Une maison, un jardin et un mur, un mur blanc – pieds nus dans l’herbe trempée à la rosée du matin, le début d’un jour, le silence des oiseaux, debout, elle contemple, en pyjama, ballon dans la main, le mur, sans mots. Il est tôt.
Puis lentement, élance ses mains et lance le ballon qui rebondit sur le mur et retombe, dans ses mains, encore. Elance ses mains, sans arrêt. Claquement du mur frappé par le ballon. Elle recule de quelques pas mais les buissons et le grillage l’en empêchent. A ses pieds, des baskets ? brouhaha de voix à l’intérieur des murs, senteurs de café et de toasts grillés.
Elle frappe sur le mur blanc, le mur de la maison, qui, à certains endroits, commence à s’écailler. Alors, parfois, son corps, sous la moiteur du soleil, se colle et ses doigts détachent, lentement, un à un, les morceaux blancs tombant dans l’herbe verte, écrasés sous la semelle.
Debout, elle se tient et elle cogne. Puis se met à parler, elle parle – Des mots sortant de sa bouche, bribes de phrases, mots envahissants, mots jetés sur le mur, mots, corps et ballon, lancés à la volée, mots et mur confondus. Au loin, le grand arbre du fond se redresse pour toucher le soleil, les nuages passent, un homme lit, les cris des enfants…
Les premières ombres noires de son corps fatigué se dessinent sur le mur blanc. A ses pieds, le ballon, et en elle, le souffle, qui s’apaise. Silence des oiseaux, le lointain du soleil, elle doit rentrer, elle rentre, une porte qui s’ouvre, se referme. L’endormissement du jardin.
Codicille : Deuxième essai de texte, difficulté à saisir l'évanescence, le flottement. Les souvenirs s'installent trop fortement et les mots semblent plus présents que je ne le souhaite. 