AUBRAC

Montée interminable sous le soleil exactement, ce chemin qui traverse la Lozère, ces sentiers aux tours et détours entre ombre des forêts de résineux et lumière presque aveuglante des pierres blondes roulant sous le pied, garder l’oeil fixé sur le sol surtout ne pas lever la tête sinon on risque de se décourager, un pas après l’autre, c’est ça, plus Continuer la lecture AUBRAC

Sols

Tout se tient, s’incorpore, s’amasse, s’accumule, s’entrechoque, bord à bord, face à face, lisse et brûlant du jour entier, du jour qui part, de sucre, de silex, de grès, de cristal, de mica, de caramel, de verre pilé, qu’on s’érafle les paumes aux arrêtes effilées, puisque bascule et déclenche un mouvement de masse, des coups de cymbales, de caisse claire Continuer la lecture Sols

Les sols

Une chambre d’enfant, dans une résidence pour classe moyenne des années 70, une chambre d’enfant d’avant Ikéa, meubles blancs, posés sur une moquette rêche, une de ces moquettes qui permettent aux petites voitures d’aller vite, de descendre le pan incliné du garage Fisher Price pour continuer sa route sans ralentir, une moquette qui lime les genoux, qui troue les pantalons, Continuer la lecture Les sols

Du trottoir à la plage

Dans l’enfance tout ou presque se passe au sol, je revois ces dalles immenses gris-beige, ou plutôt beige-gris, des dalles de pierre, de la pierre travaillée, transformée, ce qui en fait des dalles beiges piquetées de noir, de couleur unie lorsque je retire mes lunettes de myope, mais à l’époque je n’avais pas de lunettes, bordées d’un liséré de damiers Continuer la lecture Du trottoir à la plage

Terrain de tennis entre autres sols

Le terrain de tennis n’avait pas de marques au sol, il n’avait pour ainsi dire pas d’autres délimitations claires que les trois murs qui constituaient le garage de mamie et le portail, tout à la fois mur, adversaire et filet ; à bien y réfléchir, ce terrain de tennis ressemblait plutôt à un terrain de squash – qu’à cet âge, Continuer la lecture Terrain de tennis entre autres sols

Poupées russes

On commence le nez collé dessus, nues sur un sol de chair, qui nous englobe, dans cette position de petites parmi les petites poupées russes, comme si on nous avait déposées dans un objet en bois, peut-être un cheval à bascule ou un escalier en merisier ou un violon d’Ingres, ou peut-être encore qu’on nous a encastrées directement dans l’arbre, Continuer la lecture Poupées russes