#40jours #01 | revoir Paris

La carrière est à quatre mètres cinquante de la surface. L’eau claire stagne. La galerie ouvre sur une salle plus grande. Le grand réseau sud court sous les cinquième, sixième, quatorzième et quinzième arrondissements  L’entrée est à l’extrémité d’un tunnel condamné. Les rails sont bruns et verts. Les mulots courent entre les rails. Le pont surplombe la voie. Service direct sans changement de voitures. La foule s’anime, entre et sort de la gare de la petite ceinture. Quelques oiseaux volètent avec un bruit de papier froissé. De vastes pelouses s’étendent autour des murs d’enceinte. Au-delà les charrettes de fruits et légumes, les gonzes et les apaches s’affairent au crépuscule. A la tombée de la nuit, la ville luit faiblement. Quelques chandelles troublent l’obscurité humide des ponts sur lesquels s’alignent en petits paquets serrés, d’étroites maisons à étage. L’habitant annuellement nommé assume sa corvée, chacun dans son quartier, à l’heure dite. Le monde s’assombrit, la forêt se densifie, la terre se gorge d’eau. Les hauteurs de Chaillot, Montmartre et Belleville surplombent une plaine marécageuse. Le fleuve ondule en longues boucles parsemé d’îles. La Bièvre au Sud, taille le plateau. La végétation est pauvre et rase. Les troupeaux de rennes déambulent entre les bouleaux.

Codicille : zoom arrière… dans l’espace et dans le temps.

Vestiges d’occupation.
©Centre archéologique de Pincevent

A propos de Marion T.

Après tout : et pourquoi pas ?

3 commentaires à propos de “#40jours #01 | revoir Paris”

  1. Rétroliens : #40jours #40 | L’impression très joyeuse de la connaître / pour un art poétique narcissique – Tiers Livre | les 40 jours

    • Merci Laure, plus exactement son passé. Je suis partie des carrières sous la Porte d’Orléans aujourd’hui, puis j’ai ranimé la gare de la petite ceinture, j ai dezoome dans le temps et l’espace, j’arrive à l’époque de la zone au dix neuvième j’ai élargi le sud en englobant ce qui est aujourd’hui cité universitaire, j’ai dezoome et j’ai vu la seine avec ses maisons sur les ponts, nous sommes au moyen âge avec une gestion collective du rare éclairage urbain, je dezoome et vois tout le relief de paris mais je suis arrivée au néolithique désormais climat froid, forêt de bouleaux et espaces marécageux 🙂