#comme | Je te dévore comme…

Je te dévore comme un secret partagé

comme ton livre préféré

je te dévore comme j’ai faim

je te dévore comme la dentelle d’un matin d’été avec la transparence et les jambes nues et la chaleur entre les cuisses

cette faim c’est toi qui me la donnes, attends tu vas aimer

je te dévore comme un envol de cris des martinets dans le soir

comme le refrain d’une chanson de Baschung

comme les images à colorier des mômes

comme les couleurs sur leurs mains

comme l’eau qui coule coule s’écoule sur ta peau

je te dévore c’est délicieux, ça coule de source, la source on laisse aller

je te dévore comme un vertige

comme une valse de nos ancêtres

et on est là comme ça parce qu’ils se sont aimés

je te dévore, je te bois

comme ce rien qui reste entre les lignes

ce rien qu’on croyait oublié, qui revient l’air de rien dans le coin de ton œil

Je lèche ce sel qui sèche là tout près,

Tout près de ton regard, de ton regard

qui me regarde

qui me dévore

A propos de Mireille Piris

Toujours un lien avec l’écriture dans ma vie de comédienne, chanteuse, animatrice culturelle, psychodramatiste, formatrice conseil. L’art reste le fil conducteur dans la vie d’après qui alterne écriture peinture photographie. Comme dans un recueil de nouvelles, Une étrange modernité, paru chez N & B, où il se mêle au destin de quelques cabossés de la vie. (Auparavant chez le même éditeur, Boulevard des orangers, évocation de l’Algérie dans l’enfance et l’adolescence) Particulièrement sensible au dernier atelier Prendre. Toujours en chantier parallèle des nouvelles et un roman… Peur de la dispersion mais curieuse…