœur qui est toujours devant, c’est bien elle qui sera toujours là devant pour Continuer la lectureElle devant, lui derrière !

Les vendanges du grand-père

Le visage tendu, inquiet, immobile, confiné dans tous ses travers, ses faiblesses, dans ce moment de notre histoire insolite. Le monde parle d’une drôle de façon. Il s’ouvre sur l’inconnu, l’invisible. La nature se rebelle, nous secoue avec violence, allons-nous comprendre ? Combien y aura-t-il de sacrifiés, maintenant et un peu plus tard ? Le monde entier est bringuebalé, commence-t-il à se Continuer la lectureLes vendanges du grand-père

Seul le téléphone !

Ils ne savent pas que je sais. Plusieurs décennies en arrière, elle a dix-neuf ans lui vingt-six. Rencontre intense pour elle c’est sûr, lui aussi est transporté. Un pays étranger pour l’un et l’autre, ils sont là pour travailler la langue espagnole. Lui est suisse allemand, elle française. Ils feront peu d’espagnol ! Le langage des gestes suffira, le français qu’il Continuer la lectureSeul le téléphone !

Secrets de famille

La fête estivale du village bat son plein, boissons déversées dans des gosiers surchauffées, moiteur des mains et des pieds, les deux jeunes adolescentes ne savent pas encore à quelle rencontre elles vont se mesurer, elles dansent à en perdre haleine, sûres d’elles, sans pensées toutes en sensation d’explosion de vie, elles voient deux jeunes hommes s’approcher d’elles, beaux, du Continuer la lectureSecrets de famille

Deux verres foncés

Deux sourcils bien arqués, deux accentuations, deux verres foncés, yeux doublés, protégés, trop sensibles au soleil, un visage imbibé d’un sourire mélancolique. Le cou est très plissé, plis non parallèles, chemins parcourus qui ont laissé des traces. Au bas du cou, un renfoncement perceptible par moments, petite cuvette, dépression capable de recueillir des substances invisibles qui se mettent au repos Continuer la lectureDeux verres foncés

Son Miles Davis

Je ne suis pas une cliente du Négresco, l’hôtel mythique de la Promenade des Anglais à Nice. Mais je passe devant pour récupérer ma voiture dans le parking peu éloigné de l’appartement d’amis. L’autre soir, la température extérieure était fraîche, de gros nuages noirs gonflés d’eau chapeautaient les passants, en atteignant ce lieu, j’ai aperçu un cinquantenaire assis par terre, Continuer la lectureSon Miles Davis

Dans la foule de Chennai

J’ai quitté mon hôtel à deux pas de la gare avec trois amis après avoir refusé un massage ayurvédique, proposé ici comme un café à déguster ! Dès le franchissement des portantes battantes surmontées d’une sculpture de Ganesh, des sons tonitruants agressent mes tympans, les rayons directs du soleil puissant brouillent ma vue. L’adaptation de tous les sens va s’avérer indispensable, Continuer la lectureDans la foule de Chennai

Celles qui l’habitent

Toutes celles qui l’habitent arpentent son anneau de Moebius en un temps linéaire aboli, les images sont vivantes — celle qui marche à pas rapides et décidés, sur le chemin des vignes, le panier porté à coude replié, impatient d’être rempli de figues tendres emmaillotées dans leurs propres feuilles rugueuses, —celle qui longe le mur de pierres chauffées à blanc Continuer la lectureCelles qui l’habitent

Visages pourfendus

Il portait son visage de tous les jours, celui qui passe partout. La peau molle juste plus tendue sur le nez, les yeux posés comme deux jaunes d’œuf dans une assiette, tremblotants, visqueux et vitreux, les lèvres inexpressives et décolorées. Quelques cheveux en encadrement qui s’animaient au gré de courants d’air, de bises ou du vent. Allure d’antennes noires parfois. Continuer la lectureVisages pourfendus