A propos de James Hardy

Auteur imaginé par un scénariste de télévision. Le premier n'écrit pas assez au goût du second qui, lui, travaille principalement pour des programmes jeunesses. Tous les deux font des fautes mais se trouvent toujours des excuses.

#40jours #09 | Rappel

Les lumières s’affolent sur la peau son crâne rasé, rasé de près. Dans son dos, Jason Williamson hurle son dernier morceau sur un rythme marteau-piqueur Get a shaky start to Tuesday, Sweat stains on bus windows L’accent de Nottingham échappe à Vincent mais qui le comprend ici, franchement ? I don’t want ruin my coat, but that’s just the way it Continuer la lecture#40jours #09 | Rappel

#40 jours #08 | Rive gauche, retours à la vie

On en ressort toujours dans le même état, un peu sonné comme après un long voyage ou une nuit agitée, les yeux plissés, la langue pâteuse, les jambes un peu lourdes. Quoiqu’on ait vu, le réel nous prend de court, il va falloir quelques temps pour admettre ce retour à la vie qu’on avait oubliée. Aux Halles, on émerge des Continuer la lecture#40 jours #08 | Rive gauche, retours à la vie

#40 jours #07 | Rien à signaler

L’heure a chassé le dernier métro. Je ne sais plus qui de nous deux descend sur les rails en premier mais l’autre le suit sans broncher. Le chemin s’enfonce doucement sous le théâtre et la nuit disparait derrière nous. On s’étonne de voir le champ si libre. On ne trébuche pas comme on le voudrait, le tunnel sent le propre Continuer la lecture#40 jours #07 | Rien à signaler

#40 jours #06 | Les cartes d’Olivier

Il souffle fort Olivier, il piétine, il se colle même un peu trop près. Ce n’est pas très grave, on connait le signe maintenant, on le laisse passer devant et il s’enfonce dans la jungle, presque en courant, pour disparaître. On le retrouve à chaque fois avec elle, comme on surprend deux amants. Il nous annonce avec gravité les dénivelés Continuer la lecture#40 jours #06 | Les cartes d’Olivier

#40 jours #05 | 89 rue de Paris

Le temps d’un réglage – ou peut-être que c’est un effet de style voulu par l’agence-, pendant quelques secondes le regard se perd dans la vitrine élégante d’une petite armoire en bois, un vaisselier de maison de poupée qu’on aurait agrandi et habité avec minutie d’un service à thé en porcelaine chinoise grise et bleu, celui qui servira à tous Continuer la lecture#40 jours #05 | 89 rue de Paris

#40 jours #04 | Paul se tire

Escalier carrelé dedans comme dehors, que des mains invisibles nettoient sans relâche et luttent contre le sable que les touristes rapportent chaque jour. Lui prend le chemin inverse, il les descend ces escaliers, fait fuir les geckos d’un pas lourd, semelle qui couine sous le poids des bagages qu’il traîne sur le carrelage lisse. Gravier aggloméré de la cour, matière Continuer la lecture#40 jours #04 | Paul se tire

#40jours #03 | trois fois Hesse

Les passagers du bus n°7 n’en parlaient pas entre eux mais avaient quelque part dans leurs tripes la crainte se faire emporter, un beau matin, par le ressac de lierre. Le grand-père avait monté avec un ami de grandes rambardes de ferrailles sur la terrasse de la maison. Ainsi, les jours de tempête, la famille pouvait monter sur le toit Continuer la lecture#40jours #03 | trois fois Hesse

#40jours #02 | chambre avec vue

Ils pensent avoir tout vu d’elle. Ils ne comprennent pas qu’ils sont plus transparents que quiconque et que le désir fou qui les pousse à venir jusqu’ici, en pleine nuit, avec la peur grisante de se faire surprendre, en dit beaucoup plus que sa nudité. Elle n’en a pas envie mais d’eux, elle voit tout. Elle a posé un jour Continuer la lecture#40jours #02 | chambre avec vue

#40jours #01 | photo de famille

Je dis au chat d’arrêter de gratter, plusieurs fois, d’abord très agacé, puis sans y penser, en admettant de moins en moins l’idée qu’il ne comprendra jamais. Je me suis enfermé dans la salle de bain, obstrué les fenêtres avec des sacs poubelles, oubliant la rue Vergniaud et la rue Tolbiac plus loin, qui fait rugir ses bus. Le chat Continuer la lecture#40jours #01 | photo de famille