#rectoverso #4 | Hong Kong memories

À l’approche de l’aéroport, l’avion longe une rangée de tours, comme dans le souvenir le regard frôle un instantané de vies quotidiennes, un homme qui fume à sa fenêtre, deux femmes assises près d’un enfant aux jambes nues debout sur une table… on est passé trop vite, reste une sensation d’intimité fugace, une curieuse émotion… Kowloon. Kai Tak. Le tarmac. Continuer la lecture #rectoverso #4 | Hong Kong memories

#rectoverso #04 | De L.A. à Beck en train

Recto Défaire les livres et la mémoire. Celle des trains, des wagons chauds, froids. Une destination noire, de la fumée et des soupirs criants. L’espoir dans un violon mal accordé, une flûte aux tampons secs, abandonnée dans la boue puis jetée sur un tas d’objets précieux. Le ventre vide. La dépersonnalisation comme seule voie possible, fuite du réel et premier Continuer la lecture #rectoverso #04 | De L.A. à Beck en train

#rectoverso #04 | Mémoire vive

Une voix, votre voix, elle était restée lovée au creux de mon oreille, je ne le pensais pas et pourtant, attablée à la terrasse d’un café, j’ai entendu votre voix. Les graves, cette lente diction, ce temps arrêté, cette douceur et à la fois cette détermination. Oui, c’était votre voix. Je me suis retournée,  qui pouvait bien avoir votre voix ? Continuer la lecture #rectoverso #04 | Mémoire vive

#rectoverso #4 | Un rempart des livres

RectoLes bibliothèques étaient vides, cercueils blancs à compartiments. Il reste des livres en piles sur le plancher, et d’autres étendus sur le lit comme le portrait rose et orange d’Antonin Artaud qui me saute au visage, éditions Borderie, un kilo qui a souffert, Jean-Jacques Pauvert, 1986, 296 pages de photographies et de textes que je me prends à parcourir. Au Continuer la lecture #rectoverso #4 | Un rempart des livres

rectoverso #4 | Marianne Alphant, mémoire & interrogatoire

« La première chose à observer« . Est-ce vraiment une observation? N’est-ce pas plutôt une sensation? Ces fougères impassibles à deux mètres devant moi. Sur une butte, à la hauteur de ma tête. Je pisse dans le fossé en pleine nuit. La fraicheur de la nuit. Oui, je m’en rappelle bien. Mais ce moment n’est pas obligatoirement le plus représentatif. Le vide Continuer la lecture rectoverso #4 | Marianne Alphant, mémoire & interrogatoire

#rectoverso #04 | ceux qui prennent / par quel bout /vrac

Le quinzième siècle est presque fini, Europe fatigue, les Sarrasins sont délogés Et soudain, du nouveau On trouve, on prend Grands mouvements : la mer, la terre, la chair, les femmes, la vie, les bêtes, les remèdes et le bois, les épices et les cristaux, le charbon, le noms des choses et des gens C’est vague Instantanés : le pape Continuer la lecture #rectoverso #04 | ceux qui prennent / par quel bout /vrac

#RECTOVERSO #04 | sortie-de-séance

ton socle, ton fondement, d’où tu pars, en même temps tu fictionnes, le pas de côté, à droite à gauche, tu t’instaures, on démarre, mémoire fouillis, inextricable, sur le papier, tout se désosse, papier mâché, tu pousses la porte, et après ? c’est dans ta tête, le petit film, et tu penses, nos objets, délaissés, c’était notre repos, qui m’a hurlé ? Continuer la lecture #RECTOVERSO #04 | sortie-de-séance

#rectoverso #04 | Sous le Bois de Bergeolle

8 ans, à bord d’une Renault 6 de couleur bleu clair qui circule tranquillement sur une route goudronnée. J’ai le front collé à la vitre et je trompe mon ennui en observant les alentours. Sur le bas-côté gauche, se trouve un arbre isolé dont j’ai oublié l’essence et juste en face de lui, un porche massif en pierres de taille Continuer la lecture #rectoverso #04 | Sous le Bois de Bergeolle

Ô jardin / #rectoverso #04

Emprise : il a collé aux mains très tôt suite au contact avec la terre, par cette obligation ressentie de cracher dans les mains pour éviter cet agacement insupportable de la terre qui sèche au creux des mains et dont on ne peut se décoller. Les maladies de l’enfance se sont toutes faites là, c’était le seul endroit crédible de guérison. Continuer la lecture Ô jardin / #rectoverso #04

# rectoverso #4 | Béatitudes

La route déserte s’étend à perte de vue, avec des montagnes au loin. Un homme, la quarantaine, disons, se tient appuyé contre une voiture arrêtée sur le bas-côté. Jean, chemise à carreaux ouverte sur un t-shirt blanc, une bière à la main. Mais si tu veux mon avis, il était pas comme ça, en vrai.— Qui ça ?— Moriarty.— Hein ?— Tu me demandes, je Continuer la lecture # rectoverso #4 | Béatitudes