A propos de Catherine Veillon-Guilloux

Pratique la lecture, l'écriture, certains arts martiaux et l'art d'être grand-mère.

#enfances #09 | Une chambre dans une autre

Le vieux parquet grince à chaque pas dans la lumière de cette immense chambre aux fenêtres grandes ouvertes sur des branches d’arbres.Ses quatre murs sont des livres. Au centre une table flanquée de deux autres plus petites et un fauteuil paillé. Derrière, contre la cloison un grand lit.Dans le fond l’armoire aux chats, à sa droite une petite porte.Là, un Continuer la lecture#enfances #09 | Une chambre dans une autre

#enfances #05 | Choses qui émerveillent

Un seul pétale longiligne d’alstroméria reflète depuis quelques instants le soleil dans les pépites de poussière et soudain se détache de sa fleur pour choir très lentement un soir d’été sur le bois de la table. Montagnes de Sables toutes en tortillons friables mais à l’aspect solide dispersées sur la plage par les mystérieux travaux des dits « couteaux » ( invisibles Continuer la lecture#enfances #05 | Choses qui émerveillent

#enfances #06 | Voix de mon Père dans un Ours

Il était arrivé il arriva avec un paquet HénHaurme dans lequel un Ours plus grand que Mou-Ha.  » Ne bouge pas », nous at il dit, à l’Ours et à moi puis il est partit se cacher dans le fond du jardin et l’Ours Martin s’est mit à parler avec sa voix.Dans son corps décortiqué plus tard une pile à la Continuer la lecture#enfances #06 | Voix de mon Père dans un Ours

#enfances #07 | leurs yeux se rencontrèrent.

En tête Van Gogh, son Semeur -reproduction découverte à l’instant dans la rue par un ami sri-lankais, -il l’accroche au mur, semblables vies de labeurs, semblables corps levés sur terre, semblables peines de dos courbés aux yeux levés, même compréhension du même, miroir bienfaisant, pouvoir de pierre des mots bâtissant monde commun où se reconnaitre , sinon RIEN .

#enfances #07 | Papaille

-Papaille ! Papaille-épagneul taches de rousseur et longues oreilles tombantes attentives frôlant la main qui réveille pattes de marionnette vivante au bout du bras confondu à sa belle douce tête qui alors bouge, compréhensive ; ou bien il repose sur le Tahouahoua quand il n’y a personne. La particularité du Tahouahoua est de n’avoir que des têtes qui n’en sont Continuer la lecture#enfances #07 | Papaille

#enfances #06 | Peau de Mille Bêtes

Lorsque marches dans la rue, corps s’échangent, celui qui marche n’est plus tout à fait mien car alternativement mêlé à celui-ci, celui-là, cet autre. Peau de Mille bêtes sur un banc s’apprête à souffrir un autre jour sans chaussure ni vêtement, autour de lui il a assemblé des morceaux de tissus disparates, des papiers, des bouts de plastic, c’est aussi Continuer la lecture#enfances #06 | Peau de Mille Bêtes

#enfances #03 | Franchir

Franchir là tout autour franchir tout ce qui vient de disparaitre d’un coup dans un jardin soudain l’impression d’être noyée absorbée dans la terre qui disparait tournoyante et c’est grave on disparait avec tout le reste dans ce maelstrom où il n’y plus rien que tremblements mortels on revient vite à la Maison proche mais il n’y a là personne Continuer la lecture#enfances #03 | Franchir

#enfances #04 | Otite

En équilibre dans la chambre aux tons clairs remplie de grands livres ouverts dans une lumière que tamise de lourds rideaux protecteurs. Là, brodés, dansent les animaux familiers, se suivent toujours dans l’ordre rassurant, toujours se répétant eux même.Tranquille, les suivre.Imaginer courir.S’endormir. S’éveiller suspendue horizontale et calme.Air feutré, tympans clos par « l’otite », retrouver sous l’oreiller la marionnette chérie, épagneul breton Continuer la lecture#enfances #04 | Otite

#enfances #06 | Voix de mon Grand-Père

Voix de tabac et voix de pipe voix du coin de la cheminée aussi chaude et lumineuse que flamme voix nommant le monde voix capable de faire apparaitre tout ce qu’elle nomme, des cloches de pâques en plein vol dans l’air du matin ou le Mont Blanc qui bouge voix essentielle voix toujours douce voix éclairante voix donnant mystères aussi Continuer la lecture#enfances #06 | Voix de mon Grand-Père

#enfances #02 | Signes et Lettres

Deux escaliers.L’un de bois dans la maison, l’autre de pierre, menant au jardin.Sur le mur au-dessus des marches intérieur le vieux Juif Errant d’Epinal chemine suivant son doigt tendu, s’aidant d’un long bâton.Sous ses pieds des colonnes de signes encore inconnus le soutiennent, ils fourmillent juste à hauteur de mes yeux chaque fois que je monte dans ma chambre.Dans le Continuer la lecture#enfances #02 | Signes et Lettres