autobiographies #06 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

Par une nuit d’hiver premiers, des retours nuit, jour soudain nuit, qu’un démiurge bouscule d’extinction surnaturelle, changement programmation automatique satellite, heure déplacée séparatrice de, le clair de la rigueur, la douceur de l’obscur, la netteté du mouillé, ne pas avoir eu le temps de se faire à la pénombre, le chaud de l’approximatif, le sec du dénudé, le froid du couvert, de glisser de l’automne à l’hiver, quelqu’un a coupé la lumière, couperet, six mois de retours noirs, tombe, bascule nuit, recul au néant des montagnes mers ciels, couloir suintant foré par l’œil pâlot cyclopéen des phares, tout autour suie lourde, garde-fous, murets, rails sécuritaires, blocs granits, rives, pieds de falaises, à-pics supposés, avertissements, mises en garde des limites, intégrer, se comporter, obéir, panneaux limitation vitesse B14 pour 70km/heure max, bien aventureux qui fait plus, dernière ligne quasi droite qui dit mieux que de se défouler d’un bon 90 après la succession, panneaux de signalisation B3 circulaires chacun à fond blanc bordé d’une couronne rouge et portant en son centre un pictogramme noir représentant deux automobiles respectivement de couleurs noire et rouge indiquant une interdiction de dépasser les véhicules à moteur autres que ceux à deux roues et sans side-car, qui a vu un side-car par ici, quoique, des voiturettes, sont-ce des side-cars de ces temps rompus, fins d’interdictions de dépasser panneaux B34 circulaires chacun à fond blanc couronné de bleu-noir, 2, pas plus, sur ce trajet, l’un après le pont de nann l’autre après le bloc granit en équilibre sur l’éperon, et intérêt curiosité distrayante des paliers, E31 surgissant de l’outre-noir, lettrage blanc sur fond nuit rectangle, altitude 600 mètres, altitude 800 mètres, altitude 984 mètres, altitude 1169 mètres, étapes, cols, panneau localisation hameau E31ancien à bifurcation possible droite, côté souvenance pente, gravir ou pas, mais bien avant, successions toujours, insistances, instances, panneaux d’annonces de virages à droite modèle A1a, panneaux d’annonces de virages à gauche modèle A1b, panneaux de signalisation annonçant succession de virages, A1c si premier virage à droite, A1d si premier virage à gauche, plantés à distance de 150 mètres des dangers, toujours, en rase campagne, 50 mètres en ville, plus aucune ville, balises J4 à chevrons bleus et blancs pour les épingles creuses des grands, virages, panneaux de signalisation A4 indiquant chaussée particulièrement glissante, avant 150 mètres du danger puisque rase campagne, rase montagne, impossibles montagnes arasées, complétion panonceaux M9z risque de verglas ou verglas fréquent, prévenances, panneaux de signalisation A19 à proximité d’un risque de chutes de pierres et/ou de présence de pierres éboulées sur la chaussée, à l’aplomb du dernier grand virage on le sait, le bloc granit en équilibre sur l’éperon guette, on le sait par les trajets de jour, ceux des aubes rousses ou grises, un coup d’œil, une vérification, mais ici là pas de panneau A19, se fier à soi plutôt qu’aux obligations, indications, les panneaux de signalisation A15b indiquant la proximité dans 150 mètres de passages d’animaux sauvages, dans 100 à 200 mètres, approximativement tolérés, pas avant, 150 mètres donc, cerf bondissant, aucun panneau normé pour sangliers, ou renards, ou biches, pourquoi penser toujours biches quand chevreuils, le renard écrasé à la sortie de la ville et la pie aplatie au froissé de ses jupes retournées non prévenus, tels panneaux signalisation indiquant la proximité de passage d’animaux domestiques, d’ici 150 mètres, rase campagne, rase montagne nuit noire, on veut bien le croire, A15a2 les moutons, panonceau M2 d’étendue du danger 1 km, derechef, étendue du danger 3 km, derechef, étendue du danger 1 km, celui-ci augmenté d’une excroissance pointue sur le museau du mouton dessiné, or donc