#voyages | métamorphoses

le double voyage #04 | la halte forcée

Vous comprendrez je l’espère, les raisons pour lesquelles j’ai été amenée à délivrer deux versions de cette halte forcée. Certaines personnes commençaient à avoir des craintes sur l’état mental de la voyageuse. Il faudra réaliser un bon aiguillage.

Un incident technique avait encore ralenti le voyage en train de Cochin à Chennai. Un état de rêverie avait cédé au son strident du serrage des freins. Une halte imposée de 2 h. Soleil fort, températures élevées, cabine vétuste. Flux du regard. En face d’elle un homme et une femme deux Indiens du sud à la peau foncée. Ils s’étaient observés, souri enfin. Un mot deux mots puis flux de paroles une conversation chaotique, mais patiente en anglais. Ensuite retour au quant-à-soi. Là elle s’était arrêtée elle ne savait vraiment où, un point sur la terre pourtant, peu attractif, peu d’arbres ici, des roches, des rails vétustes, un homme qui avait déféqué au bord de la voie, un couple avachi sur des valises, rien ne l’avait étonnée ni choquée elle était dans l’acceptation la réception sans filtres, sans grilles tout lui avait paru juste, à sa place, un sentiment de plénitude l’avait envahie, elle était là et n’aurait voulu être ailleurs à aucun prix. Un vendeur de chaï avait proposé ses gobelets fumants, chacun s’était emparé du sien, l’avait respiré, l’avait dégusté. Comme une harmonie dans un lieu pourtant si contrasté. Certains dormaient dans les couloirs, des bagages désordonnés jonchaient le sol, parfois des enfants pleuraient, à aucun moment elle ne s’était ressentie étrangère à ces passagers, mais avec eux comme eux.

Un incident technique a encore ralenti le voyage en train de Cochin à Chennai. Elle se doutait que rien ne se passerait normalement. Son état de rêverie succombe au son strident du brusque serrage de freins. Une halte imposée de 2 h. Elle ne peut définir ce qu’elle ressent. Soleil fort, températures élevées, cabine vétuste, propre. Mais elle avait remarqué dès le départ sur le montant droit de la couchette du haut, une énorme araignée, une mygale peut-être dont elle n’avait pu vraiment définir la couleur, un noir intense et bleu. Pas de peur au contraire. Elle se souvenait de l’araignée qu’elle avait découverte voilà quelques mois dans ce petit hôtel d’une ville inconnue, presque semblable, taille, couleur. Flux du regard. En face d’elle un homme et une femme, deux Indiens du sud à la peau foncée. Ils s’observent se sourient enfin. Un mot deux mots puis flux de paroles une conversation chaotique, mais patiente en anglais sur l’arrêt, les trains, le pays d’origine, des photos. Maintenant, le reconnaître, la façon de voir, de regarder, de sentir s’est bien modifiée depuis son départ de l’hôtel. Ses contours ont changé, sa vie d’avant lui semble lointaine. Cet arrêt en rase campagne est comme une interruption dans le temps linéaire, celui qui l’effraie toujours, qui va trop vite, qu’elle ne savoure pas qu’elle ne comprend pas. Là elle est immobilisée elle ne sait vraiment où, un point sur terre pourtant peu attractif, peu d’arbres, des roches, des rails vétustes, des amas de ferrailles, des briques éparpillées, un homme qui défèque au bord de la voie, un couple avachi sur des valises, rien ne l’étonne ne la choque elle est dans l’acceptation la réception sans filtres, sans grilles tout lui paraît juste, à sa place, un sentiment de plénitude l’envahit, elle est là et ne voudrait être ailleurs à aucun prix. L’araignée bleue s’est rapprochée d’elle, elle ne bouge pas, ne dit rien, elles s’observent, le couple n’a rien vu. Un vendeur de chaï propose ses gobelets fumants, chacun s’empare du sien, le respire, le déguste. Comme une harmonie dans un lieu pourtant si contrasté. Certains dorment dans les couloirs, des bagages désordonnés jonchent le sol, parfois des enfants pleurent, elle ne se sent pas étrangère à ces passagers, mais avec eux, semblable à eux. Et en plus elle a une complice et se demande si elle va l’emporter avec elle.

le double voyage #03 | l’impossible retour

La jubilation de l’arrivée, des dix jours suivants venait de s’interrompre brutalement

