#rectoverso #10 des honteuses

Avant même d’en avoir quitté le parvis de la gare, je suis tombé sur la grande affiche de la rétrospective Salvi. Le bonhomme était mort, forcément. Toujours étonné d’être là, je me laisse faire par la pente de la rue Jeanne d’Arc. Il n’y a pas à réfléchir pour descendre. Personne ne m’attend. J’ai vaguement l’idée d’aller voir la Seine. Continuer la lecture #rectoverso #10 des honteuses

#rectoverso #10 | IBUKA, souviens-toi

plongeante sur le vert foncé du parc. Du haut du 12e étage, du vert, vert et quelques allées de sable et de cailloux clairs, c’est la vue depuis là-haut. On dirait que les deux barres de béton, penchées sur lui, veillent sur le parc. Lui s’étire sur les centaines de mètres, en hauteur mais aussi en pelouses animées par des Continuer la lecture #rectoverso #10 | IBUKA, souviens-toi

#rectoverso #10 | seul un square dans Puebla

Elle marche dans la ville, seule dans Puebla. Au centre il y a le Zocalo, grande place aménagée, animée d’où partent les rues parallèles quadrillant la grosse ville mexicaine, puis lorsqu’on s’en éloigne un peu, en passant près de la poste, on arrive près d’un petit square sans charme ni particularité.  Elle arrive prés de ce square, callé à l’angle Continuer la lecture #rectoverso #10 | seul un square dans Puebla

#rectoverso #10 | ces chemins qu’on emprunte

L’arrière-plan a son importance (1), on ne regarde pas un paysage on entre dans sa géologie (2) des galeries de plusieurs kilomètres creusées dans le Crétacé, sur ce réseau souterrain ouvre l’œil et le bon, vastes salles troglodytes, cathédrales blanches aux contre-jours verdoyants du culte des mousses, le silence sans les orgues, des vestiges bruts dans quelque chose d’inabouti (3), les Continuer la lecture #rectoverso #10 | ces chemins qu’on emprunte

#rectoverso #10 Entaille

1En plein été, la ville étouffe. Les rues étaient désertes, la chaleur envahissait les moindres recoins et l’asphalte boursouflé semblait se décomposer. Ils décidèrent d’aller dès maintenant dans les Cévennes où la nature les rafraîchirait un peu et où une pièce de théâtre les attendait pour le soir. Ils avaient le temps. Ils feraient la sieste dans l’herbe. Elle avait Continuer la lecture #rectoverso #10 Entaille

#rectoverso #10 | Suzanne Doppelt, l’oeil et le parc

page brune, noire ou blanche, cadre noir, extrême platitude, des lignes de lettres et de blancs, des espaces blancs pour moi, peut-être noirs pour le lecteur, les différentes pages publiques, les lignes entrecoupées d’imagination, pas un mot plus haut que l’autre sur ces lignes, des mots simples, vides, sans virtuosité, polis. néant nié souhaité, écrire ce tapotement, le pauvre murmure, Continuer la lecture #rectoverso #10 | Suzanne Doppelt, l’oeil et le parc

#rectoverso #10 | à l’œil nu

les blés à leur plus haut blondissent, finissent de cuire, pétillent, dans l’air moussent, remuent, bruissent. Les épis à brassées, à poignées passent entre les hanches, ou le haut des cuisses et les paumes, piquant dans le gras de la paume en remontant vers les pouces. Entre hanches et poignets, à l’intérieur, entre cuisses et paumes, c’est selon. L’on est peu de jours avant moisson Continuer la lecture #rectoverso #10 | à l’œil nu

#rectoverso #10 | À Londres, avec leur absence

la séance de prise de vue au National Theatre est terminée, la répétition commence, je suis enfin seule et je vais prendre l’air au bord de la Tamise. C’est marée basse, l’eau découvre une petite plage en contrebas de la promenade. J’ai toujours mon appareil photo avec moi, mais juste un seul boîtier avec un seul objectif, le petit 50 Continuer la lecture #rectoverso #10 | À Londres, avec leur absence

#rectoverso #10 | parmi les buées

au milieu des champs noyés de brume, la grande route rectiligne file vers la ville de R***, là-bas, loin au bout de la plaine, sous un ciel bas et gris uniformément couvert le front appuyé contre la vitre de la chambre, elle regarde sans la voir la plaineles camions qui tournent, la pluie qui frappe la vitre, les gouttes qui Continuer la lecture #rectoverso #10 | parmi les buées

#rectoverso #10 | L’oeil absent

L’œil s’évase sur les côtés. L’arbre s’aplatit dans les ronces et les orties. La vision s’absente des pupilles. Étendue granuleuse et verte traversée de mouvement bipédique. Voir recule encore au fond des orbites. Étendue verte comme un tableau lointain et flou où tout se fond entrecoupé d’éléments coloré en mouvement. Parc. Banc de bois vieux. Route goudronnée. Barrière en métal Continuer la lecture #rectoverso #10 | L’oeil absent