A propos de Roselyne Cazanave

Née à Marseille, je vis en Haute Loire depuis plus de trente ans. Prof en collège , plus pour très longtemps. J'ai commencé à écrire grâce aux ateliers d'écriture organisés par Anne Roche, à la fac, puis j'ai continué: nouvelles très brèves, poèmes. j'ai un peu publié dans deux revues: Textuerre et Filigrane. L'atelier ''Recherches sur la nouvelle ''a été un vrai cadre de travail. Je continue à écrire sur sa lancée.

#été2023 #01 | Elle écrit

Elle aura bientôt un nom. Elle habitera ces pages en personnage autorisé. Elle écrit. Non pas sur un bureau, il n’y en a pas dans l’appartement et il y en aurait-il un elle lui préfèrerait la table. La grande en bois qui connait le mouvement régulier des passages. Dresser débarrasser, essuyer, poser un plat chaud, pas n’importe où, sur le Continuer la lecture#été2023 #01 | Elle écrit

#été2023 #00 | Comme un premier livre

Ce lieu n’existe pas mais il est mien, dés les premiers mots, les premiers pas. Les noms claquent, les finales en o disent si fort le sud de mon enfance, obscurci et magnifié. Les lumières sont comme voilées mais l’or perce, se fait jour dans une langue qui fait fusionner le trivial et le chant profond. C’est une histoire d’hommes. Continuer la lecture#été2023 #00 | Comme un premier livre

#dialogue #03 | Tu…

C’est un dimanche en fin de matinée, dans ton premier appartement de la rue Lully, près de l’Opéra. Des prostituées travaillent dans la quartier, pas encore chassées loin du centre. Quelques jours plus tôt, j’avais cru pouvoir boire un café au comptoir après mes heures de ménage dans l’agence de voyage de la rue Beauveau. Il devait être six heures Continuer la lecture#dialogue #03 | Tu…

#dialogue #01 | Je ne te connais pas

Lorsque Marc apparaît, je ne te connais pas. Il faudra que tu me racontes le moment venu, ta première fois, ton premier dialogue avec ce groupe qui allait tant compter.. Il apparaît donc . Ce mot pèse son pesant d’or fondu, d’icône, je le sais bien et c’est pourtant le bon. C’est une fin d’après-midi dans une lumière d’automne, devant Continuer la lecture#dialogue #01 | Je ne te connais pas

#voyages #08 | Local

-Local- drôle de nom pour un lieu dont, pensions nous, la localisation était indifférente, pourvu qu’il puisse accueillir nos réunions et abriter nos ronéos. Aujourd’hui le lieu me revient avec son sol encore terreux et ses odeurs d’entrepôt. Boomerang . -camarades- nos professeurs le prononçaient suivi d’un complément (de classe) et nous revendiquions le mot malgré les salissures des totalitaires. Continuer la lecture#voyages #08 | Local

Me voici retenue

Me voici retenue. Le terme du séjour recule. Rien de violent. Si je suis obligée c’est au sens premier de ce verbe. Liée par quelque don, quelque faveur. Chacun des anciens rencontrés m’offre qui un repas, qui un lit pour la nuit. Comme avant. Comme au temps du groupe. Le terme je l’ai dit recule tandis que je sens s’aggraver Continuer la lectureMe voici retenue

#voyages | Alors la ville

Alors la ville. Alors la ville là. Non pas sous mes yeux comme un paysage ni vraiment sous moi qui me tiens debout sur l’esplanade claire, seule tout à coup, mon gobelet de carton à la main. Il y a longtemps ici des bousculades, des valises sans roues, des mots lancés dans toutes les langues du monde. On a changé Continuer la lecture#voyages | Alors la ville

#voyages | la nuit d’avant

La nuit d’avant je crois que j’ai rêvé. Une scène de règlement de compte autour d’une table, comme s’il fallait tout cela, les gens de chez moi réunis, la table et nos visages déformés pour que je puisse prendre ce train m’y asseoir, regarder dehors par les glaces bien avant le départ, le vrai. Après le rêve il y avait Continuer la lecture#voyages | la nuit d’avant

le double voyage | j’étais à Marseille aux jardins cachés

J’étais à Marseille aux jardins cachés aux murs nouveaux d’être couverts de graphes . J’étais dans ma ville d’avant , je demandais aux rues de continuer encore de dévaler de ne pas s’arrêter. En haut du boulevard Salvator plus escarpé qu’une colline je jouais encore à jeter le corps en avant. J ‘étais à Eoures, et je pensais fort à Continuer la lecturele double voyage | j’étais à Marseille aux jardins cachés