reprenons, panonceau A15a2bis licornes, pas de A15a1 qui ne concerne officiellement que les vaches, et pourtant, si par une nuit d’hiver tardif l’an précédent un voyage et ces deux vaches entre chien et loup après le pont de nann, sur le bas-côté droit broutant l’herbe nouvelle, croupes et postérieurs arrimés au bitume granuleux, au delà de fin d’interdiction de dépasser panneau B34 circulaire, freinage sec, warnings, appel 17, alors une faille, une négligence systémique, responsabilités échues, bottées, renvoyées à, celui celle, qui conduisant, qui pilotant, qui ralliant, gîte, foyer, après journée de peu, journée de jour, la nuit se rebroussant, révolution, circuit, ne jouant pas rallye à virages coupés, vitesse limite limite, ni dérapant contrôle glissade le long du mur mou de la nuit noire, ses gouffres, et ses bêtes hésitantes, inquiètes, rétines rouges ou blanches réflectives, faisceaux cyclopéens, par une autre nuit d’hiver une biche pétrifiée sous la neige virevoltante et la chaussée en granité vanille, cinéma de la spondée d’hiver, pourquoi une biche, freinage estompé, warnings, une biche un faon, tetrapak à hublots condensés, aspiration tunnel, tube, pneumatique, deux longueurs en projections, portées alternes, près-loin, loin-près, strabisme divergent sur la droite, capture biaisée des fuites diagonales, taillis, roches, éboulis, troncs en pieux ou gibets, fortifications, madriers, mottes castrales, palissades, mais les écorces, mais les verts les roux les gris, éteints, raflés, éraflés, rafales, blanc sur bleu modèle C1b lettre unique P majuscule et dessin précis, disque stationnement, lieu aménagé pour le stationnement gratuit à durée limitée fixée à 1 h 30 avec contrôle par un dispositif approprié ici-même en rase montagne, campagne, personne, et ne savoir plus lire, pas seulement les nuits de brouillard à pas un mètre, tunnel blanc laineux, cyclope aveuglé tâtant la chaussée du bout des pneumatiques quatre saisons, se comprendre lue par les panneaux panonceaux, observée, emprise par des ronds des triangles des rectangles ceux-ci les plus inoffensifs cependant, bienveillants, les triangles les ronds au plus haut des hiérarchies, lettrés, cerclés, bordés, 1000 millimètres de largeur, chacun, adapté aux départementales, implantation sur l’accotement à deux mètres de la chaussée au minimum zone de récupération comprise, sauf contrainte de site, leurs sommes indéchiffrables, se contredisant, se défaisant, se détournant si nécessaire, le nécessaire restant la sortie de route quand bien même celle-ci se révélant tunnel blanc, ou noir, sans balises lumineuses aucune, leurs sommes donc les recomposant, anonymes et déterminés à sucer les sucs des globes oculaires de qui pilote à vue, rendant chaque geste outre-mécanique plus encore robotique automate, signes perchés répartis sur mes deux épaules, rouge bleu, bleu rouge, alternes, lobés, limbiques, un soir soudain démiurge et rentrer sauve, sauf, une plaque de verglas une licorne éruptive faisant fi des 150 mètres réglementaires, quelle étendue laquelle, entendue, ou perte d’équilibre d’un bloc de granit dans une épingle à cheveux, quel dieu purge les falaises.

A propos de Pietra Balsi

Elle s'appelle Pietra, Pietra Balsi. Elle est cilice dans sa propre chaussure. Pierre contre laquelle ils trébuchent. Elle vit dans l'angle d'un carreau de verre soufflé au grand feu mais par qui. Elle est piètre compagne. Rugueuse, elle n'est pas polie. https://pietrabalsi.blogspot.com/

2 commentaires à propos de “autobiographies #06 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure”

  1. Bonjour Christophe,
    j’aurais intercalé plus volontiers quelques sauts, des blancs, d’autant que pas arrivée au bout de cette nuit, tant à dire en quarante minutes!! votre commentaire me donne à penser que les panneaux d’altitude pourraient faire fonction d’étapes blanches…
    Au plaisir de vous lire (je découvre vos écrits par cette occasion…).
    Pietra