autobiographies #14 | partir, anticiper

le corps maigre, mains dans les poches, courbé en parenthèse, parent pauvre d’une espèce d’espérance d’élégance, l’ouvrir, la fermer

le chien bâtard agonisant au milieu du carrefour de la rue du canal

accessible par une échelle de meunier le grenier traversé par une gouttière intérieure à ciel ouvert

l’index de l’homme présidant la tablée indiquant, sans un mot tout en mâchant, le condiment désiré

un mètre nonante dans une soutane, la tête en sort chauve, en bas les deux 46 dans des bottines en cuir noir avec lacets, il y a une poubelle pour vos excuses, le dentier qui claque avant et après la sentence

les matrices de moqueries qui tuent en phrasant mais ce qui ne tue pas rend plus fort dit-on, résister

le même couloir où toujours faire les cent pas

des participes présents ravivant des images du passé l’important c’est de participer, partir anticiper

la voix de robert charlebois passant par la fenêtre ouverte sur une cour de récréation, alors chu r’parti sur québecair mais j’sais pu où chu rendu

une balle pelote rebondissant sur un pan de mur rouge entre deux fenêtres grillagées

une partie de belotte dans l’arrière-salle du marchand de journaux, aux murs des étagères pour les invendus, dans un coin l’évier avec un robinet d’eau froide

du haut des gradins de l’enfer un vertige teinté de vert, en complémentaire rouche un jour rouche toujours

le désordre sur la table de l’homme divorcé souriant

une femme en robe de chambre à deux heures de l’après-midi

un essuie de vaisselle comme set de table 

2 commentaires à propos de “autobiographies #14 | partir, anticiper”

  1. C’est comme la trace d’un doigt sur une toile cirée grasse, ça m’a plu. Pourtant j’aime pas tant la trace des doigts sur les toiles cirées grasses en vrai. C’est pour dire.