vers un écrire/film #01 | une heure à musarder

La grande place du village. Le bar-restaurant O’Délices. Au soleil, une table carrée, une tasse de café, un verre d’eau, un croissant. Tintement de la cuillère qui brasse le sucre. Le Dauphiné est grand ouvert. Un gros titre éclate : les prêtres des Hautes-Alpes ont été en tête du top 50. Les doigts de la lectrice martèlent le guéridon. Bruissement Continuer la lecture vers un écrire/film #01 | une heure à musarder

vers un écrire/film #01 | une heure à retrouver

Les yeux grands ouverts ne voient rien ne s’attardent pas gardent pour la nuit les images du jour et la nuit entre par leur canal dans le cerveau endormi qui découvre ce qu’il n’avait pas vu ce qu’il n’avait pas voulu voir les êtres informes assis sur les trottoirs trop fatigués pour tendre même leur sébile les pas précipités qui Continuer la lecture vers un écrire/film #01 | une heure à retrouver

vers un écrire/film #1|2 muette

C’est l’écoulement d’un fleuve et le vol d’un oiseau à rebours. C’est le ciel gris blanc en jour plat. C’est une silhouette sur la berge — une robe flotte — pieds nus il semble et marche à rebours du courant comme l’oiseau vole. C’est une charogne — un chien loup peut-être — ;  c’est un arbre déraciné; un bidon, une bâche… Continuer la lecture vers un écrire/film #1|2 muette

vers un écrire/film #01 | nouvelles frontières

12 février. Fin de journée. La lumière plonge vers la terre. Du blanc épais à l’incandescence à venir. 60 minutes. Images floues, s’adapter à la lumière. Plan fixe. Du bleu et du blanc. Peintures anciennes. De l’autre côté de la rue. Le bleu d’une fenêtre, grillagée. Le bleu de la balustrade du balcon, R+1. Antennes paraboliques à canaliser l’entièreté du Continuer la lecture vers un écrire/film #01 | nouvelles frontières

vers un écrire/film #01 | Condamnation

Au pied de l’immeuble les ouvriers attachent à une corde des plaques de métal brossé. Il fait soleil. Ils sifflent leurs collègues accoudés aux rambardes rouillées des balcons des troisième, sixième et neuvième étages. Poulies. Les plaques montent le long de la façade écaillée. Au premier, deuxième, quatrième et cinquième des ouvriers de l’OPHLM ajustent les plaques aux fenêtres des Continuer la lecture vers un écrire/film #01 | Condamnation

vers un écrire/film #01 | une heure, pas plus

Une heure, pas plus d’une heure, n’y consacrer qu’une heure. Pas Plus. Pas de vérification, pas de remords, pas de bifurcation. Une idée en entraîne une autre, une vérification nécessite un autre regard, une référence une autre recherche. Pas de temps mort, surtout. Rêveries qui emportent, distractions qui emmènent, bavardages sans limites, à proscrire. Pas plus d’une heure, sinon on Continuer la lecture vers un écrire/film #01 | une heure, pas plus

vers un écrire/film #01 | un matin sur les hauts

Dans la plaine se croisent déjà toutes sortes de véhicules, miniatures guidées par autant de cerveaux et de mains et de jambes ; la route unique visible depuis les hauteurs longe de son corps infime les bâtiments clairs dans un silence factice, contourne l’usine sucrière avec sa colonne continument blanche qui noie le contour des maisons ; aucun souffle, aucun Continuer la lecture vers un écrire/film #01 | un matin sur les hauts

écrire-film # 01 | un dimanche comme ça vient

La tache orangée sur la porte fenêtre suivie d’un petit filet ne bouge pas, ne bouge jamais. La peinture blanche écaillée laisse transparaitre le gris sur le bois et la vitre pas très propre. Tâches de doigts, traces de pluie, formant de fines formes presque des dessins. Et puis, au loin, les nuages gris qui voyagent lentement, imperceptiblement traversés par Continuer la lecture écrire-film # 01 | un dimanche comme ça vient

écrire-livre #01 | géométrie de l’attente

Lignes brisées : à la préfecture Il pleut. La lumière orange des réverbères urbains se reflète éclatée dans les flaques de l’asphalte. Des gens attendent, serrés sur les marches qui mènent la porte close du « Bureau des Etrangers (sauf naturalisations), Direction de la réglementation et des libertés publiques ». Derrière la porte, le rideau métallique est baissé. Un panneau indique « 8h15-16h15 Continuer la lecture écrire-livre #01 | géométrie de l’attente