Celles

Celle qui rétorque et s’entête et s’enthousiasme dans une chambre en foutoir. Celle qui s’inquiète et se préoccupe et s’emporte sur un canapé d’angle. Celle qui s’intrigue et retourne et répète au-dessus des gamelles fumantes. Celle qui calme le jeu et laisse courir et s’adapte en nageant dans les vagues. Celle qui cadenasse et protège et fond en larmes dans les toilettes d’un restaurant. Celle qui poste et attend et reçoit sur une pelouse des berges. Celle qui défait ses cheveux et se tait et fume sur les marches au soleil. Celle qui met les pieds dans le plat et bondit et brise au réveillon. Celle qui s’empare et tire les ficelles et resserre le nœud au caisse du supermarché. Celle qui transparaît et se dissout et se volatilise sur une route du hameau. Celle qui flambe et flamboie et danse sur la passerelle d’embarquement. Celle qui complique et détaille et doute dans une pièce borgne. Celle qui s’épuise et se redresse et crie dans un oreiller. Celle qui joue et attend pour voir et voit à la terrasse du grand café. Celle qui lâche prise et regarde absente et se perd sur le carrelage. Celle qui ne peut être suivit tant elle court et n’est pas là quand on l’attend et transmet des messages dans le parc du château. Celle qui parle à voix basse et tient silence et tient horizon à la crête. Celle qui commande, et enregistre, et énonce sur un piédestal. Celle qui ruse et se faufile et pleure sur le quai d’une petite gare. Celle qui ne sait pas freiner et bondit et s’équilibre sur le trottoir. Celle qui s’éloigne et se réfugie et se déplace à l’étage.

A propos de Antoine Gentil

Enseignant spécialisé auprès d'adolescents en ruptures sociales. Anime des ateliers, écrit du théâtre et des textes de chanson.