autobiographies #07 | Portes malheur

La porte de la chambre sourde dans laquelle, devenu le son, on n’entend plus que les battements de son coeur. Pièce massive de matériaux composites derrière laquelle on peut devenir fou si elle nous enferme—La porte imitation bois de la chambre du mari qu’elle conserve toujours entrouverte—La porte absente de la pièce commune a l’enfant et aux parents—La porte imbécile de bois sombre qui occulte la vue et la lumière—La double porte de châtaignier avec sa tête de lion qui dit aux passants la puissance de cette famille—La porte crasseuse de l’asile de nuit qui ne s’ouvre qu’à partir de 18 heures en hiver—La porte vétuste dont le vert jardin s’écaille et derrière laquelle attend la vieille chienne aux poils jaunes—De l’intérieur de la chambre anéchoïque, la porte recouverte de dièdres ne s’ouvre plus, le mécanisme de sécurité ne fonctionne pas. Halluciné, je finis

A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) 42°45' N 9°27' E. Voir son blog : scriptor.

2 commentaires à propos de “autobiographies #07 | Portes malheur”

  1. « De l’intérieur de la chambre anéchoïque  » merci de nous ouvrir cette porte Ugo, fut-elle sourde.

  2. Les portes ont la saveur de pommes qui fermentent, des portes automnales , des pommes cidre, des portes qui cachent ce qui n’a pas besoin d’être vu, la pudeur, l’hiver intérieur