A propos de Tristan Mat

Tristan Mat vit. Ailleurs. Il écrit. A la main. Site http://www.tristanmat.net/ Profil Facebook: https://www.facebook.com/tristan.mat.735

#enfances #09 | Logements de fonction

Au-dessus de la salle de l’école, le parquet veille et alerte sur le mouvement. Presque rien pour détourner la lumière. Des plans : ceux du lit, de la chaise, d’une étagère. Rien de coupant. Des années simples, du passage : rien ne s’imprime. C’est ici qu’est le matin d’été, très en avance sur tous les gestes et les regards. Elle Continuer la lecture#enfances #09 | Logements de fonction

#enfances #05 | Gratitudes

Au galet au toucher gras sans poème dans la poche. À la bibliothèque municipale du chef-lieu, riche de plus livres qu’on ne lirait jamais, et sans penser pour cela à la mort. À la mer découverte après avoir traversé le pays dans le sens des invasions, à la mer qui n’était qu’immensité engloutissant le langage, offrant à la peur le Continuer la lecture#enfances #05 | Gratitudes

#enfances #03 | un verbe…

– Un verbe. Il en faudrait un, comme une pierre petite, une flaque de bleu qui attire le regard. La pièce du puzzle. – Gravir, voici l’exemple, un beau verbe simple, non dénué de majesté.– Jamais il n’aurait été prononcé chez nous. – Un mot de loin, tu le connais dès l’enfance, tu l’as lu, tu l’écrirais maintenant avec un Continuer la lecture#enfances #03 | un verbe…

#enfances #02 | le coffre

On n’y entre qu’accompagné et avec retenue, adulte encore, la minuscule déclivité du plancher est un seuil où le pied achoppe. On demande la permission de s’avancer, même si la porte est ouverte. L’idée ne viendrait jamais de frapper à la porte fermée, ou d’y pénétrer si elle n’est pas occupée. Il y a d’abord l’ordre : l’armoire, le lit, Continuer la lecture#enfances #02 | le coffre

#enfance #01 | la rue tranquille

La rue, elle faisait des tours, des boucles. Elle bordait et contenait un petit quartier. C’était la dernière maison, le bout. Il habitait là et on le rencontrait, montant ou descendant de sa voiture, satisfait. Une laide voiture en forme de poire. Son ventre était énorme au regard du reste de son corps, loin de l’obésité. Sa courbe, sa fonction Continuer la lecture#enfance #01 | la rue tranquille

#été2023 #03bis | Quatre bars

Le maitre disait : les carrés sont néfastes. Il faut les diviser en triangles. Quatre : Carmel, La femme de l’Égyptien, Les Rochs, Les Boeuf. Ce sont les quatre à avoir un bar. La femme de l’Égyptien : Quand il a su que j’allais fermer, il est venu me voir tout sourire, Carmel. Comme s’il voulait racheter le fond. Je Continuer la lecture#été2023 #03bis | Quatre bars

#été2023 03 | Autour de la place

Comme je l’ai dit, il parle peu, il se mêle peu, les échanges sont rares, donc choisis. Il ne parle jamais avec Carmel, le patron du bar, alors qu’il est là presque toute la journée, devant ou à l’intérieur. Contrairement à lui, Carmel est sympathique, souriant, vif. Des grands mouvements de bras, il chaloupe, il vient du Sud. Aux moments Continuer la lecture#été2023 03 | Autour de la place

#été2023 #02bis | Sans circonférence

Le centre c’est un trou. On va s’en approcher d’où que l’on vienne. Le Hareng arrive, effilé, long, dans son Audi noir coupée, des tatouages dans le cou, il entre, il ressort. Un quart d’heure plus tard, il revient. Une fois sur deux, où que l’on aille, à quelque heure que ce soit, on le croise, ou bien il est Continuer la lecture#été2023 #02bis | Sans circonférence