#photofictions #02 | Regards

Ne pas laisser s’enfuir le regard.

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Déjà le lavabo, laisser couler l’eau et voilà un visage qui se dessine, je tente l’expérience plusieurs fois.. Les escaliers, prendre le temps de photographier cette image dessinée par les veines du bois, patinée par d’innombrables pas du quotidien. La porte du four, miroir de ma cuisine, paysage éphémère au gré des mouvements des objets mouvants de l’environnement culinaire. Un jour de promenade arrêter mes pas, photographier des noyaux de cerises emprisonnés dans le goudron nouvellement refait de l’asphalte. Photographier pour ne pas le ramasser ce caillou parce qu’il est beau, le laisser reposer pour qu’il reste là où il est né. Photographier l’expérience de la salive au chocolat crachée dans une bassine d’eau et les portes et fenêtres de mon enfance pour les ouvrir à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. Dans les prés en été photographier les cuves d’eau aux belles couleurs rouillées d’automne, réserves d’eau pour les animaux. Regarder les nœuds flottants dans le vent, les accrocher à l’œil de mon smartphone.

A propos de Marie Moscardini

«Après une formation à Aleph en 2014, j'anime des ateliers d'écriture dans une petite ville de Saône et Loire.» Voir son site Nouvelles à écrire.

8 commentaires à propos de “#photofictions #02 | Regards”

  1. Bonjour Marie
    Quelle belle suite de protocoles photographiques pour abîmer le moins possible ce qui existe sans nous.
    Merci !

  2. merci, je vais désormais regarder différemment la porte de mon four, les veines du parquet, certains cailloux…

  3. ces affleurements sur ou dans les choses, l’infime, des appels minuscules… l’attention du regard flottant et soudain arrêter l’image avec l’œil mécanique d’un smartphone comme griffonner une note pour cette phrase plus tard … Merci Marie