A propos de Mireille Piris

Toujours un lien avec l’écriture dans ma vie de comédienne, chanteuse, animatrice culturelle, psychodramatiste, formatrice conseil. L’art reste le fil conducteur dans la vie d’après qui alterne écriture peinture photographie. Comme dans un recueil de nouvelles, Une étrange modernité, paru chez N & B, où il se mêle au destin de quelques cabossés de la vie. (Auparavant chez le même éditeur, Boulevard des orangers, évocation de l’Algérie dans l’enfance et l’adolescence) Particulièrement sensible au dernier atelier Prendre. Toujours en chantier parallèle des nouvelles et un roman… Peur de la dispersion mais curieuse…

hors-série #impératif | que laissent-ils à leurs enfants?

Oublie la surdité des temps de barbarieIgnore les lézardes de ton âme, les fissures, les failles à jamais, raccommodeReconnais l’espoir vain, lave-le à grande eau, décrasse ta mémoire des pierres et du sangLes genoux broyés comment marcher, sur les décombres comment marcher, pieds nus, écorchés, amputés, comment ?Marche droit, marche droit dans les gravats, ne regarde pas les effondrements, loin Continuer la lecturehors-série #impératif | que laissent-ils à leurs enfants?

hors-série #voix | à ceux et celles qu’on nomme déficient.e.s

Ce n’est pas une voix mais plusieurs et c’est pourtant la même, une voix mal placée, tantôt en bas dans les graves, ce serait là le plus naturel, vers le ventre, un naturel bourru, rude, primitif, tantôt haute dans les aigus, le plus fréquemment car c’est celle qui tente de dire, et dire c’est avoir peur parce que dire c’est Continuer la lecturehors-série #voix | à ceux et celles qu’on nomme déficient.e.s

P #8, Père et fils

Tu as arrêté l’école pour travailler à la gare. C’est dangereux à ton âge d’accrocher les wagons mais tu es souple et fort. Et puis ton père a dit Il faut que tu y ailles, ça ne se discute pas.Lorsque tu rentres le soir, tu l’aides derrière le comptoir.Tu écoutes les histoires des hommes entre eux quand ils ont trop Continuer la lectureP #8, Père et fils

L #6, mon jeune homme n’a pas encore de nom, il attend

C’est très con qu’il ait changé de polaire au dernier moment, les clés de l’appart sont restées dans la veste d’hier, Sandrine rentre dans une heure, y a qu’à… Heureusement le square est tout près, heureusement il fait doux ce soir, le banc a séché après la pluie, ça sent doux sucré le mélia, Sandrine a appris le nom de Continuer la lectureL #6, mon jeune homme n’a pas encore de nom, il attend

Hors-série # 2, Une présence bien trempée

Celui posé là sur le bureau a l’élégance orange, pas de l’orange insolent qu’on peut imaginer en entendant la couleur, mais d’un orange sourd, sans doute parce qu’il est atténué par les petites vagues concentriques plus sombres, rouge éteint qui dessine, griffonne, finit par hypnotiser. Pour la discrétion, un rabat maintenu par un bambou qui glisse dans la petite échancrure Continuer la lectureHors-série # 2, Une présence bien trempée

#P 6, une semaine un journal

1. Amie.Tu sais que tu la retrouves toujours comme hier, avenante, rieuse, positive. Le verbe haut, fort, ar-ti-cu-lé, savourant un récit toujours prêt à raconter, avec sa voix l’intense de son regard bleu, conter la vie, la sienne, celle des autres, mise en chair de mots dont elle se régale, te régale. Tu vas penser : si différente de moi. Continuer la lecture#P 6, une semaine un journal

#L5, expansion

Pour l’énergie du dérisoire, la sensualité, la filiation coupable. #L3 . On peut s’arrêter là si tu veux ? Il a dit ça si tu veux, hypocrite, c’est lui qui en a marre. A quoi ça servirait de discuter, la dernière fois c’était jusqu’à trois heures du matin, la barre au front, les yeux qui piquent, petit épuisement deviendra grand, Continuer la lecture#L5, expansion

#L3, la femme qui pleure, le chien, la boulangère

Ça n’en finit plus, ça n’en finit jamais et ça recommence. Pourquoi ça recommence ? Pourquoi, je sais pas, je comprends jamais rien. Je vois bien que ça l’agace que je renifle mais ça coule tout seul, c’est pas de ma faute ça coule tout seul, après tout c’est dans l’ambiance, temps de merde, buée sur les lunettes buée sur Continuer la lecture#L3, la femme qui pleure, le chien, la boulangère

#L4, L’impossible liste, en oubliant Kundera, Roth, Pessoa… et même Camus, ça c’est un comble!

CENDRARS, sa poésie bousculée par le voyage et la nostalgie de la Prose du transsibérien, l’ici et l’ailleurs dans le même temps, et toujours au-delà.RIMBAUD, l’incandescence sous et dans la chair, la fleur de peau, son incroyable je est un autre…FLAUBERT le travail, encore le travail, l’application, le doute, l’acharnement, la recherche des paysages pour ses personnages, le travail toujours, Continuer la lecture#L4, L’impossible liste, en oubliant Kundera, Roth, Pessoa… et même Camus, ça c’est un comble!

La fabrique: Petit fondamental à lire et relire avant de danser à voix haute

L’esprit du texte, c’est le souffle donné par toi, lecteur : l’action de ton haleine qui soulève les mots, trouve le mouvement, l’émotion, rassemble les pages, les nage, redonne vie aux lettres mortes et fait du livre un seul corps dansant. L’esprit du texte, son souffle, est une réalité matérielle invisible et très concrète. (….) « L’esprit respire. » Voilà Continuer la lectureLa fabrique: Petit fondamental à lire et relire avant de danser à voix haute