Papiers téléphone argent volés

Touriste naïf cible coutumière

Un touriste c’est fait pour ça

Colère et déception

Tu reculais le moment de te rendre au consulat

Tu résistais à le faire à cause de ton nom

Ta sœur n’avait pas laissé de bons souvenirs

La foule se densifiait autour de toi, t’oppressait désormais

Tu te sentais de plus en plus menacée, prisonnière

Il aurait fallu être plus vigilante

Il aurait été nécessaire d’écouter les bons conseils de voyageurs aguerris

Il aurait été indispensable de retrouver ton calme et de réfléchir

Tu es retournée à l’hôtel, tu es parvenue à contenir tes sanglots

Tu as regagné ta chambre, éclaté en sanglots

Plus tard tu as examiné la situation

Tu as convenu que seul le consulat pouvait malgré les risques résoudre ton problème

Nuit d’insomnie puis de cauchemar

Le matin, consulat, longue file d’attente, des papiers provisoires te seraient-ils remis 

Tu attendras le temps qu’il faudra, tu es résignée

Henri Michaux, Face aux verrous

Tu te trouvais comme un poisson dans l’eau dans ce pays lointain et insolite. Tu devais à contrecœur en repartir ce jour même. Mais ce matin au réveil tes pieds étaient liés entre eux et accrochés au bas du lit. Tu as essayé de te dégager de l’entrave mais le haut de ton corps était paralysé. Tu ne pouvais te relever et atteindre tes pieds pour te libérer. Pas de téléphone à proximité, tu as bien essayé de crier mais aucun écho, ta chambre se trouvait au bout d’un couloir. Ton esprit s’est assombri puis un rire fou t’a emportée, il présageait de quoi. Tu t’es enfin apaisée tout en réalisant à quel point tu ne pouvais quitter le pays. Et rien à boire ni à manger à proximité. Sur le mur d’en face tu as repéré des petits personnages noirs dansants et des insectes noirs aux multiples pattes, tous fort ressemblants à ceux de Michaux. Ils arrivaient par vagues puis se retiraient puis revenaient. Un rayon de soleil a inondé la pièce animant dans une danse de feu ces habitants muraux. Tu as consulté ta montre, ton avion venait de décoller. Et il fallait bien que tu te l’avoues, un sentiment de bonheur a relevé le coin de tes lèvres. Quels esprits maléfiques et protecteurs avaient manigancé tout ça, construit cette impossibilité à partir. Le processus étant enclenché il te restera à faire émerger d’autres inventions terriblement libératrices. Et déclarer plus tard tout était de près de loin de mon fait.

le double voyage #02 | l’arrivée dans la ville

Longue nuit dans le vieux Boeing de la compagnie Air India. Siège mal fixé, renversement en arrière, scène cocasse, prémonition d’instabilités et de mutations possibles. Traversée de continents, survol de l’Himalaya qui t’a serré le cœur, tu aurais pu mourir là si les dés l’avaient voulu. Aéroport rutilant de Delhi, fouille douanière appuyée sous rideaux sombres, longue attente, enfin décollage et arrivée à celui de Chennai, autrefois Madras. Quarante minutes en train pour atteindre la ville. Bus ensuite, vitres ouvertes. Comme un coup de fouet au visage aux oreilles. Regards portés sur toi, sourires parfois, couleur terne de ton accoutrement en regard des tenues colorées qui t’entourent. Circulation dans des rues embouteillées bruyantes, coups de klaxons, explosions des moteurs de bus, hurlement de freins de vespas, motos, voix mêlées, beuglement de vaches sur le bord des rues, aboiement de chiens errants, rats en vadrouille. Tu le ressens bien, tu es ici tu ne pourras y être à demi ou tu devras repartir. S’imprégner du chaos indicible du flot incessant de couleurs et de voix, respirer sans états d’âme poussière, fumée. Entente discordante. Comme un flux emportant tout sur son passage, rythme échevelé, impression d’être un fétu de paille emporté à l’infini. Griserie grandissante, repères familiers aux oubliettes. Prendre à bras le corps tous les fils qui harponnent. Les contours corporels s’estompent, émotion totale, absence de pensées. Tu l’as bien noté, plus de six millions d’habitants dans ce grand centre du sud de l’Inde, au nord du Tamil Nadu s’étendant sur 17 km de côtes bordant le golfe du Bengale. Valise posée en hâte dans un hôtel, sommeil réparateur. Puis tu vas marcher dans le quartier, et tu te demandes de plus en plus ce que tu fais là seule comme dépouillée de ta forme habituelle et avalant sans distinction les images traversées par ton regard flottant.

