A propos de Léa Yasmine Djenadi

Psychologue. Métisse. J'aime aussi lire dans des langues que je ne parle pas. En création d'une newsletter... (comme tout le monde, non ?)

#L4 | En solitude, la Nuit.

Comme les hommes, il y a les livres d’une vie et il y a les livres d’une nuit. De ces nuits de solitude, où une urgence nous grimpe à l’estomac et où le terrible écoeurement du siècle nous étouffe. Aucune présence autre que celle de cet auteur lointain ne pourrait rendre le ventre chaud. Souvent, la nuit je ne dors Continuer la lecture #L4 | En solitude, la Nuit.

#L3 Dans quelle langue, la ville

Pa… šta dođavola ona radi ovde? Pa sad imamo turiste, hum? Ne trebaju nam turisti. I pada jebeni sneg, šta dođavola ona radi pod snegom, čeka glupo? Pa … to nije moj problem. Hajde, hajde. Nije moj problem, devojčice. Gde je moj čaj? Već je hladno … Moram da kupim novi čajnik. Mačka opet mijauče … Hajde… Dolazim, dolazim … Continuer la lecture #L3 Dans quelle langue, la ville

Les bougies

Une bougie artisanale sur la table, un souvenir de pépé, ne pas oublier de la souffler, un jour le voisin s’est endormi, les rideaux ont pris feu, l’appartement, l’immeuble, le froid dans la rue, le froid à Belgrade, les églises orthodoxes, pose un cierge pour mon père, mais je ne suis pas orthodoxe, alors il faut l’allumer sur les autres Continuer la lecture Les bougies

La ville de craie

Il y a un silence lourd. Epais. On pourrait presque le toucher. Les quelques voyageurs sont montés rapidement dans des voitures – taxi, amis, familles. Peu importe. Rentrer vite. Il n’y a que la fille qui attend là, un peu paumée, avec son sac à dos trop gros pour elle. Il n’y a pas si longtemps que les perquisitions sont Continuer la lecture La ville de craie

L’alphabet fantôme

Est-il normal ce silence ? Il n’y a plus personne dans la gare. Les quelques autres voyageurs sont montés dans des voitures qui semblaient les attendre, éparpillées dans la rue. Il faut croire que ce n’était pas des voyageurs. Un voyageur on ne l’attend pas. Elle n’a nulle part où aller. Elle laisse tomber son sac à dos à ses Continuer la lecture L’alphabet fantôme

La nuit, je rends mon esprit

La forme avance sur la couette et je retiens mon souffle. Il doit avoir le visage de Morq, avec son oeil rouge. Il ne peut avoir que le visage de Morq. Il faut qu’il ait un visage. Au dessus ma soeur dort. Je met la couette sur mon visage. Dans le sous-sol, ce vieux canapé lit pour les enfants et Continuer la lecture La nuit, je rends mon esprit

Où le chêne s’abreuve

Dans le désert il n’y a pas d’eau et pourtant le chêne est immense, c’est étrange, immense et touffu. Le chêne du quartier aussi est immense -ne dites pas que c’est un platane, pour la petite fille c’est un chêne- mais là il y a de l’eau, déjà il pleut et puis il y a les bouches d’extincteurs qui explosent Continuer la lecture Où le chêne s’abreuve