A verse

Vaste et ample rumeur du vent dans les feuillages comme une vague. Et puis d’un seul coup d’un seul. Ca crève crépite tambourine fracasse trombe vacarme tôles et têtes, ça délave brouille efface l’horizon soluble tout barbouillé de gris de grains de gouttes drues à verse, ça ruisselle dévale court cascade, ça remue déluge déborde terre et ciel en crue et vice versa, ça charrie tout sur son passage roches troncs boue détritus, ça démâte les plages blanches d’écume rageuse. Et puis. Ca s’arrête. Brusquement. Reste l’île. Sonnée. Chavirée. Toute bruissante d’eaux. Chaos de bois flottés.

A propos de Émilie Marot

J'enseigne le français en lycée où j'essaie envers et contre tout de trouver du sens à mon métier. Heureusement, la littérature est là, indéfectible et plus que jamais nécessaire. Depuis trois ans, j'anime des ateliers d'écriture le mercredi après-midi avec une petite dizaine d'élèves volontaires de la seconde à la terminale. Une bulle d'oxygène !

11 commentaires à propos de “A verse”

  1. Merci à vous pour ces retours sur ma trombe de mots ! Chacun y projette son paysage. Après l’écriture, vive la lecture ! Je dirais Patrick mais faudrait vérifier. (Même si Patrick marche dans les pas d’Edouard !)

  2. J’aime comment l’écriture d’un seul coup est malmenée et puis. Reste ébranlée. Nous aussi je crois et ça fait du bien.

  3. Ah ! Emilie ! Se réveille le souvenir d’une tempête sur l’île de la Réunion comme quoi leur fureur est la même partout ! J’aime le désordre visuel que votre écriture provoque à la lecture… oui ça démâte ! et pas que les plages blanches d’écume rageuse… que cela est beau !

    • D’une île à l’autre ! Merci à toi (en Guadeloupe le tutoiement coule de source 😉 ) Marlen !

  4. La séquence de verbes est très réussie Emilie. J’aime votre texte, qui ma rappelle les pluies diluviennes des pays tropicaux.

    • C’est ça ! Et c’est justement le cas aujourd’hui ! Première grande journée diluvienne d’après Carême ! Merci pour votre retour !