#enfances #05 | émerveillements dans leur ordre de réapparition

de ces petits cailloux de toutes les couleurs qui ne s’allument qu’au bord de l’eau

de ces pierres précieuses entre les galets qu’on ne sait pas encore qu’elles sont du verre roulé

rouges au milieu des blés ? co-que-li-cots

le rare passage d’un train de marchandises sur la petite ceinture désaffectée

des hommes et des femmes en mousse dans les platanes du jardin des plantes, la chaleur de la main de grand-père

la mélodie du petit âne bleu qui tourne la tête

le son de la clef qui remonte le petit âne bleu qui tourne la tête

le son du mécanisme dans le ventre du petit âne bleu qui tourne la tête

des piqués de pointes de compas en quelques lieux du cercle dessinent une rosace

pour faire un serpent, éplucher une orange en la contournant patiemment avec le couteau, il n’y a que maman qui sait le faire

les veines d’une feuille que l’on regarde par transparence

les antennes de l’escargot qui se rétractent

l’araignée qui se jette sur sa proie et l’enroule de fil avec ses pattes

sur les épaules de papa à cheval la garde républicaine descend les Champs-Élysées

A propos de Romain Bert Varlez

J'écris pour mieux lire.

8 commentaires à propos de “#enfances #05 | émerveillements dans leur ordre de réapparition”

  1. tiens avons la feuille en commun
    ai adoré les pierres, les rebonds de l’émerveillement petit âne bleu… formidable tous ces textes me ramènent encore plus facilement que mon grand-âge 🙂 à l’enfance

    • Merci Brigitte, un commentaire qui m’est précieux. Il y a des émerveillements universels, la feuille en est un.

    • Et des veines et des antennes pour les enfants. Le pragmatisme de l’enfance. Nous avons des veines, les feuilles en ont aussi. Et puis qui aurait idée de mettre des yeux à l’extremité de cornes ?

  2. la pointe du compas et les cornes d’escargot… la clé qui tourne … tourner tourner encore… Merci

  3. j’aime la présence douce de nombreux personnages dans ces fragments et même de la foule sur les Champs Élysées
    mais je garde au secret les veines d’une feuille vue en transparence…