encore

Tu es bien arrivée à l’hôtel dans cette ville qui a changé de nom, d’âme peut-être. Tu as refusé le massage ayurvédique proposé aux touristes, tu iras plus tard dans un centre spécialisé. La chambre a l’apparence du propre, se doucher, jets irréguliers, eau froide, une table une chaise une armoire, installation rapide objets et vêtements, s’allonger après avoir ôté un dessus de lit froissé et découvert des draps à propreté douteuse. Dormir, récupérer. Tu n’as qu’une hâte sortir, te lancer à corps perdu dans la sarabande, l’aventure des rues. Jubilation devant les bazars, de simples planches et une bâche en étal, cônes d’épices jaunes et jaunes safran, de légumes et fruits montés en pyramides, de roses d’Inde en colliers. Sur d’autres, confiseries biscuits et paquets de bidis. Cacophonie environnante, enchevêtrement de gens engins animaux. Un homme est allongé par terre, le visage caché. Personne ne s’arrête. Tu interpelles un rickshaw jaune et noir et tu lui indiques le temple kapaleeswarar dans le quartier de Mylapore. En caracolant il se faufile partout frisant souvent l’accrochage. La fleur au rétroviseur protège. Regarder avec stupéfaction le louvoiement d’un scooter chargé d’une fillette d’un garçonnet du père à la conduite de la mère derrière en amazone. Équilibre incertain, sourires aux lèvres. Toi tu as souvent le souffle coupé puis tu reprends le dessus, plus les heures s’écoulent et plus tu te détaches de l’avant, de tes repères et tu sens monter en toi une énergie nouvelle. Tu aimes habituellement la solitude, les lieux calmes, les balades dans la nature là tu plonges dans un chaos que tu définis comme harmonieux. Pas facile de te comprendre de te suivre. Sarabande intérieure perceptible à de petits tremblements apparus sur tes joues, quelque chose se modifierait-il en toi. Tu te sens orpheline avec une paix intérieure. Prête à inscrire d’autres sillons en toi d’autres fissures te demandant si leur entrelacement avec les anciennes engendrera une nouvelle singularité, tu te sens prête à tout. Tu quittes le rickshaw dos endolori et tu te retrouves devant la tour portail du temple d’architecture pallava qui t’intrigue beaucoup. Tu marches sans ressentir ton poids sous le vent chaud du sud. Tu entends parler anglais ou tamoul. Découverte de cette architecture dravidienne singulière massive et colorée. À un moment pourtant tu entends sa voix à lui, que seraient ses perceptions s’il était venu avec toi. Éblouissement partagé ou dissonant. Ne plus penser mais voir écouter. Tu viens juste d’arriver. Tu pressens que ton voyage sera aussi un parcours intérieur.

le double voyage #01| la nuit d’avant

Comment ne se souviendrait-elle pas de cette nuit étrange juste avant de partir seule pour ce lointain voyage en Inde du Sud. Esprit embrouillé de questionnements et de doutes, sac rempli de documents indispensables, valise bien agencée de vêtements neufs pour la plupart, principe de table rase vestimentaire, gestes fébriles au seuil d’une aventure troublante de non-retour possible, corps agité soudainement et à plusieurs reprises par une légère décharge électrique semblant reprogrammer son corps, endormissement chaotique et rêve singulier de déplacements sur le dos d’une salamandre. Réveil brutal. Cri émanant de la chambre d’à côté dans un hôtel parisien habituellement tranquille, odeur de marijuana se faufilant sous la porte, eau froide sur le visage, crainte d’oubli de papiers indispensables, réexamen du sac sensible, impression d’un départ au bout du monde chargé d’inquiétude et d’exaltation mêlées, impatience de monter dans l’avion de la compagnie indienne de se préparer aux nouvelles sensations, goûts saveurs odeurs. La pluie cognait sur la fenêtre, il faisait froid dehors, c’était un hiver rigoureux cette année-là, la fenêtre était mal jointe, l’air glacial se frayait facilement un chemin. Contraste vertigineux avec les températures hautes annoncées à Delhi la première escale et à Chennai ensuite. Une pensée fugace, ne pas revenir, par accident par disparition pure. Comme pressentiment de l’annonce de la perte de son territoire, alors se raccrocher à la photo emportée, aux deux livres au carnet à la paire de chaussures adaptée à tous les terrains, sable, rochers, cours d’eau secs, reliefs, rues. Choc de réponses contradictoires dans la tête retardant l’accès à un profond sommeil. Il l’a enlacée enfin et livrée à un rêve profond. Tôt le matin, à Roissy, elle s’est mêlée à la foule grisâtre et morne avant de s’embarquer.

