A propos de Lisa DIEZ

Chercheuse polyvalente, sorte d'artiste tout-terrain. Valises posées depuis 5 ans dans les arts de la scène. Passages par la peinture, la réalisation documentaire, la photo, la médiation artistique… et l’écriture, soutien fidèle de ces nombreuses traversées. Deux sites : www.soinartistique.fr (Collectif ALS) et www.atelierdiez.com (vrac et chantiers).

#photofictions #04 | qui se dérobe

Le téléphone stationne aux pieds du miroir en mode caméra inversée. Le téléphone et le miroir renvoient l’image de l’homme nu qui se regarde dans le téléphone qui a été réglé par l’homme, qui le mitraille alors qu’il contracte ses biceps, caresse ses bras, leurs tatouages symétriques à droite, à gauche. L’homme aime le bruit de la promenade de ses Continuer la lecture#photofictions #04 | qui se dérobe

#photofictions #03 | la photo qui n’existait pas

Aussitôt Nan Goldin évoquée, aussitôt surgissait le souvenir d’une photo qui n’existe pas. Un homme nu est allongé dans un lit aux draps froissés, l’air absent. À sa droite une femme assise, nue ou presque nue, fume une cigarette. Elle est encore là, il est loin. Alors que je tente de traverser autrement l’exercice, cette image revient frapper l’écriture. Et Continuer la lecture#photofictions #03 | la photo qui n’existait pas

#photofictions #02 | en décousu

Autoportrait en pieds. Présenter au jury le résultat d’un an de captures quotidiennes de pieds sur le vif avec un boitier manuel. Developper parfois les photos chez cette fille brune qui a disparu. Revoir sa main faire rouler une petite cuve de développement sur la moquette. Coller les photos sur les pages d’un cahier d’écolier. La peinture s’approche. Transformer les Continuer la lecture#photofictions #02 | en décousu

#photofictions #01 | Prendre

Fermer les yeux. Le sable humide, épais, se faufile entre les orteils. Le vent bouscule le front. C’est l’hiver. Les machines qui lissent la plage avant l’aube viennent de partir. Je voudrais être le sable. J’ouvre les yeux. L’instant est savoureux. Il déclenche le geste? D’abord quelques étendues. Ciel, sable, mer. Je voudrais ranger mon téléphone, ne rien prendre. Trop Continuer la lecture#photofictions #01 | Prendre

#40jours #07 | Tombe

À Téhéran, ils passent, se cachent, transpirent, respirent d’épices en pots d’échappements, s’engouffrent dans les cavités depuis les aisselles poivrées, s’y perdent, retrouvent le noir profond des yeux, des drapés, paquets noirs de femmes, un jour ils descendent pallier après pallier vers le métro carrelé, impeccable, frais, perdent cette fois les odeurs du plein jour, filent, ils veulent voir le Continuer la lecture#40jours #07 | Tombe

#40jours #06 | qui dirigent

cartes qui dirigent, cartes qui civilisent, organisent, rangent, limitent, pas de cartes chez les rêveurs d’Australie, mais des dessins à l’ocre sur les peaux, les rochers, et des pistes qui chantent, les cartes c’est nous, peuples à repères, à signes bavards, à double sens, avec notre monde parlant à l’infini de notre monde en dessous, nos premières cartes sur des Continuer la lecture#40jours #06 | qui dirigent

#40jours #05 | son heure

Ses savates se collent, décollent du lino beige, annoncent un silence d’horloge, lumière de sieste à travers les stores à demi fermés, odeur de chaleur, odeur d’été, reste de poisson dans le frigo frôlé parfois en clapotis doux par les lanières du rideau dans le courant d’air fin, courant d’air calculé au millimètre qui agite à peine le ruban rose Continuer la lecture#40jours #05 | son heure

#40jours #03 | Camille Claudel, un centre

Abritant les anciens avec leurs noms d’arbres, les fous avec leurs noms de fous, les structures spécialisées sont aussi des centres avec un grand C : CMP, CMPP, CREHAB, CH, CHU… Camille Claudel avec deux grand C est un nom de centre avec un grand C, centre de jour surtout, 20 rue Gaudichaud par exemple, non loin du centre commercial Continuer la lecture#40jours #03 | Camille Claudel, un centre

#40jours #02 | tombent les nuits

Au long des années 80, le motif se répète, lancinant, je me revois tracer quatre lignes sur la page horizontale pour séparer les étages d’un immeuble à la façade invisible. C’est (toujours) Noël car j’aime dessiner les sapins, les cadeaux, les boules du sapin, la famille toute entière réunie. C’est (toujours) le soir. J’habite alors dans une cité à Sarcelles, Continuer la lecture#40jours #02 | tombent les nuits