# 40jours #33 | psaume 23. Cantique de David


Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, 
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : 
Ta houlette et ton bâton me rassurent.

Je suis là, juste là. 
appelle moi comme bon te sembles 
adore moi, déteste moi,  épouse moi, renie moi, implore moi, rejette moi
je suis là. 

Sous la surface froissé de l’eau du fleuve,
dans l’imperceptible courbure du trottoir,
derrière la croûte du pavé ,
dessous, dedans… partout

Inutile de te cacher,
je te côtoies depuis toujours,
je te connais bien mieux que tu ne te connais toi même
petit animal fragile, ridicule
tu te donnes une contenance d’abeille besogneuse
et tu recouvres du vernis mielleux tout chaud sorti d’entre tes mandibules cette cité de cire que tu érige de plus en plus haut
et dans laquelle tu te crois à l’abri. 

Ne vois tu pas le gouffre?
le vide sur lequel tu t’entête à tresser tes rues tes avenues?
La faille où tu fait courir tes trains et tes tramways?
l’abîme qui s’ouvre sous la courbe fière de tes ponts?
es tu à ce point entêté et aveugle? 

Soit raisonnable, laisse moi te guider!
ne ferme pas les yeux, ne résiste pas!
nous basculerons ensemble main dans la main
cent quatre vingt degré sur l’axe de tes certitudes
tu verras ce n’est pas douloureux
il suffit d’accepter de voir à l’envers, à l’intérieur du sol dessous dans le noir
suspendu la tête en bas. 

Alors je te montrerais la vérité
bien au delà des frontières du monde en carton pâte que tu t’es construit
de mon doigt pointé
vers la vertigineuse abîme tu verra
le temps qui passe, la vieillesse et la mort
la vanité, la lâcheté et le mensonge
le vide, la faim et le manque
la maladie, la souffrance et la douleur
et nous irons sans crainte
sous la voûte obscure et sans étoile
enlacés tels deux amants éternels 


A propos de Géraldine Queyrel

Vend des rêves dans la vie réelle Rêve de fiction le reste du temps. Son blog : antepenultiemefr.

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