# voyage # 05 | Ost

Bodo

On nous présente un beau grand blond déjà rougissant sur l’estrade, il s’appelle Bodo, toute la salle s’esclaffe, il devient pivoine, son mètre quatre dix sept ne lui est d’aucun secours

Choix 

On s’est rendu dans un magasin qui vendait un peu de tout, on s’est acheté des savons, ne sachant lequel choisir on en prend chacune un different . Une fois allégés de l eurs emballages, il s’avère qu’ils sont tous pareils 

La Karl Marx allee 

très peu de voitures en circulation, à se demander pourquoi elle est si large les immeubles implacables defilent le long des larges trottoirs, une fille en mini-jupe comme un étrange insecte plein de vie 

Postdam

Dans le parc du château de Sanssouci un baiser hâtif et se faire traiter de schweine par le directeur qui baisera bruyamment au fond du car de retour

Pâtisserie

Les succulents petits choux bourrés de Chantilly dont, se donnant le mot on a acheté des sacs pleins, vidant en quelques minutes l’étal du pâtissier dont  la boutique restera fermée les quinze jours suivants.

Buchenwald… 

 Ils rient pour se débarrasser de l’angoisse ou par bêtise, ce ne sont pas des convictions qui les ont menés là mais un style de vacances à bas prix, une fille juge les discours de l’ex déporté de service tendancieux. Il n’est pas question des juifs… 

Repas libre 

ce soir on peut faire nos courses nous mêmes c’est d’abord très excitant puis frustrant  au vu des rayons vides des magasins d’alimentation

Frontière 

Il descend du train à la frontière, il la quitte en oubliant son pull sur la couchette, elle est triste et ravie d’avoir ainsi accès à son odeur

Revenir ?

L’idée de revenir dans ce pays lui apparait définitivement impossible, elle n’arrive pas à s’avouer pourquoi, mais elle sait qu’elle ne reviendra jamais, un pays de porcs conclut une fille revenue de certaines illlusions, mais elle, elle se demande comment lui dire pour qu’il ne l’attende pas…

Canal d’irrigation 

La fosse pleine d’une eau noire entre les talus d’argile gluante, nos bottes montent à mi-cuisse et nos pelles décrochent de lourdes mottes visqueuses à hisser au-dessus du déblai sur lequel sont juchés les vrais ouvriers pliés de rire qui nous houspillent : Arbeit ! les sangsues que nous avons réveillé serpentent autour de nos jambes… Arbeiten die fransozen !

Französisch Stakhanov

 Ils ont distribué des prix , des médailles, des paniers de friandises pour le meilleur travailleur ou travailleuse du chantier de jeunes, tu parles… de toute évidence attribués au pifomètre et à la va-vite, l’urgence étant d’aller se saouler à la bière et au schnaps

Réunion 

avec la FDJ premières expériences de langue de bois, échange de fanions et insignes, on est autour d’une table de conférence il est question de tracteurs, de production agricole, de plan (le combientième ???) , du travail des femmes puisqu’on pose la question qui ne gêne pas du tout, d’un morne triomphe assené d’une parole morte sans connivence ni sourire… et puis… schnaps !

 Marché noir 

Il déballe ses disques dans un coin obscur avec des airs de conspirateur avide, il a aussi amené des jeans, pensé à échanger ses devises au marché noir, il vend beaucoup et à son prix, il n’est pas venu pour rien…

A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

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