A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) N 42° 46' 0.12'' E 9° 26' 59.999’’ • son blog Ugo Pandolfi Scriptor

autobiographies #15 | Un couloir et des portes

Table aux écritures, face à la haute fenêtre d’où l’on voit la rue. La chaise inconfortable sur laquelle repose un coussin pour le dos. Espace pour traduire uniquement, pour se perdre et s’enfouir dans les langues de ces peuples qui avaient l’art de chasser les peurs. Il écrit: De l’eau debout ? — La canne à sucre. La haute fenêtre de Continuer la lectureautobiographies #15 | Un couloir et des portes

autobiographies #13 | voix off

Ielle était une fois. Je suis grande à présent. Adulte, ils disent tous. Tous, sauf lui qui a passé sa vie à raconter des histoires qui commençaient toujours au masculin. Il était une fois par ci. Il était une fois par là. Jamais vraiment avec moi. Jamais pour moi, son garçon manqué. Bien sûr que j’existe pour lui quand il Continuer la lectureautobiographies #13 | voix off

autobiographies #14 | caméra-oeil

coups de canif de Jacques Villeglé, ses assistants au pied de biche assurent l’arrachage des affiches quelques secondes dans les silhouettes découpées de Lotte Reiniger la première échographie dont il faut dépublier l’image parce que la mère ne veut pas un tissu sur le visage de l’enfant à la sortie de la maternité la photographie par Hans Hartung du photographe Continuer la lectureautobiographies #14 | caméra-oeil

autobiographies #12 | Modeste, c’est un joli mot

Dans ce que l’on découvre de l’autre et de soi, il ne faut rien oublier. Rien, presque rien. Deux boucles d’oreille en or pour oreilles percées. Une bonbonnière en verre de couleur décorée de fleurs et d’un papillon. Un minuscule éléphant en ivoire. Trois draps de lin brodés avec les initiales A et B. Une boîte à lettres en bois Continuer la lectureautobiographies #12 | Modeste, c’est un joli mot

autobiographies #11 | Neuf lhouettes

Salopette de velour marron, stylos dans la poche de poitrine. Un short douteux, un béret basque, un mégot au bec. Bleu de Chine, grosse chaîne en or, sbacca. Bleu de chauffe usé, une main de menuisier, quatre doigts. Bonnet de laine, carré de soie. Murphy technique, pieds nus dans ses chaussures de pont. A la ceinture ou sur l’épaule, banane Continuer la lectureautobiographies #11 | Neuf lhouettes

#autobiographies #10 | plur-IELLE

Ielle retrouve vie. Ielle renaît après des décennies de replis sur soi. Ielle a vécu deux guerres. Ielle a traversé une frontière. Ielle a vécu des retrouvailles, la fille abandonnée sur les marches d’une église toscane qui retrouve sa mère, chiffonnière à Marseille. Ielle a connu la misère, puis le mariage, la pantalonnière qui travaille à domicile épousant un séducteur Continuer la lecture#autobiographies #10 | plur-IELLE

autobiographies #09 | le couloir de l’amour

Les mots, les mots écrits, les mots écrits dans les carnets, les carnets reliés, les cahiers agrafés, les blocs à spirale, tous les mots inscrits dans ce fatras de papiers sont la clé. Le passe ouvrant à tous les personnages, tous les lieux, toutes les pièces. Un long couloir distribuant une infinité de chambres transformées en bureaux minimalistes. Une table, Continuer la lectureautobiographies #09 | le couloir de l’amour

autobiographies #08 | chambre(s) avec vue

La chambre au volets clos des arrières grands-parents; l’odeur des pommes abritées au sommet de l’armoire; l’interrupteur de cuivre; les fleurs sans couleur du papier peint qui ne voyait jamais la lumière; les deux lits identiques; la table de chevet de Marie contre le mur; la table de chevet où Maurice gardait ses cartouches, calibre 12; dans l’angle, le fusil Continuer la lectureautobiographies #08 | chambre(s) avec vue

autobiographies #07 | Portes malheur

La porte de la chambre sourde dans laquelle, devenu le son, on n’entend plus que les battements de son coeur. Pièce massive de matériaux composites derrière laquelle on peut devenir fou si elle nous enferme—La porte imitation bois de la chambre du mari qu’elle conserve toujours entrouverte—La porte absente de la pièce commune a l’enfant et aux parents—La porte imbécile Continuer la lectureautobiographies #07 | Portes malheur

autobiographies #06 | 60 minutes

Dans la nuit précédant la nuit où l’on n’en finit jamais de reculer d’une heure sans y rien comprendre, la veille devint le jour, anticipant le voyage qu’elle allait faire vers lui qui rêve déjà que l’heure est venue de leur temps, que cette heure d’octobre de sommeil en plus est une éternité, qu’une journée dure un mois, une année, Continuer la lectureautobiographies #06 | 60 minutes