En attendant… les vacances | #enfances #lire&dire #hors-série

23122023

|| En attendant… je n’oublie pas le Mur de la maison sous l’espèce du biotope. Le crépi projeté fin comme un désert de dunes, un paysage de lune. Essayons une autre dimension. Changeons d’espace, de temps. ||

En attendant… le nez dans le dernier Nasio. Dix histoires de vie, de souffrance et d’amour. Où je retiens d’abord ce mot d’une patiente : « J’ai compris que la rencontre la plus importante de la vie était la rencontre avec soi-même. »

En attendant… Marcel, le petit frère de Lulu. Son frère aîné mais mort nourrisson, avant qu’elle naisse trois ans plus tard. Son petit frère éternel, un enfant des limbes. D’ici une année, je crois qu’il aurait eu 100 ans, lui qui n’a jamais soufflé sa première bougie.

En attendant, plus de liste numérotée (sur le conseil de Laurent ?), j’abandonne les chiffres, avec cette impression de changer de dispositif. Pour une écriture disons… plus lâche. Comme une vieille porte branlante, avec plus de jeu, plus de jour au niveau des charnières. En bois fendu, évidemment.

Les pages du livre du Docteur Nasio (étrange, les initiales de son prénom ont disparu sur la page de titre) étaient pliées, déformées. Je ne l’ai pas acheté tout de suite. Je voulais attendre pour obtenir un exemplaire en parfait état. Mais non, pas plus de 24 h. J’ai fini par acheter le livre tel quel, avec les plis. — Que disait Gilles Deleuze déjà, à ce propos ?

Je ne m’attendais pas à ce que l’analyste se souvienne, en quelque sorte, de l’événement qu’il n’a jamais vécu : le traumatisme de la petite, si petite Inès, abandonnée par sa mère à l’âge de trois mois. Je ne m’attendais pas à m’effondrer si vite, dès la première histoire, avec elle.

(En attendant, les enfants sont en vacances. Pour la première fois, nous aurons un cadeau de la part du plus grand. Qui est le plus impatient ?)

26122023

En attendant, Awopbopaloobop alopbamboom, Nik Cohn (1969). Au moment où il écrit ce livre sur le rock’n’roll, la chose est déjà morte pour lui.  Que cherche-t-il, alors : à en faire le deuil, à recouvrir les braises des flammes perdues de leurs cendres ? ou à souffler dessus pour raviver les braises, faire surgir une dernière fois la flamme inextinguible de la chose, la faire renaître de ses cendres ? Nik écrit : « J’ai simplement écrit ce qui me passait par la tête, ce que me dictait l’inspiration, comme ça venait. L’exactitude n’était pas ma préoccupation première (résultat : le livre grouille d’erreurs factuelles), ce que je recherchais, c’était les tripes, l’éclair, l’énergie, la vitesse. » — Avec les moyens techniques d’écoute en ligne d’aujourd’hui (chacun choisira sa plateforme de streaming préférée), un titre et l’interprète et roule ma poule : j’ai bien envie de créer la playlist musicale du livre (horreurs incluses, surtout à la naissance du rock).

Soit le personnage du névrosé qui nous anime tous, selon J.-D. Nasio — quelle drôle de formulation, d’être animé par un personnage quand, a priori, il s’agit d’une création, d’une marionnette que l’on manipule à loisir (pour mieux s’y identifier ?) : « En un mot, sans exclure les nombreuses qualités humaines de fraternité, de générosité et d’amour sincère dont nous faisons preuve chaque jour, nous sommes tous, à des degrés divers, parfois insatisfaits, souvent égocentriques, fréquemment angoissés, quelquefois pervers et aussitôt culpabilisés, et tout naturellement comédiens. » Il me semble que celui qui veut écrire ne cherche rien d’autre à coucher sur le papier ou la page-écran, sauf qu’il va se concentrer sur la condition oxymorique du naturel comédien en nous pour la renverser, la retourner, la révéler, la réveiller et la découvrir dans tous les sens possibles comme un cœur mis à nu, disons avec Baudelaire (inachevé compris). Il va secouer l’épouvantail des codes, des langages appris, utilisés et peut-être maîtrisés sans y prêter attention. Pour que la pleine conscience fasse signe par-dessus l’épaule et la poussière de l’inconscient. Problème : ce faisant le code risque bel et bien de changer. Or, s’il change de nature, le rôle change ? le jeu aussi ? la comédie n’est plus ce qu’elle était ? n’en est plus une ?

Chiffres Loi — J’ai noté ces deux mots pour parler de mes notes, maintenant qu’elle a perdu sa numérotation. Je me disais (en vérifiant avec le Code du Travail sur Legifrance et en m’appuyant sur le Guide pour la rédaction des textes de législatifs) que les textes de loi étaient d’un abord étrange, surréaliste même. Penser la loi, le droit, la justice (faisons comme s’il s’agissait de parfaits synonymes), les classer en thèmes, livres, parties, chapitres et sous-chapitres, sections et sous-sections, paragraphes et sous-paragraphes, avant les lois et les articles en eux-mêmes, codifiés à l’aide de nombres, de tirets suivis de numéros d’ordre, au besoin de lettres pour les articles additionnels — ne parlons pas subdivisions en majuscules et minuscules, chiffres romains et arabes, ni des alinéas assortis d’un numéro d’ordre sous forme de pastille dans la marge, etc. — : c’est nécessaire, mais quelle drôle de table. Et je ne sais plus vraiment où je voulais en venir avec mes notes qui ne sont plus numérotées.

