A propos de Xavier Georgin

Xavier GEORGIN est auteur, animateur d'ateliers d'écriture et membre du collectif La Ville au Loin (https://la-ville-au-loin.fr/). Il écrit des textes où se rencontrent histoires familiales et traces dans l’espace urbain puis les met en son et en images sur son site internet www.xaviergeorgin.fr

#40jours #10 | J’ai trop peu de souvenirs de Topola

J’ai trop peu de souvenirs de Topola. Les photos sont là pour témoigner de ma présence, de mon sourire, de ma jeunesse. Mais que reste-t-il de Topola vingt ans plus tard ? Arrivé la veille ou l’avant-veille. Dans les jambes tant d’heures de car, tant de pays traversés sans les voir. Alors de Topola il reste si peu. Cette impression de Continuer la lecture#40jours #10 | J’ai trop peu de souvenirs de Topola

#40jours #08 | 33 П – Ailleurs transitoires

À cette époque tout était sens dessus-dessous. À cette époque le Pays-qui-n’est-plus s’appelait Yougoslavie – une Yougoslavie nominale, sans substance, simple survivance. À cette époque tu prenais le bus pour rejoindre une banlieue lointaine, un quartier de maisons pas finies, de Tsiganes et de réfugiés – un espace de relégation. À cette époque qui ne ressemblait à rien tout était Continuer la lecture#40jours #08 | 33 П – Ailleurs transitoires

#40 jours #07 | Aprilska noć II

Les sirènes. Tous les soirs à la même heure. À force on reconnaissait le bruit de leurs moteurs. On devenait spécialistes. Il y en avait qui descendaient avec thermos et gâteaux à partager – d’autres qui avaient donné leur bain aux enfants et les enroulaient dans des couvertures. Certains descendaient avec des lampes frontales et un bouquin sous le bras. Continuer la lecture#40 jours #07 | Aprilska noć II

#40jours #6 | Dionea

« Yugoslavia – Getting There and Away. Boat. One of the nicest way to come is on the motorship Dionea, the last of the Lloyd passenger boats. The Dionea departs a wharf in downtown Trieste for Koper, Piran, Porec, Rovinj and Pula at 8 am daily except Wednesday. » Lonely Planet – Eastern Europe on a shoestring – Édition 1989 Pas besoin Continuer la lecture#40jours #6 | Dionea

#40 jours #05 | Absence d’Erich Mielke

Le masque mortuaire de Lénine sur le coin du bureau – le plâtre mat, les yeux clos, l’impassibilité, l’indifférence des défunts. L’immense bureau de bois clair, ciré, si brillant qu’on se voit dedans. Le sous-main en cuir, l’empreinte des coudes en léger creux. Pas un stylo, pas un dossier – tout dans la tête. Peut-être que le contenu des tiroirs, Continuer la lecture#40 jours #05 | Absence d’Erich Mielke

#40 jours #03 | Présences de Josip Broz

On ne peut pas faire le procès de toutes nos mélancolies. Voici : je pense à ce nom qui collectait les artères par centaines, ce nom magique, signifiant, important, et le corps qui le portait, avec ses uniformes blancs, ses lunettes en écaille, ses dinettes avec Sophia Loren, Liz Taylor, Richard Burton, ses parties de chasse, sa gloire de libérateur, sa Continuer la lecture#40 jours #03 | Présences de Josip Broz

#40jours #02 | Aprilska Noć

« The sky was all purpleThere were people runnin’ everywhereTryin’ to run from the destruction War is all around us, my mind says prepare to fightSo if I gotta die I’m gonna listen to my body tonight So tonight I’m gonna party like it’s 1999 » Prince « 1999 » Celui qui sort des toilettes du septième en rajustant ses bretelles. Celle qui termine Continuer la lecture#40jours #02 | Aprilska Noć

#40jours #02 | 1941/1999

Dans la chaleur de l’après-midi les doigts sur la table, le rythme d’une chanson perdue, les voilages lourds en l’absence de vent, la soif. Un camion fumant de noir gasoil descend la rue. Vente de pastèques à l’écorce couverte de glaise, chair rouge sang, juteuses, pas chères. Dans la chaleur de l’après-midi les doigts sur la table, le rythme d’une Continuer la lecture#40jours #02 | 1941/1999

#40jours #prologue | à l’adresse des absents

Ruelle tortueuse d’un village agricole de la plaine maisons serrées contre l’hiver façades blanches roses jaunes greniers à grain colombages poulies rouillées pas un bruit pas un pas pas un passant ce midi de juillet caniculaire et pour savoir qui franchissait la porte cochère le vendredi il faut lever les yeux sur la plaque en petits caractères : synagogue de Continuer la lecture#40jours #prologue | à l’adresse des absents

vers un écrire/film #01 | Condamnation

Au pied de l’immeuble les ouvriers attachent à une corde des plaques de métal brossé. Il fait soleil. Ils sifflent leurs collègues accoudés aux rambardes rouillées des balcons des troisième, sixième et neuvième étages. Poulies. Les plaques montent le long de la façade écaillée. Au premier, deuxième, quatrième et cinquième des ouvriers de l’OPHLM ajustent les plaques aux fenêtres des Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | Condamnation