Il fenêtre

Souffle conditionné à ses tempes éclairages lombrics sur plaques noires plaques noires révélatrices c’est du solide c’est du plausible avec ceux qui sortent le chien ceux qui travaillent la nuit ceux qui vident ceux qui veillent ceux qui font des rondes containers de sa vie calfeutrée la neige a déraciné l’olivier il intériorise feux d’électrochimie matière explosive il visualise il précise son chef-d’œuvre inconnu incongru lumières du vis-à-vis bardages un clou dépasse merde un accroc une méthode ce qu’il va connaître ce qu’il va décider plateforme d’utopies montées d’adrénaline ça le taraude ça l’obsède lucarne subalterne direction l’infini les monts bleus en frises en superpositions les sillons profus en profondeur l’influx qu’il manie avec parcimonie l’imaginaire au double vitrage le groove qu’il saisit la prose qu’il nourrit le sel le sable rouge le quartz de ses chemins de puissance ce qu’il va dire maintenant sur son petit nuage la teneur de ses phrases de ses échanges la vapeur qui s’échappe la vérité un pylône la vérité crève ses yeux des perches si longues qu’on n’en voit pas la fin ploient sur les alluvions et les marais démarches de voyageurs bagarres de fêtards ruptures de trottoir fin de nuit fin de partie ventilateurs incessants volontaires manœuvres au terrain militaire grincements des roues sur rails au virage à l’aiguillage il ne peut pas tout savoir hublot sur un point de fixation ça ne tombera pas plus bas les immondices pour les rats les inflexions du désir une brise de chaleur entre la salle de répétition et le monde les signes de l’abandon il en fait une montagne une marqueterie abîmée sous son clavier une roseraie brûlée une allée de graviers une haie qu’il oublie de tailler une conversation attention ça va claquer ceux qui portent des valises ceux qui pressent le pas ceux qui charrient leur barda ceux qui remplissent au millimètre les huisseries les hirondelles qu’il déchiffre mal c’est du concret l’opacité la pesanteur il prend du recul comme il va en découdre longues respirations il se retrousse les manches en ouvrant la tente aux pâleurs il se livre il s’inquiète il se lance la visibilité est illimitée pistes de réflexion une logique délicate d’océan il déforme un Connex un dôme un massif boisé où il appuie sa tête lorsqu’il ne sait plus penser ce qu’il nie à l’évidence ça grouille ça remue les ressassements ce qu’il ramène à lui il tient tous les cordages la terre qui s’amenuise les points lumineux qui s’éteignent encore un oiseau s’est assommé dans sa vitre vermicelles argentés sur plaques noires plaques noires révélatrices c’est des fossiles impossible de savoir si c’est son train qui démarre ou celui d’à côté son raisonnement ou celui d’un autre toujours y revenir toujours y réfléchir impasse solitude illusions en surplomb de la grève une grue le soulève il se cogne aux paroies il se cogne aux rochers il se cogne à l’enceinte de la maison d’arrêt les trains de marchandises portent conseils les insectes les papillons de nuits en mouvement contre le verre obnubilés les cloches bourdonnent dans l’épaisseur des murs les tronçonneuses le maintiennent dans un demi-sommeil il repousse des lourdeurs avec une logique d’engin de chantier il dévale toujours la même pente du même alpage comme sur du velours il bascule une palissade le ferry bruyant le quitte il se répète que ça va aller c’est facile il récite au verger des cris des coups il entend le torrent fascinant des longueurs barbelées Quai de douleur ses gestes imperceptibles meurtrière sur hauts plateaux c’est tout un chantier naval il encaisse ça fait du volume il déballe il prend conscience cet angle de vue qu’il n’élargit plus avec les frottements du papier de verre sur les toits de l’entrepôt à quoi il va s’arrimer maintenant son corp sur son thorax respiration contre respiration leurres qu’il vise dans sa nuit c’est du vent c’est du rêve c’est du génie impénétrable il rumine avec son reflet dans la vitre une réponse inaudible sa voisine disparaît la lumière reste allumée dans la cuisine sa part d’ombre sa hargne pour confidente son emprise sur son terrain un érable nu le toise l’ivresse les yeux rougis par la fatigue par la défaite sentes dans la falaise passes de résistants le train creuse une saignée dans la nuit perfusée la nuit noire révélatrice son retour avec l’esprit sec de mots avec un mal de tête une cache une planque il reste dans ses gonds il tient bon il se berce de promesses vigilant phare d’usine circulation italienne klaxons sirène assemblage des wagons les coudes écartés le front sur les phalanges combien de combats néons sur plaques noires plaques révélatrices il osculte sa ville raccroche le téléphérique au câble par-dessus du granit dépasse une rivière et tous ses affluents domine le pont suspendu la barre d’immeuble la cour de promenade les enfants rient il se perche et s’attache à la cime d’un séquoia il se planque il occulte ce qui lui échappe ce qu’il ne réalise pas il s’édifie avec des éclairs il compose dans le désordre d’une mer de nuages ce qu’il ignore encore il fusionne avec les harmonies d’un autre ça se perd ça se trouve il y a foule entre la salle de concert et le monde c’est plus léger qu’il n’y paraît entre les larsens ça trace les brûlures sur les plaques noires qui ternissent la brillance plaques révélatrices.

A propos de Antoine Gentil

Enseignant spécialisé auprès d'adolescents en ruptures sociales. Anime des ateliers, écrit du théâtre et des textes de chanson.