La voyageuse, serait-elle arrivée ? Elle pose les pieds sur une terre inconnue, son cœur bat plus vite, ses sens sont en alerte, elle se laisse happer par les voix fortes d’hommes les sourires de femmes en saris colorés les stridences des klaxons les pétarades de motos les meuglements de vaches les crachotements des rickshaws brinquebalants, une sarabande urbaine. Sa tête tourne, elle ressent dans tous ces sons rythmés comme un espace en train de s’ouvrir devant elle, elle s’y engouffre, son territoire familier a disparu, aux oubliettes pour un temps indéterminé, une excitation monte en elle, elle se sent forte pour affronter l’inconnu, faire une nouvelle expérience de vivre, trouver les lieux et les itinéraires invisibles comme les rêves. Accrocher le doute à ses certitudes succomber aux parfums lourds s’hypnotiser par les couleurs et les fleurs inondant les étalages connaître une vie en suspens. Elle comprend qu’ici elle ne vieillira pas et s’oubliera.

PROLOGUE

J’ai découvert avec toi Rome la ville aux sept collines et aux deux mille fontaines, la Via Appia et ses larges dalles, les odeurs d’eucalyptus et de résine de pin, les cyprès fuselés, les thermes le restaurant de Pasolini le quartier juif

J’ai arpenté avec toi Venise, la cité de « là-haut » disait Casanova, en un vieil hiver pluvieux, glissé sur les dalles de la Piazzetta, du palais des Doges en bleu gris. Les vaporettos calmés par la brume avançaient lentement, peu de gondoles noires filaient sur l’étain liquide, nous nous baignions dans la beauté la volupté

J’ai trouvé avec toi au Portugal à Nazaré il y a bien longtemps un village de pêcheurs sans port avec la plage occupée par des poissons nettoyés, ouverts sans arête séchant au soleil sur de grands panneaux de bois

J’ai découvert sans toi les orangeraies de Valencia en Espagne, l’enivrement des senteurs de leurs fleurs

J’ai traversé sans toi le Sud indien de Cochin à Chennai en train en 14 heures de voyage, agrément des repas et du chai, inconfort oublié nuit sans sommeil conversations chaleureuses. J’ai recherché sans toi dans toute l’Inde du Sud la beauté la spiritualité, je les ai trouvées dans un éternel chaos de lumière et de misère. À Cochin j’ai admiré les couleurs, les cheveux noirs tressés les filets de pêche le théâtre kathakali les acteurs danseurs interprétant les épopées du Ramayana et du Mahabharata, j’ai croisé à Pondichéry le regard et le sourire d’un jeune homme aux yeux bleus les jambes rompues dans son fauteuil roulant

J’ai rencontré à Montréal sans toi une hospitalité généreuse et à Moncton en Acadie près de l’océan des homards servis sans limites, des petites maisons en bois où j’aurais aimé passer quelques mois avec toi

J’ai arpenté imprudemment la Pointe du Raz à talons, entraînée par un ami imprudent et failli me rompre sur les rochers

J’ai séjourné sans toi au Tibet et j’ai dormi dans un temple

J’ai accosté avec toi sur l’île de Formentera, sans touristes à cette époque. Nous nous étions revêtus d’algues fraîches et mis à l’ombre d’un grand figuier

J’ai usé mes semelles sans toi en sillonnant Paris la ville aux treize collines, en cherchant le fantôme de Baudelaire, Chaillot Champ l’Évêque Montsouris Montmartre Butte aux Cailles Ménilmontant Montparnasse Butte Bergeyre Passy Charonne Buttes Chaumont le Père-Lachaise

