#P2 | Le mâle à la racine

Humus, sol, feuilles, feuilles de chênes, de hêtres et l’if, t’en souviens-tu ? If« Tu seras un homme, mon fils ». Mowgly, petit d’homme. Panthère, panthéon, tout, tout en feuilles, tout en terre, toutes en poudres, noires, brunes, lourdes, ces poudres. Humus. Odeur de l’eau, de la terre, des racines, blanches, ivoires, pilées ; rongées, manger par la racine, le mâle à la racine, le mâle, le mâle partout. Et les lombrics autour, qui tournent, ondulent, grouillent, pullulent, fourmillent. Fourmillent ? Insectes, minuscules, ailés et zélés, utiles, actifs, activateurs dans les débris, les écorces, les brindilles, dans la paille pourrie. Pourrir, mollir, durcir, raidir, dormir, attendre. Attendre. Se décomposer, se déliter dans cette terre noire, azotée, liquide parfois. La boue, la terre terrible, tellurique. J’ai un peu peur. Les moisissures qui s’étendent. Les champignons qui se dilatent, s’empâtent, éclatent, crèvent. Humus. La matière qui se décompose, qui vit, qui vibre, le vivant, et toi dedans.

A propos de Frédérique Kalam

… in progress. Enfin j'espère. :)

2 commentaires à propos de “#P2 | Le mâle à la racine”

  1. Merci pour cet éclairage, Cécile. Le côté olfactif de l’affaire m’avait en fait échappé. 😉 Comme quoi… que sait-on et que comprend-on de ce que nous-mêmes écrivons ?… 🙂