#P5 |  Où se trouve le lieu de la vérité ?

Au pied d’un grand arbre, vision de JE* partout, dans tout être et non-être.

Aperception, conscience pénétrant derrière la scène du monde, au delà du panorama, des objets vus. Certitude, vécu intime, aucune autre vérité n’a lieu : JE n’est pas pensée d’esprit dans un corps mortel. JE est à l’intérieur de chaque cellule de matière, JE est vivant dans toutes les formes, la cigale, l’écorce, la pluie, le drap, la bétonnière, le cintre, l’étoile filante. JE est dans toute chose et aussi dans l’au-delà des choses, dans l’espace qui accueille les centrales nucléaires, les montagnes, les nuages, les comètes, les univers. JE est hors temps hors espace. JE est la vie même. JE est intérieur, extérieur, lumière, ombre, vide, plein, bien, mal, dieu, diable, JE n’est séparé de rien. JE n’est pas un concept, JE n’est pas une religion, JE n’est pas une personne, JE n’est pas une femme, JE ne peut mourir, JE ne peut se sentir mal, JE ne manque de rien, y compris lorsque le corps manque, d’ailleurs à cet instant le corps par lequel JE se perçoit est transparent, aussi léger qu’une aube au printemps. Toutes les contractions, tensions, lourdeurs, picotements, arrachements, crispations, torsions, déséquilibres chimiques, tout absolument a disparu dans cet espace du JE. JE est très familier, le moi est interloqué lorsqu’il revient à lui. Dans cet espace, le moi n’est pas présent. L’histoire du moi n’est pas présente. JE ne se soucie pas du moi. Dissolution de l’organisme et de la pensée. Pourtant, JE voit parfaitement toute chose. JE est Amour avec un immense A pyramide enveloppante, une puissance d’amour qui anime chaque atome naissant. JE est une force d’attraction jamais expérimentée par le moi pour d’autres humains, animaux, plantes ou objets fétiches. Ici, dans la présence de JE, aimer s’accomplit dans son originel surgissement, sans attachement ni attente. La peur n’existe pas. JE est vu sans les yeux du corps, il est reconnu en pleine lumière du jour, sans psychotrope, sans hypnose, sans savoir comment, sans comprendre, sans aucun doute possible.

*JE est ce qui écrit et lit ces mots.

A propos de Isabelle Merlet

Coloriste de bande dessinée, illustratrice, graphiste, figuriniste, photographe, le dimanche. L'oeil est roi dans cette vie-là. Depuis trente ans dans ce qu'on appelle un métier, depuis toujours si on oublie les étiquetages. Cet été, une envie de plonger dans les mots. Une virée sans masque avec FB. dans le rôle du maître nageur. Et au milieu de vos balises à toutes et tous. 4 blogs, tous accessibles depuis le principal. Si ça vous amuse de fureter... http://millefeuillecouleur.blogspot.com/

4 commentaires à propos de “#P5 |  Où se trouve le lieu de la vérité ?”

  1. Oui, c’est ce qu’on appelle une expérience mystique, d’unité, d’éveil… les mots n’y vont jamais. Bien entendu, c’est très joyeux, loin de la crise de panique ou d’épilepsie, d’ailleurs ce n’est pas une crise, mais tout le contraire 🙂

  2. Quelle belle incantation, qui active toutes les ressources du souffle. Ce JE qui n’est pas « moi », l’indissoluble présence, ici ranimée par vertiges, séance de… spiritisme ?