En attendant, Tardieu, Obscurité du jour : « Élève Un Tel, voulez-vous me traduire en français le 1er Mouvement du dernier Quatuor de Schubert ! Vous savez que je ne veux pas d’analyse musicale, ni de biographie, ni de psychanalyse, ni de bavardage poétique. Non, je veux une vraie, une bonne traduction. En français. En français correct. »

(Wolfgang Amadeus Phoenix, 2009, dans le genre rock c’est pas mal non plus.)

Écrire sur Marcel, ce membre de la famille que personne n’a jamais connu, dont une poignée de membres aujourd’hui connaît l’existence d’étoile filante, à travers le livret de famille, et les effets dont je ne sais presque rien sur le père et la mère Fissou, les parents de Marcel et Lulu, mes arrière-grands-parents, que j’ai connus jusqu’à ma dixième année pour le premier, la vingtième pour la seconde : écrire sur Marcel à travers la parole de ceux qui peuvent encore dire quelque chose de cet enfant disparu trop tôt, lui faire dire je, lui faire rapporter leurs récits sur lui, comme une autobiographie insensée à l’absent de l’indicatif principalement pour quelle structure de la langue… ? (Non mais… tu vas où là ?)

On dit qu’il ne faut pas faire d’un cas particulier (le sien, en l’occurrence) une généralité. Je crois bien que J.-D. Nasio prend le contrepied de cet adage. Il y a systématiquement cet effort de déployer l’analyse dans le grand cabinet du monde — ou de faire entrer le monde entier dans le cabinet de l’analyste. Il s’agit, à partir d’expériences particulières, singulières, personnelles, de donner à voir aussi, si possible, la scène tragique ou comique qui se joue en chacun de nous, sous nos yeux ou dans notre dos, amplifiée, déformée, hallucinée. Les chapitres sur la névrose et l’amour en ont, je crois, la vocation (d’une façon ou d’une autre : tous névrosés, tous amoureux et aimés — espérons). Mais celui sur la jeune adolescente anorexique en est peut-être le plus caractéristique : « Tout comme l’anorexique, nous avons une double perception de notre corps : nous le voyons et nous le ressentons, nous voyons notre image dans le miroir et nous ressentons nos sensations. […] Nous n’hallucinons pas, mais nous déformons l’image et le ressenti de notre corps. Nous ne voyons et ressentons jamais notre corps tel qu’il est, mais tel que nous voudrions qu’il soit. »

27122023

(Celui qui veut écrire n’est-il pas soumis à une problématique similaire lorsqu’il se place devant le miroir d’encre ?)

Je dis avoir abandonné la numérotation, c’est vari en partie, pour chaque fragment. Mais c’est également faux puisqu’ils sont encadrés par des dates, comme dans un journal (tout comme, flexible, flottant).

Ça pourrait être aussi ça avec le petit Marcel, un journal : le journal qu’il tiendrait (aurait tenu) des récits de sa vie (et celle de ses proches — que tu connais bien mieux, tricheur).

À propos de la course du temps et de l’écriture, Tardieu : « Entre la Lettre qui porte les traces d’une figure dessinée et le signe sonore qui se souvient d’avoir été un cri, entre le défi porté à la mort par notre volonté tragique de pérennité (pierre dure, masse de métal ou reproduction indéfinie de l’éphémère par des moyens mécaniques) [Tiens, si je relisais L’Écriture des pierres ?] et l’attirance fascinante de la disparition qui est notre loi, il faut vivre le contraste mobile et incessant, souvent simultané, de l’expression qui se refuse elle-même, comme toute vie s’affirme et se nie. »

|| Je tombe sur une belle image de Jean-Michel Folon (L’Étranger, d’un beau bloc de bleus lumineux, entre chien et loup), j’effectue une recherche sur la Toile, et je découvre que le mur, d’une certaine manière, traverse son œuvre peut-être moins en obstacle qu’en ilot directionnel. Comme dans son espèce de labyrinthe de flèches (entre autres). Mais j’aime assez l’Histoire de cubes, comme un mur qu’on défait ou refait. ||

J.-D. Nasio raconte aussi cette histoire, « une mère foudroyée par la douleur lorsque, trois jours après qu’elle a accouché d’un petit garçon, le médecin lui annonce que son bébé est mort ». Je ne sais pas de combien de jours, quelques semaines, une poignée de mois peut-être, était âgé le petit Marcel au moment de mourir. Le livret de famille me permettrait de le dire. Mais après ? Que veut dire ce détail ? Absolument rien. Ou absolument tout dans la stricte mesure où il insiste, persiste, signe l’arrêt de la vie en puissance, des mille et une vies possibles qui miroitaient au fond des yeux du petit Marcel quand Alice, sa mère, et Martial, son père, le prenaient dans leurs bras. Quelque chose comme ça. — Ah, si Lulu avait été sa grande sœur !

