#écopoétique #09 | crayères

Pouilleuse. Etait ainsi qualifiée la terre qui t’a vu naitre, maman. Terre vallonnée, pâleur diffuse en surface. Et les vignes là-dessus, alignées en vagues régulières, avec leur éclat de vieil or en octobre. A présent on écrit crayeuse. Champagne crayeuse. Adjectif blanchi. A l’approche du cimetière, est remonté le morceau de craie trouvé dans le jardin rémois. Pas le bâton Continuer la lecture #écopoétique #09 | crayères

#ecopoétique #10 | tête morte océanique terrienne

ni pierre de lave ni galet tête morte océanique terrienne concrétion de mouvements contraires braillarde singulière échue au rivage pierre cri anthropomorphe tête dure sur lit de galets polis pierre cri granuleuse vorace et cependant mutique ocre brune et terre d’ombre rugueuse à taille de paume plus lourde que large plus douce que l’air de tête cri parsemée de suie Continuer la lecture #ecopoétique #10 | tête morte océanique terrienne

#écopoétique #10 un monde miné sous nos pieds

Je voudrais parler des carrières et des tunnelsde la confrontation avec la pierredans la profondeur de l’écorcedans l’épaisseur du monde Je n’en sais rien que les traces qu’ils laissentparfois en surfaceeffondrements, décharges, inondationsmort lugubre terrils et cavités, galeries ignorées et perduesCreusées, aménagées par l’homme puis oubliées sans entretiencheminements interdits plus profonds que des cavessous nos pieds extraction, fracturation, enfouissement, évasion, Continuer la lecture #écopoétique #10 un monde miné sous nos pieds

#écopoétique #10 | Réceptacle

Gabriel Orozco. ‘Boulder Hand’ 2012https://www.youtube.com/watch?v=6EVWN0uWmZE « Ma pierre préféré, c’est le caillou. » Elle, depuis l’enfance. Et perdue. Elle est là et n’est pas là. Penser que je l’ai égarée. Elle ne peut qu’être quelque part. La maison dissimule mais ne vole pas, dit l’adage. La maison est convoquée dans l’espace intérieur à volonté, mais des replis, des bulles d’espaces s’érigent en Continuer la lecture #écopoétique #10 | Réceptacle

#écopoétique #10 | notes pour la description d’une pierre ponce

—Type d’éjectas volcanique, famille des téphras ou pyroclastes, d’une constitution solide mais légère, quand on songe qu’elle est faite de cendres et de feu, plutôt poreux. —De la même forme qu’un oeuf dont on aurait scié l’un des côtés pour obtenir un côté plat. — gris comme la cendre évidemment. Avec à son sommet un trou noir fait de main Continuer la lecture #écopoétique #10 | notes pour la description d’une pierre ponce

#écopoétique #10 | gelé à pierre fendre

son gris s’approche de l’anthracite  un filament blanc l’entoure à une extrémité, une coquetterie d’origine inconnue restée en surface pendant la saison chaude quelques degrés au dessus de zéro font fleurir des traces de lichen  un grain fin, une douceur de surface résultat de siècles de ponçage au grès des marées glacières un galet dodu, dense et lourd,  compact ? Continuer la lecture #écopoétique #10 | gelé à pierre fendre

#écopoétique #10 | déguster une pierre

quel secret non effrité de la pierre son silencel’irrévélé se plisse en strates dans d’insondables replis lessivée rongée poncée par les pluies se laisse ravinerdégringole son unicité décrochée de la rochel’infime devenu pierre son appel clair entonne un chant inaudibledévoile l’invisible d’une discrétion d’une pudeurle signe d’une existence simple secrète effusion sa tension au creux de la paumela blessure au Continuer la lecture #écopoétique #10 | déguster une pierre

#écopoétique #08 | Petit bateau

Prendre une feuille de papier, rectangulaire, A4 par exemple, écrite ou pas, une version antérieure de ce texte, ce sera le papier parfait. Plier au milieu, longueur puis largeur, pour marquer les plis. Plier en deux dans le sens de la hauteur, ramener les coins sur le pli du milieu, replier le bas du papier vers le haut, faire de Continuer la lecture #écopoétique #08 | Petit bateau