A propos de sophie grail

Après une grande vingtaine d’années en région lyonnaise, vis depuis bientôt une petite entre Léman, vallée verte et blanches montagnes... sans renier racines ardéchoises et tête en terres corses, balinaises ou cévenoles... dévoreuse ou passeuse de livres, clame haut et fort les mots des autres ( accompagne aussi depuis quinze ans les élèves de CM2 à jouer avec les leurs et en apprivoiser d’autres) sans jamais trop extérioriser les miens (sauf en labyrinthiques cérémonies secrètes). Alors sourire de me livrer en tiers-livre sans pseudo ni hétéronyme ... (Interviens discrètement sur Facebook via Sophie Sopibali)

#gestes&usages #01 | Virage au sélénium

A cause de la couleur, avaleuse de lumière, elle craignait que son regard soit lissé, que le réel engouffre toute trace de mystère de poésie. Les grains et creux de peau pourraient être éclipsés par l’attrape-regard du maquillage, tricherie colorée. Le terne des taudis où elle tentait de disparaître avec ses fantômes ne serait plus sublimé et se retrouverait pisseux, Continuer la lecture#gestes&usages #01 | Virage au sélénium

#enfances #01 | Faire la quatrième, descendre le chien, des abeilles plein la 4L

Faire le ou la quatrième, c’est entrer dans la pièce sombre, prendre sa place là où la toile cirée colle un peu moins aux avant-bras, partager la portion de saucisson et commencer la partie de tourne ou de vache, variantes du jeu de belote. Dans ses mains, capables de tenir chacune deux gros œufs, les cartes paraissent un bien moins Continuer la lecture#enfances #01 | Faire la quatrième, descendre le chien, des abeilles plein la 4L

#enfances #00 | Aigre douceur

Il lui a été facile d’échapper à la mollesse et moiteur, de la main, de la vigilance de l’aïeule. Juste un glissement, un furtif éloignement et la voici entourée d’une foule bigarrée, plus de couleurs que dans la boîte de peinture de l’école. Là-bas, sur l’autre rive, la fête foraine ; les lumières qui brillent comme bientôt brilleront ses yeux, Continuer la lecture#enfances #00 | Aigre douceur

#été2023 #01 | Une vie à consigner

Moi qui ai toujours rêvé de dénicher une correspondance oubliée, (idéalement d’amoureux fous ou de poétesse) il a bien fallu que j’hérite de ta valise cartonnée marron tâché de moisissures. Elle a resurgi dans le ballet des allers-retours déchetterie, au beau milieu des débats et interrogations location camion avec ou sans benne, tri papier ou carton, on jette ou on Continuer la lecture#été2023 #01 | Une vie à consigner

#techniques #01 I Le sentiment de la peau qui se hérisse en chair de poule

Le sentiment de la peau qui s’hérisse en chair de poule, peau qui t’échappe, qui s’échappe en grains de liberté, tendant vers d’autres espaces-temps, attraction minuscules ventouses en tête d’épingles, nées de l’inconfort aussi bien que du plaisir, suivant la peur ou la tentation, sentiment à fleur de peau, peut-être d’ailleurs affleurement de désirs d’être effleurée, lissée caressée, peau trahissant Continuer la lecture#techniques #01 I Le sentiment de la peau qui se hérisse en chair de poule

#voyages #prologue | Errances, déshérence

J’étais à Zadar, sur les quais, où des empreintes photovoltaïques mémorisent de quoi saluer le soleil à la tombée de la nuit, juste à l’heure où le remous des ferries en venant lécher la grève fait résonner l’orgue de chants cétacéens. Ou bien je tournais autour des quinze kilomètres carrés de Gili Meno, séjournant au Kontiki,entre mer et  lac salé Continuer la lecture#voyages #prologue | Errances, déshérence

Carnets individuels | Sophie Grail

4 Décembre: #25 Fragment de corps Peau pierre— pourtant si douces— volets des yeux— filtre-larmes— chasse poussière— cache misère — parfois battantes, tressautantes — fragiles aux courants d’air— palper les sillons optiques — plonger dans le noir — semeuses de zizanie dans la persistance rétinienne — port d’attache des cils — yeux papillonnants — surplus de peau, moelleux des yeux Continuer la lectureCarnets individuels | Sophie Grail

#photofictions #09 | Indivision

C’est la première fois que je remets les pieds ici ; votre lettre a brassé pas mal de choses ; je pensais avoir tourné la page, enterré jusqu’au moindre souvenir ; sauf bien sûr ce dernier petit attachement terrien commun, indivision impossible à régulariser, piège gluant dont tu ne peux te dépêtrer…Je la revois quand on a fait le choix Continuer la lecture#photofictions #09 | Indivision

#photofictions #01 | Aurait pu être la dernière

Prise rapide, à la volée; de celles qui pourraient aisément être effacée, sauf à être partagée sur les réseaux peut-être avec l’amie végane, ou encore pour l’infime clin d’oeil à Tove Janssen. On cherche déjà l’ombre dans les rues d’Athènes ce matin du 19 Juillet 2019, après rapide traversée  de la place Monàstiraki luisante on s’empoussière dans les rues alentours, Continuer la lecture#photofictions #01 | Aurait pu être la dernière

#40jours #prologue | défricher les failles

Six carreaux aux joints effrités, ceux du bas n’ont sûrement plus la possibilité de s’entrouvrir, ceux d’en haut en barre de trois carrés ont peut-être eu un jour l’opportunité de basculer afin de permettre à l’air de circuler, l’immobilité de cette fenêtre et son éventuelle et actuelle utilité se mesurent à l’épaisseur de poussière qui l’opacifie ou l’enchevêtrement de toiles Continuer la lecture#40jours #prologue | défricher les failles