Viendrais-tu avec moi à Madrid au Prado pour contempler les Goya, au sud de Berlin pour retrouver l’emplacement du stalag de mon père prisonnier, à Budapest pour traverser le pont de Chaînes, nous baigner dans la piscine des bains Gellert et lever les yeux vers son plafond de verre, viendrais-tu au Japon pour admirer le Mont Fuji et attendre le moment où il prendrait la couleur bleue de Prusse par temps d’orage, viendrais-tu au Nouveau-Mexique dans le Ghost Ranch de Georgia O’ Keeffe, viendrais-tu au Mexique découvrir le temple de Palenque et entendre les chuchotements des Mayas, viendrais-tu en Australie à la rencontre des Aborigènes pour essayer d’entrer dans leur dreamtime, leur singulier temps du rêve, viendrais-tu avec moi à New York fréquenter Le Morgan Library and Museum sur Madison Avenue, viendrais-tu visiter et écouter dans la gare de Grand Central Terminal La Galerie des Murmures, viendrais-tu parcourir au Viet Nam la baie de Lan Ha au sud de Cat Ba et ses 300 îles karstiques et pinacles calcaires, viendrais-tu avec moi sur un nuage

Tous ces lieux visités ou rêvés parfois s’associent se superposent se confondent et chaque association s’ouvre sur une perspective de plus en plus grande.

A propos de Huguette Albernhe

Plusieurs années dans l'enseignement et la recherche. Passion pour l'histoire de l'écriture, la littérature . Ai rejoint l'atelier de FB en juin 2018, je reste sur la barque. Je vis actuellement à Nice mais reste très attachée à ma région d'origine, l'Étang de Thau, Sète, Montpellier et les Cévennes.

24 commentaires à propos de “#voyages | métamorphoses”

  1. Beaucoup aimé cette présence/absence parcourant ces lieux évoqués. C’est une magnifique manière de raconter une histoire. Merci, Huguette !

    • merci Helena, tellement, ton écho
      « avec toi, sans toi », s’est peu à peu imposé.
      j’en profite pour te souhaiter une chaleureuse année autant que possible

  2. le récit avance à travers ce personnage compagnon à qui tu t’adresses directement, « avec toi, sans toi, » toujours l’ombre de cet homme sur une grande part de passé….
    et ça nous emmène loin
    super aussi cet imaginaire développé avec « viendrais-tu avec moi »…

  3. déjà on se projette plus loin
    la destination est révélée (et je la connais bien pour l’avoir atteinte de nombreuses fois ces dernières années), tu n’as pas résisté…
    et déjà tu nous emportes avec foule et odeurs épicées dès ce premier mouvement

  4. Quelle belle invitation ! La nuit agit comme une mise en pression qui libère les bruits et les couleurs de la réalité du rêve (ou du rêve de la réalité). J’aime beaucoup.

    • C’est bien cela JLuc , une mise en pression, une explosion ensuite
      tout reste bien présent longtemps, toujours, le jour, la nuit

  5. avec toi ou sans toi, c’est ce qui me touche le plus dans le déroulé du prologue, d’où la saveur du voyage diffère nécessairement.
    Quant à la nuit, je retiens surtout, au-delà de l’ambiance, que le voyage permet de s’oublier, d’oublier de vieillir…

  6. Grand plaisir à vous lire Huguette, à me laisser envahir par un tourbillon d’émotions de vos nuits d’avant et puis enfin ce prologue tellement beau, émouvant. Merci beaucoup.

  7. merci Marie de votre passage et appréciation
    c’est toujours un encouragement à poursuivre

  8. séquence #2
    je m’interroge sur le passage au « tu »… changement de point de vue, besoin de recul, stratégie utile pour faire progresser le récit ou pour estomper le goût fortement autobiographique ?
    Peut-être le fil à accrocher il me semble avec « tu te demandes de plus en plus ce que tu fais là seule comme dépouillée de ta forme habituelle » … au ton si juste…

    • le je dans le prologue le elle dans le premier texte, le tu dans le deuxième, façons de s’approcher, de se chercher
      merci F. de ton passage et de ton regard

    • Merci Alexia de votre appréciation
      je ne connais pas encore vos textes, vais donc y chercher l’écho

  9. pas de problème chère Brigitte, ce n’est pas du tout une injure.
    Au contraire je trouve que c’est amusant par rapport au titre général que j’ai choisi ; Métamorphoses