#photofictions #06 | Tambacounda, fictif pris-passé

il est déjà en train de chercher les passagers pour le prochain trajet furète je voudrais être sûr de récupérer mon sac mais son regard vers le banc du tangana où on attend un départ il est gris de voyage titube non rétablit juste son équilibre en fait le rapide n’est pas encore arrêté regarde déjà les voyageurs comme si le rapide avait redémarré mon sac

l’odeur est forte j’ai faim il y a des gouttes sur son front ça fait ouiche chaque fois que de la graisse tombe sur les braises elle lève le bras la large manche fait du vent je n’ose pas j’ai faim elle parle sur le côté à une qui vend des mangues j’en ai trop mangé j’ai faim la dibiterie me tente elle a la voix qui craque comme des tripes bien grillées j’ai faim elle lance sa salive orange de l’autre côté

raide tu ne peux pas plus patient tu ne peux pas moins quand le camionneur tarde à tendre la pièce par la vitre toujours ouverte il ne crie jamais il siffle et tout s’arrête sauf les vélos sauf les charrettes sauf les porteuses d’eau à pied il double sa taille en montant sur la pointe de ses souliers sans chaussette les camions s’arrêtent et moi aussi

je ne sais pas ce qu’on lui a dit ou ce qu’elle-même a dit ça clapote dans la bassine elle a tout laissé tomber par terre elle est pliée en deux il y a du tonnerre de rire tout au long de la rue elle n’a pas encore relevé la tête elle lève sa main droite la femme en rouge vient y claquer sa main elle dérive dans l’autre sens se cale contre le ventre de la femme en vert et le rire ne s’arrête jamais

elle doit attendre il ne faut pas la regarder trop fixement elle a mis les souliers qui brillent regarder plutôt les dessins du mur elle sourit en biais ne veut pas faire croire qu’elle attend qui passe moi je passe mais plus vite elle a du rouge sur les lèvres pas comme d’habitude je trébuche elle rit un peu j’ai le réflexe de la regarder un peu sa robe est belle

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