A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) N 42° 46' 0.12'' E 9° 26' 59.999’’ • son blog Ugo Pandolfi Scriptor

#anthologie #05 | sans miséricorde

Je ne veux rien racheter. Je ne peux rien racheter. Faites ce que vous voulez, vous ne changerez rien. Pendez moi au bois. Mettez moi en croix. Je ne reviendrai pas des morts. Votre vin n’est pas mon sang. Votre pain n’est qu’un vulgaire sandwich. Inutile de massacrer des boucs et des agneaux. Allez crever avec vos péchés impardonnables, vos Continuer la lecture#anthologie #05 | sans miséricorde

#anthologie #04 | verbe transitif

Habiter sans le complément de lieu. Un moment arrive où ce n’est plus un rêve.  L’envie au départ, c’était de faire une maison de Hobbit dans le jardin. Ce n’est pas l’architecture de la maison qui compte. C’est ce qu’elle regarde, ce qu’elle permet de voir. Multiplier les lieux comme autant de cabanes dont l’enfance a manqué. Croire longtemps que Continuer la lecture#anthologie #04 | verbe transitif

#anthologie #03 | les poussières de Gerboise

Le sable obscurcissait tout le pare-brise et tout le ciel, une fine poussière rouge, très fine poussière rouge. Pas question de la prendre, la fine poussière rouge ne se prend pas. Ou alors, peut être avec un aimant parce qu’elle est magnétique un peu la fine poussière rouge. Ne pas la prendre, mais la toucher. Apprivoiser la fine poussière rouge Continuer la lecture#anthologie #03 | les poussières de Gerboise

#anthologie #02 | dans le mur de l’hybris

Un tunnel vertical, un mur fait d’images, propre à chacun, partagé par tous, ni public, ni privé, lieu sans lieu des écrans et des flux dont les télécommandes ne changent rien. La caméra qui chercherait à en faire le panoramique ne peut rien voir d’autre que le miroir trompeur des caméras livrant les images du mur, des images d’images d’images Continuer la lecture#anthologie #02 | dans le mur de l’hybris

#anthologie #01 | poubelle la vie

Sacs poubelle dans l’ascenseur, croiser les techniciennes de surface achevant leur ménage, franchir le sas de sécurité, vigile toujours souriant, ignorer les collègues se détournant, embrasser celles ou ceux vous accueillant, poser ses affaires sur un coin du bureau, prendre stylo et bloc-notes, descendre un étage pour la visio-conférence, croiser le fer comme à chaque fois, les encadrants sont des Continuer la lecture#anthologie #01 | poubelle la vie

#anthologie #prologue | pour rien

Je suis né une année bissextile qui commence un mardi. Pas seul, plus de 69 000, dans ce cas dans ce pays non choisi. Je ne suis en rien responsable de la dépression post-partum de ma mère. Le 12, un mardi, les documents disent que j’étais là. Je ne conteste pas. Mais je n’y suis pour rien. Le même jour, Continuer la lecture#anthologie #prologue | pour rien

#écopoétique #01 #02 | désordre(s)

Néguentropie  Bouquet de leur mariage, lourd vieux fer à repasser, tisanière-théière qui maintient au chaud, soupière ébréchée, pot à tabac, angelot doré à la feuille, bougies parfumées, diffuseur d’huiles essentielles, support d’éprouvettes, grande plume d’oiseaux, coq en forme de balle de golf, surmulot en plastique, lampes Berger, thermostat du chauffage : la liste est longue de ces objets dont je Continuer la lecture#écopoétique #01 #02 | désordre(s)

#nouvelles #boucle 2 | le chantier en malaises

#2.1 #2.2 #2.3 Troisième malaise Famille éloignéeLes Chousky, un vieux couple de Russes exilés, vivaient à trois, avec leur fils mutique au même rez-de-chaussée que nous, dans un studio identique au notre. Le père et le fils étaient peintres en bâtiment; ils ne parlaient jamais, disaient à peine bonjour. Seule Madame Chousky aux cheveux blancs était affable. Elle était toujours Continuer la lecture#nouvelles #boucle 2 | le chantier en malaises

#nouvelles | UP | le malaise en chantier

Sur la table des encres par ordre anchronologique ayant un caractère antéchronologique totalement assumé : Ancrenous Ancrise Ancriergarde Ancreprise Ancrage Quatre petits paragraphes Ce qui m’intrigue chez cet homme, c’est que tous les jours il prend l’autobus de la ligne 99 avec toujours le même livre sous son bras. Cet homme ne m’intéresse pas. Sa taille, son allure, la couleur Continuer la lecture#nouvelles | UP | le malaise en chantier

#gestes&usages #09 | reste(s)

Écrire est un geste. A se faire traiter de voyous. Nous étions deux sur nos machines à frapper. Au total 208 pages d’investigations avec un index de tous les noms cités. Écrire est un geste. A s’y user les yeux. Sur le trop petit écran du premier note book qui valait un œil. Devoir faire défiler quatre écrans pour voir Continuer la lecture#gestes&usages #09 | reste(s)