autobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975

Pendant qu’il tourne un film
La chambre du rez de chaussée c’est à Nice chez un mort, la fraîcheur des dalles .

La fille des châtelains
Dans les combles l’enfilade de greniers en musée de poussières. Un scaphandre. Une malle. Des robes pendent. Choses qui parlent. Sur la soie du paravent un groupe de femmes et leurs ombrelles. Par la lucarne ovale le paysage d’avril, ses vaches étoilées de bruine. Redescendre. La planche peut se rompre. Un père rôde.

Vacances de neige
Fondue de fromage et d’alcool, l’odeur lève le cœur. Le bruit que font les pas. Crissement. Le bruit que font les rires. Tout remonte du blanc qui repousse la nuit. Des lampadaires crient.  

Amsterdam c’était le nom d’un chat
Un pont courbe chevauche un canal. Du pont voir un pont. Se retourner et voir un autre pont. Comme à une échelle de poupée les espaces imbriqués. Extérieur entre chien et loup. Des bicyclettes crépusculaires longent les murs qui crachent leur fumée blanche. Lueur chaude aux fenêtres à guillotines. Toute une vie dedans.

Bavière
Les lits en bois et leurs édredons comme de grosses meringues juste sorties d’un four. Le bois des murs. Le bois des pins par la fenêtre à balustrade. L’odeur de propre. L’épaisseur de silence des verres à dent en prélude à la nuit. On joue aux dés ou bien à pile ou face; un bébé pleure.

Avec Laure en Bretagne
Un cimetière sur la mer et l’océan se terre. L’épave avec ses incrustations de coques en offrande au Facteur Cheval.

A propos de Nathalie Holt

Rêve de peinture. Quarante ans de scénographie plus loin, écrit pour lire et ne photographie pas que son lit.

2 commentaires à propos de “autobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975”