autobiographies #11 | un uniforme

deux rapaces ailes déployées spiralent dans une ascendance thermique. du bleu du bleu signe de ralliement d’hommes de loin la mer l’air. complicité masculine complicité de héros rêve de prestige de protéger de défendre être beau tous pareils beauté de corps. qui l’a vraiment voulu ? peau bleue d’opportunité, d’être de quelque part, peau de la fraternité, apparence de famille. des nuages est venu l’avion les ailes fracassées. l’espoir l’envol l’amour la vie donnée. laine rêche à la main ou à se frotter la joue sur un porte bagage de solex, pas douce à la caresse. treillis calot képi casquette décoration tenue d’apparat plus douce mais rare. et les gants blancs pour tenir l’épée. boucles joie rires sourires tendresse mais un jour faut y aller et n’en jamais revenir intact. peau bleue en rien protectrice de la guerre criminelle au court cours et sans retour. du courage serrer les dents ne pas avoir mal ne pas pleurer et pourtant. est-ce qu’il est vraiment venu l’avion ? alphabravocharliedeltaecho médaille en guise de fanfreluche sur la veste de gala. peau de chair à canon, peau de chair à ennui, peau de chair à dépression, peau de chair à rien. tu en sais quoi de l’afrique de l’asie colonisation combats perdus nostalgie déception les copains la vie triste après solitude mépris vie trop courte. compagnon délétère des mauvais jours quand il n’est plus peau il envahit la tête armure décourageante fatale à la relation. pourtant c’est mieux que de sous mariner.

A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

2 commentaires à propos de “autobiographies #11 | un uniforme”

  1. Merci Jean Luc. C’était parti avec la ferme intention de m’en tenir à la consigne gertrudesteinienne : l’abstraction. Et puis l’émotion et venue s’y mêler. C’est la première fois qu’un texte me fait peur alors j’ai arrêté là. Somme toute, c’est un atelier d’écriture pas un divan de psychanalyse !