vers un écrire/film #02 | sur ses joues comme des larmes

il se baigne | son visage | l’eau autour | le bleu étincelant | un bleu d’été | le ciel on ne le voit pas | on s’approche de son visage | il sourit | sa pensée à voix haute | ce qu’il lui reste à faire | les ondulations de l’eau | le mouvement du corps dans l’eau | les reflets sur l’eau | lui et elle sur un vélo | elle assise devant sur le cadre | il pédale | ils sont amoureux | se parlent | on ne les entend pas | ils sourient | on suit leurs corps qui glissent sur une route de campagne | leurs vêtements blancs | le paysage derrière | le flou du mouvement | des champs des arbres | la lumière de l’été | la vie légère | elle rit en rejetant sa tête en arrière | l’abandon | l’intimité | il, son visage dans l’eau | sa pensée hésitante, ralentie | il, son visage | des gouttes d’eau dans ses sourcils | des gouttes d’eau sur ses joues comme des larmes | son sourire défait | son regard perdu | son menton fend doucement la surface de l’eau | sa pensée bégaie | sa main | sa main sur son dos à elle | sa main sur son épaule | elle se retourne | elle regarde l’homme | un regard gris, grave, amoureux | puis un bateau | à bord le jeune homme la femme aux cheveux roux l’ami | ils le regardent lui dans l’eau | leurs visages fermés | le bateau prend de la vitesse | dans l’eau il regarde le bateau qui s’éloigne | sa pensée flotte | le bateau s’éloigne de plus en plus vite | le bateau aspiré par l’horizon | sa pensée balbutie | il bat des paupières | il abandonne | ferme les yeux | s’enfonce doucement dans l’eau | disparait sous la surface de l’eau

A propos de Caroline Diaz

Née un 1er janvier à Alger, enfant voyageuse malgré moi. Formée à la couleur et au motif, plusieurs participations à la revue D’ici là. Je commence à écrire en 2018 en menant un travail à partir de photographies de mon père disparu, aujourd'hui c'est un livre, Comanche. https://lesheurescreuses.net/

4 commentaires à propos de “vers un écrire/film #02 | sur ses joues comme des larmes”

  1. dans la tête et dans l’image… dans l’eau au long d’une route à vélo… sa pensée bégaie. Il va se noyer? ( me touche ce matin cette minute en haute mer )

  2. c’est tellement doux, ce texte, que ça évoque une éternité, une éternité d’amour, une baignade qui durerait toujours, tous leurs regards échangés…
    j’aime l’utilisation du  » il,  » qui permet de tout comprendre
    et on se demande s’il va resurgir de l’eau, la vitesse du bateau, on a peur…