#carnets #prologue | La dernière page.

Carnets traces de soi. Le carnet du mort, jamais retrouvé. Qui héritera des carnets-à-soi après la mort, notre mort? Lègue de carnets ? Cela ne se fait pas ! Tout brûler avant que ? On ne sait jamais où ranger les carnets, trop fins, engloutis par les tranches livres mastodontes. Les spirales résistent, mais leur uniformité les perd tout autant. C’est le grain de papier, les lignes, qui disent le carnet. Lequel choisir pour cette fois ? Lien forme-thème. Stupide. Et puis comment l’apercevoir quand il est en repli ? Où est-il ? Non pas celui-là, l’autre, même couverture, mais sans lignes, tu sais bien ?  Le carnet renferme sa texture comme il contient les traces de vie que l’on peine à partager ailleurs qu’en son sein. Il faudrait enterrer nos morts avec leurs carnets de vie. En attendant, l’ouvrir, écrire, pour ne pas penser à la dernière page à remplir.

A propos de Marie-Caroline Gallot

Navigue entre lettres et philosophie, lecture et écriture.

16 commentaires à propos de “#carnets #prologue | La dernière page.”

  1. « Qui héritera des carnets-à-soi après la mort, notre mort? Lègue de carnets ? Cela ne se fait pas ! Tout brûler avant que ? »
    Je me pose si souvent les mêmes questions! l’enterrement ou la crémation avec carnet, c’est une très bonne idée. Je m’en vais inaugurer un carnet-testament

    • Merci Lisa! Oui je pense que la question du carnet est à penser dans les testaments! bonne écriture et à bientôt autours de nos carnets

  2. J’ai eu entre les mains de ces carnets les leurs ( de bal, de dessin… à mémoires) ils ne sont partis ni en cendres ni en terre ( dans une boite ou une malle demeurent ) disparaitront au prochain voyage, à la benne sans doute … « Il faudrait enterrer nos morts avec leurs carnets de vie. » rendre leurs vies à la mort ? comme ces lettres qui remontent à la surface? ne rien garder?

  3. L’incinération avec carnets est séduisante. Mais je suis certain que les thanatocrates vont prévoir un supplément à payer. Au poids ou au nombre de carnets. Ça risque de douiller dans certains. D’un autre côté si on a tout écrit sur sa tablette, c’est idiot de la faire cramer. Vaut mieux la laisser aux enfants.

      • Oui cela ouvre grâce à tous vos commentaires une serie de questions qui me touchent beaucoup. Merci Nathalie pour cette remarque. A bientôt

    • Merci Ugo je suis bien d accord! Encore faut -il que les enfants sachent et trouvent…merci en tous cas pour ta lecture !

  4. Merci pour ce texte, ce qui vient de réflexion profonde attachée au carnet, a priori un objet de l’ordinaire, anodin, fait pour passer. La question de la transmission ? Quand je me la suis posée j’ai imaginée plutôt une personne extérieure, dont j’aurais sentie même ne la connaissant que peu, que mes carnets peuvent l’accompagner. Aussi, ce n’est pas tant vie-mort, que passage, quelque chose qu’on peut donner pour accompagner un parcours. Il suffit juste que la personne l’accueille.

    • Merci. C est beau. Et j aime l idée du passage et de l accueil…et en attendant je lis ces commentaires comme un bel accueil à cette question posée par le texte. J en suis touchée.

  5. La lecture des carnets de nos aïeuls est aussi une belle façon (différente de leurs images sur des photos), de les rencontrer, de les ramener à nous momentanément. Merci pour ce texte qui m’a emmenée bien au delà des mots.

  6. Merci Marie pour cette lecture..le texte est un peu né d une rencontre impossible avec des carnets d aïeuls …alors votre commentaire me touche beaucoup

  7. j’en suis bien d’accord… oui glisser sous terre ou s’évanouir dans l’air ou dans la mer avec la cendre ou les fragments déchirés (ou pas) de nos carnets remplis de nos pensées, idées, soucis, bonheurs, amours et désespoirs
    jusqu’au tout dernier jour…
    et ne pas penser non, ne pas penser à cela…