autobiographies #07 & #08 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

Tout le rouge était tombé ; faire la liste des rouges ; restaient les ors ; faire la liste des ors ; les os des arbres ne sont pas blancs ; les persistants persistent ; de la rubalise jaune souhaite contenir ; un éboulis déborde la chaussée ; ai claqué tôt la portière ; m’abritant de chutes ; passer au garage ; quatre saisons ; parallélisme exigeant révision ; forfait contrôle technique tout-en-un ; ayant pris rendez-vous sans pousser ; porte repoussée d’avancée ; garagiste se plaignant froids courants d’air ; de fait l’accueil sans opercule ; entrée clientèle verglacée ; passage privé stop inscrits rouge sur blanc ; entre comptoir et atelier la sempiternelle ouverture ; vont viennent mécaniciens ; accueil atelier parking ; parking atelier accueil ; transitent clé-contact feuille de travaux ou devis  ; le mien conclu à tempérance ; ce sera ce matin ; claquerai la portière ; la maison n’aura pas de sitôt lainage de verre ; tiédir ou conduire il faut choisir ; aurai amassé des négligences ; paquets froissés de cigarettes ; tickets boulettes ; rafles du raisin violet grappillé évacués ; éluder poussière tableau de bord ; le miracle enfantin d’une voiture lévitant sur pont de levage ; graisses bleues ; le béton ciré lisse ; tracés d’emplacements jaunes ; piles de pneus étiquetés ; contre les hauts murs ; par le courant d’air ira mon regard ; contact au tableau des clés ; duquel un mécanicien en son heure décrochera ; déverrouillera inutilement mienne portière ; puisque sur le parking du garage quel risque ; habituel rituel anxiété ; opération révision conforme à ; tandis que partie et à pied j’irai ; reviendrai beaucoup plus tard ; après avoir bu la journée de rien ; claquemurée derrière des portes toutes d’une main épaisses ; décervelée de ce que vu ; j’attendrai la route ; alors y être ; voir ; maintenant ; tout de suite ; voir ; ai descendu la montagne ; remonterai la montagne ; sans dire autre chose ; que tout le rouge était tombé ; les préoccupations ignorantes du col de la faille ; des salutations aux arbres ; des salutations aux roches ; des salutations au ciel ; comment était-il donc ce matin ; des salutations à la mer ; notations vocalisées de ce jour évidé ; derrière les portes de toute une main épaisses ; des absolus conventuels restant sans voix ; une fois passé les portes ; à digicodes à badge à fonte ; à personnel technocrate de mécaniques absolues ; absoutes ; soultes ; dissoutes ; puisque nous ne passons pas sous les porches ; ceux-ci réservés aux citoyens ; certains d’entre nous ont tenté ; brisés net ; la vie d’avant le désastre ; se résume à une constance de porches considérables ; commandant à des bâtiments ; en leurs temps ultra-modernes ; les dévolutions accumulant les représentations ; des plus singulières aux plus attendues ; prétentieuses ou involontairement banales ; bâtiments actualisés sauf leurs monumentales entrées ; quand bien même tout disparaîtrait ; serait appelé à disparaître ; en franchissant les hauts porches ; ploie la nuque ;martin-pêcheur citoyen du ru ; d’autres ont ployé ; une autre fois ; nuque de martin-pêcheur ; en livrée bleue ; bleue ; œil noir fendu d’un loup orange ; oiseau-fusée ; éclair technicolor ; bec en dague noire décoché depuis le ciel bleu ; bleu ; fuselant depuis rivière aux caprices meurtriers ; le ru l’esplanade ; le parking goudronné de rose ; ombré de jeunes greffés remontés ; remontés deux coups d’ailes ; des vermicules grouillent ; sous le porche-saule ; où balancent des faisceaux de bois roux ; plantés comme osier de biais ; biais ; des homoncules ; de l’espèce homo hypermercatorius ; trois à quatre générations ; bipèdes ; sextupèdes ; octopèdes ; le ciel bleu bleu ; et plus bleu encore l’azur verre trempé ; oiseau-supersonique ; éclair bariolé ; dague d’écaille ;nuque de cristal ; rompue net ; une minuscule peluche électrique ; perdue aux portes escamotables ;beaucoup se raccrochent au laser rouge pulsatile ; n’espérant plus beaucoup je ploie ; une douleur à la nuque comme effritement ; me soignant de dérobée concrète ; le dernier porche ; dernier ; tombeau crypte arcades colonnettes ; mâchoire trouée à redans ; salive des sources glandes ; claustras de terre cuite ; mastaba sous ciel de plomb ; le dernier porche ; ici-là de vivant rien ; du vide de l’air ; de la lumière du vent traversant ; derrière les baies empoussiérées ; biffées de rubalise ; jaune/blanche ; jaune/rouge ; au ralenti en silence ; deux trois petits bonshommes en vêtures orange ; casqués de blancs ; se meuvent ; lents ; d’une chambre au puits d’air ; d’un sas à une autre chambre ; d’une crypte à sa voisine ; celles-ci indéfiniment réitérées ; voûte après voûte ; d’une rampe à un escalier ; à une coursive ; à une passerelle ; le porche ordonnant le retrait ; des lèvres ; des joues ; des langues ravalées cimentées ; les dents crissent du sable ; les cervicales calcifient ; les corps absentés ; et je vais ; reprendre où je n’ai pas pensé et dit ; de ma voix qui pleure ; dont je devrais dire comment je l’entends pleurer ; s’entend nécessité primale ; passer au virage du bas de ville ; supérette-tabac ouverte 7 sur 7 ; 7h – 20h non stop ; je tirerai d’un doigt d’une phalange finale ; l’oreille verticale collée au réduit ; sur une supposée surface interne millimétrées et sans miasmes ; derrière laquelle le vitrage diffuse crus néons ; derrière laquelle l’obstruction des dos impatients ; en sens inverse pousser de l’épaule ; viatique abrité ; abri portière claquée mais pas verrouillée ; si jamais il fallût ; se souvenir de ne pas oublier ; passer aussi à la coopérative agricole ; soir après inventaire des absolus ; alignés dans la cave conventuelle ; ce que coûterait une tronçonneuse électrique ; une brume blanche colle à la mer ; le pré verdoyant de l’étape est ouvert ; les battants en platanes jaunissent ; passer aussi au primeur ; lequel baraque sur caillebotis ; terrasse éventée de canisses ; cagettes de courges oranges blettes ; le vantail invisible réapparaîtra à la fermeture ; il fera noir ; passer à la coopérative agricole ; ma préférée ; une paire de vitrées coulissent ; elles ne se déclenchent que si l’on se présente ; tantôt pour entrer ; tantôt pour sortir ; respecter le sens ; elles me détectent avec difficulté ; de part et d’autre une chalandise ; un poulailler des paniers des sacs de granulés ; une niche des seaux des fleurs en plastique ; des fleurs en vrai souillent pelouse synthétique ; faire l’inventaire primesautier des coopératives agricoles ; changerait des absolus ; faire l’inventaire de tous les rouges ; ils sont tombés ; faire la liste de tous les ors ; lister les arbres d’os ; lister les persistants ; fouiller les éboulis ; claquemurer la porte ;

A propos de Pietra Balsi

Elle s'appelle Pietra, Pietra Balsi. Elle est cilice dans sa propre chaussure. Pierre contre laquelle ils trébuchent. Elle vit dans l'angle d'un carreau de verre soufflé au grand feu mais par qui. Elle est piètre compagne. Rugueuse, elle n'est pas polie. https://pietrabalsi.blogspot.com/

3 commentaires à propos de “autobiographies #07 & #08 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure”

  1. Quelle merveille ! Choix surprenant d’écriture et c’est succession d’images flash, défilement et suivre cette déambulation avec le tout saisir… Merci pour cet étonnant voyage. Bluffée.

  2. Bonjour Anne,
    désolée pour ce commentaire tardif, et pour les suites tardives. Novembre et décembre furent des mois tendus. Aussi, je retente, retends l’arc, le voyage, etc.
    Amitiés
    Pietra