#progression #08 | J’ai surpris ton regard

J’ai surpris ton regard. Tu as voulu décrocher le pare-soleil et tu as mordu l’accotement et t’es retrouvée au fossé. Mon père t’a plus d’une fois demandé comment la voiture s’était retrouvée sur le toit le long du Parc des sports. Au Pont de pierre un automobiliste n’a pas vu le cédez le passage et nous a percutés. J’allais à Continuer la lecture#progression #08 | J’ai surpris ton regard

#P8 Tu

Tu es née d’une mère et d’un père âgés déjà, dans une rue de la banlieue parisienne, maison bourgeoise avec étage. Personne n’a été prévenu de ton arrivée, ni rien perçu du secret gardé sous les robes longues et les manteaux de laine. Au retour de la maternité, quand la porte s’ouvre, avec ta mère dans l’encadrement et toi dans Continuer la lecture#P8 Tu

P #8, Père et fils

Tu as arrêté l’école pour travailler à la gare. C’est dangereux à ton âge d’accrocher les wagons mais tu es souple et fort. Et puis ton père a dit Il faut que tu y ailles, ça ne se discute pas.Lorsque tu rentres le soir, tu l’aides derrière le comptoir.Tu écoutes les histoires des hommes entre eux quand ils ont trop Continuer la lectureP #8, Père et fils

P8 Tu…

Tu es à terre. Tu n’as pas supporté ce brusque abandon, cette trahison, ce coup tombé du ciel comme un tonnerre après l’éclair. Tu ne t‘en doutais pas, enfin, c’est ce que tu dis, ce que tu crois, mais au fond, il n’y avait pas un petit soupçon, une appréhension dans tes réflexions ? Ton cœur n’était pas un petit peu Continuer la lectureP8 Tu…

# P8 À table

Tu n’as pas relevé la tête. De l’assiette encore tu es penché sur les miettes imbibées de jus de viande. À la question tu te tais et c’est peut-être encore celle que ton père te posait déjà qui reste en suspend dans ta nuque endurcie. Comme tes avants-bras par endroit écorchés des ronces et musclés du bois coupé, du marteau Continuer la lecture# P8 À table

#P8

Étranger Tu as décidé de partir, comme un désir de fuite. Tu as déclaré que ce n’était plus possible, là bas où tu vivais, là-bas où il faisait trop chaud, là-bas où le feu frôlait la ville, la-bas où s’affichaient des idées auxquelles tu n’aurais adhéré pour rien au monde. Tu as su que tu voulais revenir, que peut-être le Continuer la lecture#P8

#P8 De guerre en terre

Ta main a tremblé pour la première fois. Un déclic, une balle dans le canon pour un rendez-vous avec la mort. Tu as armé le pistolet, pas tuer un homme, tuer un cheval. Tuer un cheval ce n’est pas tuer un oiseau. C’est tuer la terre, c’est mourir vraiment.  Dans les lettres du front tu mentais à ta mère. Surtout Continuer la lecture#P8 De guerre en terre

#P8 Le son du djembé

Tu est assis là, dans cet abri bus, le visage à l’ombre de ta capuche, les deux bras croisés, le buste penché en avant, totalement sourd à tout ce qui t’entoure, au soleil qui brûle l’asphalte, au tram qui passe devant toi, vitesse réduite, s’arrête, s’ouvre au voyageurs puis s’en va. Tu reste là. Tu ne cesses de réfléchir à Continuer la lecture#P8 Le son du djembé

#P8 nom de famille parent

Mains -Tu es là lorsque tes mains se posent l’une dans l’autre, paumes ouvertes et pouces en contact sur toute leur longueur. Les mains l’une dans l’autre, posées dans ton dos, tu marches, tu restes assise, les mains l’une dans l’autre posées sur le ventre, te tournant les pouces. Je ne crois pas à l’ennui, il y a sur ton Continuer la lecture#P8 nom de famille parent

#P8 | Ce matin là

Fraîcheur du matin, premiers rayons, l’eau étincelle sur le corps potelé de l’enfant assis dans la grande bassine rouge. L’enfant serre fort ses paupières, le savon ça pique, il pleure. Tu lui dis chut c’est fini, c’est fini. Tu verses l’eau sur le petit crâne rasé, tu rinces les yeux d’un mouvement du pouce légèrement appuyé. Tu es accroupie, les Continuer la lecture#P8 | Ce matin là