#gestes&usages #02 | Bottes mouillées dans l’herbe molle.

Les pieds dans l’herbe molle, dans la terre gonflée, éponge que les semelles pressent. Un bruit animal bouscule la futaie. Bottes mouillées dans l’herbe molle, la terre colle, les genoux peinent à soulever les talons dans un bruit de succion. Les bras balaient large, prennent d’amples appuis sur l’air ; le souffle est court. Un cavalier à pied se détache de Continuer la lecture#gestes&usages #02 | Bottes mouillées dans l’herbe molle.

#enfances #04 | cloaque

Et ça ne faisait rien, pourtant : un cloaque. Comme jouer sous la pluie avec le seau plein de terre : non ce n’est rien. La boue sortie d’un coup ( Et la montagne qui se dresse acérée se penche et rit)… Non ce n’était rien … : on allait tout changer, on n’y verrait plus rien : on va tout Continuer la lecture#enfances #04 | cloaque

#été2023 #09bis | Arrêter le temps

Devant mon évier pour finir la vaisselle, mon gâteau au yaourt au four, je laisse l’eau couler sur mes mains. Ce n’est pas tant l’envie de pleurer, qu’une lourdeur dans la poitrine et dans la gorge qui me rend lente et comme absente, l’envie de revenir à des choses élémentaires, primaires, l’eau qui coule. C’est tout. Rester là parce qu’au Continuer la lecture#été2023 #09bis | Arrêter le temps

#Faire un livre #Prologue Rivières et ravines

J’ai demandé à Tonton Odilon de me raconter les rivières. Nous sommes seuls dans la maison à Bergette. Lui dans le jardin, moi dans mes cahiers. Nous parlons peu. Le chat Féfé dort à mes pieds. Tonton Odilon dit que les chats ça guéri. Il faut le laisser et ne pas le chasser. Est ce que j’ai besoin de guérison? Continuer la lecture#Faire un livre #Prologue Rivières et ravines

#Été2023 #02-bis | faire allégeance

Le gardien de la porte est un très vieux noyer. Perché au bord du chemin, il se penche vers vous et vous glisse à l’oreille des mots bas et feutrés de bibliothécaire qui vous admettent dans le lieu, vous chuchote à voix basse les recommandations d’usage, les formules rituelles de bienvenue chez les arbres qui parlent du papier, des encres Continuer la lecture#Été2023 #02-bis | faire allégeance

#02 bis #Jokari | impuissance

Cinq heures. Jacques a dit lève – toi . Thé noir et taie de cornée. Le rêve (aussitôt oublié) est une idée de tombeau. Voir blanc. Y aller à l’aveugle. Sans bouger longer le fleuve. À rebours donc : le quai . Ses pavés, ses eaux : tremblement d’écume et plumes de surface : pigeon vole et pigeon mort. Quelques bicyclettes, même un bébé Continuer la lecture#02 bis #Jokari | impuissance

#été2023 #00 | C’est un hiver

C’est un hiver, elle marche dans la ville, elle marche dans la ville une nuit, elle regarde longtemps l’eau grise. Cette eau grise, elle résonne en elle, elle résonne profond. Elle est venue là, elle est venue là au bord du pont, avec ses pensées, ses pensées en elle qui tournent, brassent, la remuent comme les poissons aux gros yeux Continuer la lecture#été2023 #00 | C’est un hiver

#Voyages | Voyages réels ou imaginaires.

#10. Street view. Désir d’eau. Sûr, il n’y a pas beaucoup d’eau. Trompeur, il y en a beaucoup, cachée, sous terre, les arbres nombreux au feuillage très vert l’herbe sous les arbres verte ombragée ont reçu beaucoup d’eau. Pleine d’histoire cette photo entrée dans la rétine pour n’en pas ressortir. Y plonger tout au fond dans cet endroit raffraichissant. Cette Continuer la lecture#Voyages | Voyages réels ou imaginaires.

#technique #01(bis) | rien

Je ne peins pas l’arbre je peins le sentiment de l’arbre ( l’arbre de Matisse). L’arbre de Mondrian. De Durer. L’arbre de Kahlo. De Penone. L’arbre de Wyeth. Le sentiment de la lumière dans le cerisier peint. …et s’écarquiller pour voir entendre : mais rien ; se tromper sciemment, gagner une seconde sur…; la matité cireuse, le creux sous la paupière, la lèvre en dedans ; Continuer la lecture#technique #01(bis) | rien

LE DOUBLE VOYAGE – S.B

#8- Reconstitution – Le voyage obligé Des camions militaires qui se suivent comme des chenilles processionnaires sur une route sèche et caillouteuse — presque une piste — ils quittent une ville dont le nom berbère signifie «  plaine gorgée d’eau » — Louis-Napoléon Bonaparte donne un autre nom à cette ville — les camions roulent à la vitesse des camions militaires Continuer la lectureLE DOUBLE VOYAGE – S.B