#rectoverso #01 | le dedans du dehors

RECTO Un couple achète une glace sous les arcades de la ville de C. J’attend ma copine qui regarde des chaussures dans une petite boutique. De très vieilles fenêtres donnent sur la rue, pas un bruit ne s’en échappe. On marche sur des plaques d’égout où est inscrit « Ici commence le lac ». Pourtant, j’imagine difficilement y tremper mes Continuer la lecture#rectoverso #01 | le dedans du dehors

#retoverso #01 | notes caniculaires en une seule rue

RECTO dans la rue longue qui descend un courant d’air brûlant fait voler les cheveux aux terrasses; blancheur étourdissante des façades ; un pigeon, les pattes rongées à l’acide des gouttières claudique vers le caniveau à sec ; au tabac de l’angle personne ne fume, une femme quémande une cigarette comme prêcher dans le désert ; stridence de freins, l’auto, Continuer la lecture#retoverso #01 | notes caniculaires en une seule rue

#rectoverso #01 | avec un petit signe d’au-revoir

RECTO Au milieu de la galerie marchande de carrefour, froide sans tellement de monde ni beaucoup de magasins ouverts non plus, reste le Pil’vite, enseigne lumineuse verte murs peints en jaune très pale. C’est le plus petit des magasins de l’allée, bien rangé, net, fonctionnel, les modèles de clé au mur bien présentés, au dessus, des pendules rondes carrées déstructurées Continuer la lecture#rectoverso #01 | avec un petit signe d’au-revoir

#rectoverso #01 | Madeleine

RECTO Le café des sports est un café sans sport. Il y a cependant un billard. C’est un café moderne en bois, en pierres apparentes, marron et gris. Une pancarte annonce quinze bières différentes, un hot dog maison, une burrata à la tomate. Il ne faut pas déborder sur la rue quand on s’installe en terrasse. Le serveur nous le Continuer la lecture#rectoverso #01 | Madeleine

#rectoverso #01 | traverser le canal

RECTO Le garçon secoue doucement l’air avec un éventail uniformément gris, rien d’espagnol, ni fleurs ni toro, plutôt japonais. Qu’est ce que j’y connais au Japon et ses éventails ? Comment le replie-t-il ? Les ongles de la fille à côté de lui sont longs et fins, artificiels et verts, elle est belle, élégante. Ses grands cils doivent mettre en Continuer la lecture#rectoverso #01 | traverser le canal

Boost #15 | Symbioter

« Symbioser » ; oui cela pourrait commencer par la création d’un nouveau mot. On bouscule nos habitude, on prend conscience de nos pas, nos gros sabots qui empiètent sur le terrain d’autres espèces que la nôtre, d’autres vie que celles qui s’exposent, d’autres mœurs, invisibles ou incompréhensibles. On adopte les petits pas, pas de loups, on revient sur nos pas / Ne Continuer la lectureBoost #15 | Symbioter

#boost #15 | Corbera

14 avenue de Corbera. En fait d’avenue une petite rue du douzième à Paris. Une rue courte et discrète, entre Charenton et Crozatier. Un passage qu’on ne remarque pas, sauf à y être né, ou presque. Sauf à y avoir vécu, ou aimé quelqu’un qui y a vécu. Cent deux mètres d’asphalte et d’oubli, sauf pour les nôtres, ceux qui Continuer la lecture#boost #15 | Corbera

#boost # 15 | silence

Silence, respiration, trou, pause, blanc, gouffre; ange passant ce jour de mère ventre ouvert : douze- heure, dit la neige qui entre portant un plat de viande bouillie – toute cette neige en une nuit et noir d’arbres sans voix – mais ce n’est pas l’heure pourtant, papi ne pipe mot et les enfants jouent au ballon avec leur tête Continuer la lecture#boost # 15 | silence

#boost #15 / Cendrars / violence  

INCIPITE : V comme Violence Violence.Pas le coup de poing mais ce qui l’entoure.Pas le cri, mais le nœud dans la gorge qui le précède.Pas l’impact, mais le tremblement.Pas la guerre, mais ce qu’il en reste de silences. Violence quand le langage cale. Quand l’homme n’a plus les mots et que son bras s’élance. C’est la main qui ne sait plus dire, Continuer la lecture#boost #15 / Cendrars / violence  

   

#boost #15 / Cendrars / violence   INCIPITE : V comme Violence Violence.Pas le coup de poing mais ce qui l’entoure.Pas le cri, mais le nœud dans la gorge qui le précède.Pas l’impact, mais le tremblement.Pas la guerre, mais ce qu’il en reste de silences. Violence quand le langage cale. Quand l’homme n’a plus les mots et que son bras s’élance. C’est la Continuer la lecture