#enfances #00 | le dédale

On est à Saint-Lary-Soulan, dans un de ces immeubles des années 70 qui forme un grand quadrilatère. Dehors, il y a de la neige à perte de vue et des sapins enneigés qui façonnent un paysage quand on regarde par les fenêtres du grand quadrilatère. Il y a une famille parmi toutes ces familles qui ont investi les appartements de l’immeuble. Il y a désormais cinq membres dans cette famille. Le dernier-né est un petit garçon, et la petite-fille, celle du milieu, veut qu’on appelle son petit frère le bébé et non son frère car elle, elle aurait voulu avoir une sœur. Toujours est-il que la petite famille est arrivée dans un appartement qui se trouve au bout d’un de ces longs couloirs raccordés à des fenêtres d’où l’on voit les sapins enneigés. La petite-fille ne fait pas encore de ski. Elle a quatre ans, presque cinq ans. Elle se trouve dans l’un de ces couloirs et veut regagner l’appartement. Elle entre dans un dédale, dans un de ces interminables couloirs où elle ne rencontre personne. Elle ne peut pas demander de l’aide. Elle est seule dans cet immeuble qui paraît déserté. Elle n’ose frapper aux portes. Elle est partie du salon de l’immeuble et tente de regagner l’appartement où sa famille a élu domicile. Des couloirs, des couloirs en longueurs et des escaliers en colimaçon qui n’en finissent plus. La petite fille a peur et elle a quelque peu le tournis. Elle voit bien ces sapins enneigés dehors, ces décors extérieurs blancs et les murs blancs de l’immeuble. Tout est blanc, immaculé. Bien que les murs soient blancs, l’intérieur de l’immeuble paraît sombre à la petite fille qui se retient de pleurer. Pourquoi pleurer alors qu’il n’y a personne apparemment qui pourrait l’entendre ? Des couloirs, des marches, et des petites jambes qui en ont marre de marcher. La petite fille arrive à un palier. Il y a un homme barbu, elle pense que c’est son papa. Elle lui tire le bras et elle lui dit allez viens papa, on y va ? Le monsieur barbu fait de la résistance. Elle ne voit pas qu’il ne veut pas venir avec elle. Elle arrive dans un appartement où il y a un grand tableau éclaté bleu et des petits enfants. Il y a un tas d’enfants et elle se sent perdue dans cet endroit inconnu avec des inconnus. Le monsieur barbu n’est plus là mais il y a des adultes pour accueillir la petite fille et lui demander comment s’appellent ses parents. La petite fille est seule au milieu de ces enfants. Elle se sent encore plus seule au milieu de cette foule que dans les couloirs où elle cherchait l’appartement où sont censés être ses parents. Elle se sent perdue avec tous ces visages inconnus. Soudain, elle sent une main qui lui prend la main et qui lui dit allez, tu viens ma fille, on y va ?

A propos de Elise Dellas

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