A propos de James Hardy

Auteur imaginé par un scénariste de télévision. Le premier n'écrit pas assez au goût du second qui, lui, devrait balayer devant ça porte. Tous les deux font des fautes mais se trouvent toujours des excuses.

#40jours #14 | Cartes d’infidélité

Mes cartes de fidélité sont des promesses brisées que j’accumule dans des boîtes à chaussures, elles côtoient d’autres objets que je contrains à devenir souvenirs alors qu’ils ne veulent pas, je les retrouve plus tard et je ne me souviens de rien, eux peut-être se rappellent mais le dialogue est devenu impossible, comme avec le marchand de l’épicerie asiatique, jamais Continuer la lecture#40jours #14 | Cartes d’infidélité

#40 jours #13 | Rien n’est bleu, seulement bleu

Rien n’est bleu, seulement bleu Tout est discutable avec elle le coussin n’est ni bleu ni gris, il est vert mais d’un vert qui n’existe pas, qui n’existait pas encore à mes yeux et peut-être aux yeux aveugles de quelques autres. J’ai un doute parfois, des doutes, les fables que l’on se raconte peuvent être tenaces. Mais le coussin n’est Continuer la lecture#40 jours #13 | Rien n’est bleu, seulement bleu

#40jours #12 | Procida, une ombre

Bill Hornsby aurait longtemps cherché le chat sur la fenêtre. Cat on the window, c’est comme ça qu’il appelait le plan de coupe dans ses cours de cinematography. Ici pas  de chat, peut-être la nuit, quand la température redescend un peu. Même les chiens sont en argiles et gardent les portails sans grogner. Elle seule nous regarde passer. Selon son Continuer la lecture#40jours #12 | Procida, une ombre

#40jours #12 | Un roi sans royaume

Aujourd’hui, je le sais, je ne suis plus moi-même depuis longtemps. D’abord, la porte de l’immeuble n’a pas voulu s’ouvrir. J’ai cru un instant avoir oublié le digicode, une simple absence peut-être, mes nuits étaient courtes cette année-là. Impossible de me souvenir. Et puis un frisson m’a traversé, mon front et mes mains sont devenues moites en comprenant ce qui Continuer la lecture#40jours #12 | Un roi sans royaume

#40jours #10 | Une nuit, à Lille

Whisky coca bières chips boîte danse bagarre pâtes au fromage tempête de neige. Whisky premier prix coca bières belges chips Josselin me ressert en se marrant rue Sébastopol bar au hasard tant que ça danse, ne passe pas au vestiaire il y’a des vols des types se bagarrent dehors, Mary Ingals pleure, elle est seule, il neige. Whisky premier prix Continuer la lecture#40jours #10 | Une nuit, à Lille

#40jours #09 | Rappel

Les lumières s’affolent sur la peau son crâne rasé, rasé de près. Dans son dos, Jason Williamson hurle son dernier morceau sur un rythme marteau-piqueur Get a shaky start to Tuesday, Sweat stains on bus windows L’accent de Nottingham échappe à Vincent mais qui le comprend ici, franchement ? I don’t want ruin my coat, but that’s just the way it Continuer la lecture#40jours #09 | Rappel

#40 jours #08 | Rive gauche, retours à la vie

On en ressort toujours dans le même état, un peu sonné comme après un long voyage ou une nuit agitée, les yeux plissés, la langue pâteuse, les jambes un peu lourdes. Quoiqu’on ait vu, le réel nous prend de court, il va falloir quelques temps pour admettre ce retour à la vie qu’on avait oubliée. Aux Halles, on émerge des Continuer la lecture#40 jours #08 | Rive gauche, retours à la vie

#40 jours #07 | Rien à signaler

L’heure a chassé le dernier métro. Je ne sais plus qui de nous deux descend sur les rails en premier mais l’autre le suit sans broncher. Le chemin s’enfonce doucement sous le théâtre et la nuit disparait derrière nous. On s’étonne de voir le champ si libre. On ne trébuche pas comme on le voudrait, le tunnel sent le propre Continuer la lecture#40 jours #07 | Rien à signaler

#40 jours #06 | Les cartes d’Olivier

Il souffle fort Olivier, il piétine, il se colle même un peu trop près. Ce n’est pas très grave, on connait le signe maintenant, on le laisse passer devant et il s’enfonce dans la jungle, presque en courant, pour disparaître. On le retrouve à chaque fois avec elle, comme on surprend deux amants. Il nous annonce avec gravité les dénivelés Continuer la lecture#40 jours #06 | Les cartes d’Olivier

#40 jours #05 | 89 rue de Paris

Le temps d’un réglage – ou peut-être que c’est un effet de style voulu par l’agence-, pendant quelques secondes le regard se perd dans la vitrine élégante d’une petite armoire en bois, un vaisselier de maison de poupée qu’on aurait agrandi et habité avec minutie d’un service à thé en porcelaine chinoise grise et bleu, celui qui servira à tous Continuer la lecture#40 jours #05 | 89 rue de Paris