P#6 Seule

Aujourd’hui : lundi 30 Août. Ce matin ça a pris tout son sens, je veux dire ça a recommencé ça s’est reproduit ce que j’avais écrit ; j’ai ouvert les yeux et la lumière du couloir était bleue, je me suis levée comme une petite fille en cachette sans faire de bruit et j’ai allumé l’ordi, je me suis offert de regarder le zoom Continuer la lectureP#6 Seule

P6 Jour après jour, pas après pas

Premier jour, disons mardi Sortir. Changer d’air. Changer de décor. Marcher. Pour la santé, pour le moral. Aller au village. Chercher le journal. Descendre la colline, prendre à gauche, suivre la route, à l’abri derrière un muret. Sur l’asphalte gris de la route, les voitures filent, bruyamment, rapidement, m’empêchant de réfléchir. A ma gauche, herbes rêches qui résistent à la Continuer la lectureP6 Jour après jour, pas après pas

#P6 Journal

Mardi / J’ai lavé à la main les assiettes et les tasses hongroises que j’ai remontées de la cave dans la malle en osier. À Ozoir, à Férolles, je les lavais déjà à la main à cause des fleurs, de peur qu’elles ne s’effacent. J’ai lavé mes assiettes et mes tasses et je les ai rangées dans le placard, sauf Continuer la lecture#P6 Journal

P#6 : Brouillon de vie

Samedi 7 Août — Chez Meral jusqu’au repas du soir au Parc de la Mosquée. Le maître mot est le partage, de la nourriture et de la parole — nous nous retrouvons pour manger le kahvalti équivalent oriental d’un super petit déjeuner. Lorsqu’on a fini, les membres de la famille se séparent selon leur fonction. Les femmes les plus âgées rangent et Continuer la lectureP#6 : Brouillon de vie

#P6 – Journal

VendrediUne déflagration. Deux mirages, l’un derrière l’autre, surgissent au dessus du jardin. Ils volent si bas que je vois nettement les fuselages, la pointe des ailes gris métal. A contre-temps – ils sont déjà loin -, je me bouche les oreilles, m’accroupit. Quand je me redresse, le ciel est immobile, le paysage indemne. Des images de terres dévastées, de maisons Continuer la lecture#P6 – Journal

Except that the goal / Falls short of the reach

Mardi Entrer par la porte derrière, jamais de face, jamais frontal – habitude contractée depuis l’enfance. Toquer trois coups, trois fois trois coups, entendre venue de loin l’affaiblie voix par les années, quelque peu stridente par l’inquiétude, et voir le visage soulagé et vaguement heureux de retrouver un autre familier. Habiter par habitude, ne jamais s’installer. Dire des banalités, ne Continuer la lectureExcept that the goal / Falls short of the reach

P#6 Jours à l’envers

Dimanche                                                                                                                               Les deux assises sur un banc face au port, devant elles passent des touristes, assez peu pour un dimanche. L’une fait remarquer que Port-Vendres est moins fréquentée que les autres villes de la côte. L’autre pointe le fait que ses plages ne sont pas directement accessibles à partir du centre-ville. Elles trouvent, un peu bêtement, que c’est une chance. Continuer la lectureP#6 Jours à l’envers

#P6 Journal

DimancheBrume de chaleur qui voile la vue au loin. Encore un tournant et la bergerie apparaîtra. Deux patous se rapprochent et commencent à aboyer de l’autre côté du grillage. Le temps est chaud. Fraîcheur de l’air des hauteurs. On marche. LundiDeux jeunes adultes. Leurs corps cramés par la randonnée. Ils nous racontent leur périple. Les allers-retours en cherchant l’impossible chemin. Continuer la lecture#P6 Journal

#P6 maintenant quatre semaines que la marée a tout emporté

-22 Des gouttes de pluie ont cogné sur le toit, si fort qu’elles brisent le sommeil. Trouble. La veille d’un voyage, se réveiller au milieu de la nuit et ne plus savoir dans quelle chambre on se trouve. Dans la tête, les gouttes continuent à cogner. Déjà ailleurs. -23 Si on se faufile en-dessous des rangées de fraises, alors c’est Continuer la lecture#P6 maintenant quatre semaines que la marée a tout emporté

#P6 Epiphanie quotidienne

Hier, jeudi: Au milieu du chemin, il jappe et s’avance vers moi. J’accompagne la main que je tends pour la caresse, des mots banals de la rencontre. Il ne savent pas, ceux qui m’accompagnent, qu’un parfum d’enfance me revient, une joie retrouvée, un nom Dick. Ils ne savent pas la traversée de la peur, la gueule du chien près de Continuer la lecture#P6 Epiphanie quotidienne