tarkos 1 – Ailleurs

Ailleurs

Ailleurs. C’est forcément là. Là qu’il faut aller. Là qu’il faut partir, pour demeurer ou s’envoler. Ailleurs. Valise ou sac. Vol ou roue. Train, avion, auto, vélo, pieds, moto même. Ailleurs, bateau à voile sans vapeur, sans moteur. Ailleurs et demain ou un autre jour. Rêve d’autre part, d’autres lieux, d’autres paysages, d’autres gens, d’autres villages, d’autres maisons, d’autres architectures. Ailleurs, autres soleils, autres nuages, pluies chaudes ou froides, volcans, glaciers, plaines et pics. Partir dis-tu. Mais tu restes. Ailleurs, ailleurs, ailleurs. Tu ne cesses d’en parler, d’en parler encore et encore. Ailleurs et rester. Encore. Ailleurs, c’est pourtant simple. Juste se lever, faire trois pas et c’est déjà un départ. Partir et quitter, partir c’est quitter penses-tu. Tu restes, tu ne quittes pas. Compagnons et compagnes, maison, enfants, amis, tu ne quittes pas, tu n’es pas de ce genre là, affirmes-tu. Toi, tu restes, sacrifice ou confort, nul ne sait, toi moins que les autres. Ailleurs, tu en parles, mais tu restes.

Brigitte F.