Alors c’était donc ça, le sens du mot, tohu-bohu, avec lequel je suis parti pour essayer de décrire, autant que possible, ma première chambre, à l’aide et à travers quelques autres (à venir, et bien d’autres en puissance), dans L’Obscurité du jour ? : « j’attends que le seul coin du monde “transcendant” que j’aie pu soulever […] me révèle un immense tohu-bohu où je puisse enfin perdre toute identité et gagner la récompense, promise à l’enfant que j’étais, par le vertige de l’inépuisable Vide, qui est l’angoisse et le salut. »

Au fait, où se trouve la sépulture du petit Marcel ? Ses parents avaient 26 et 28 ans quand il est né. Martial, né en 1899, est mort à 85 ans, Alice, née en 1897 (le 15 septembre si je me souviens bien) à 97 ans. Tous deux se trouvent dans le caveau de famille, avec Omer, le mari de Lulu (mon grand-père donc). Mais moi, vraisemblablement enterré là, pas si loin, dans le même cimetière de ce petit village, que je n’ai pas eu le temps de connaître, où tout le monde est né — sauf mon père, né dans un village du côté de Limoges, mais arraché, arrivé très jeune à Saint-Georges-des-Agoûts, deux ans peut-être, en orphelin élevé par sa sœur aînée déjà mariée après la mort de leurs parents (déjà si vieux ? accidents ? maladies ? morts en même temps ? ou l’un, puis l’autre rapidement ? ou sa mère en couches ? ou son père peu avant sa naissance ?) —, c’est où ?

29122023

Évidemment, en écoutant les Dix histoires de vie — il en encore reste deux —, pour celui qui va de temps en temps au Domaine des Fossés les reflets de la parole et de l’écoute, et de ce qu’il y a à (se) dire et (s’)écouter, ça change. L’image de l’enfant qu’il fut ?

Pas trace du petit Marcel sur les sites de recherche (rapide) d’un ancêtre. En revanche, j’ai retrouvé la date et le lieu de naissance du père Fissou, le 14 juillet 1899 à Roziers-Saint-Georges en Haute-Vienne — tiens, c’est drôle cette mention de Saint-Georges dans le lieu de naissance et de décès (le 3 janvier 1985) : comme un passage de relais des Roziers aux Agoûts (des roses aux égouts ?) —, et même son mariage, le 27 septembre 1924 à Saint-Georges avec la mère Fissou, née Missolin — Quelques mois avant ma naissance ! J’étais déjà en route ? c’est à cause de moi le mariage ? ou ils ont attendu et ça n’a pas traîné ? peut-être même que dans la nuit de noces…

En attendant, je termine l’année au chant du coq — et quelques chansons en clair-obscur de The Declining Winter (avant le feu d’artifice et de champagne de minuit en beats endiablés ?). Dans l’après-midi, en bruit de fond, tandis que je vaque sur la Toile, un son répétitif, deux petits cris qui se suivent, un temps, puis deux autres, un temps, en série. Des cris en forme de cocos enroués, rayés. Et puis plus fort soudain, plus près. Par la fenêtre, un beau coq, un beau faisan dans le jardin. Je ne l’entends plus, mais je l’ai pris en photo (zoom en rafale).

12 | Chanter l’année | photoperso © Will | 20231231_151515

30122023

|| 01012024 — anticipé

J’anticipe, pour bien commencer l’année avec de Tardieu, les derniers mots d’Obscurité du jour (impossible d’attendre demain (ou alors je les réécrirai, je les afficherai sur le Mur — et aujourd’hui même tiens, copié-collé, avant les derniers feux, les dernières voix, les derniers sons, les dernières couleurs, et quelques caresses et bises à l’œil, de l’année !) : « Comme ces prétendus “sauvages” que découvrirent autrefois d’hypocrites et cruels explorateurs lorsqu’ils partirent, en fait, à la conquête de nouveaux esclaves et de nouveaux suppliciés, je ne perçois ce qui est que par le moyen d’un rite irrémédiablement corporel, qui se sert des vocables comme s’ils étaient les gestes d’une danse sacrée, dans la répétition démente et le battement des tam-tams. Jusqu’au vertige, jusqu’à l’ivresse de l’être fasciné par le Rien — ce rien où toute vie prend naissance et s’efface avec la grâce déchirante de l’éphémère : une poignée de jours en flammes dans une énorme obscurité. »

(Bon réveillon !) ||

01012024

|| C’était la fête à la maison avec les amis. Retournée, pas renversée, nettoyée et rangée, quelques restes, quatre ballons dorés, la tête dans le sac d’os, un petit tour de rein — ça m’apprendra à tenter le diable en wop bop a loo bop a lop bam boom (entre autres variantes) à contretemps (et l’équilibre instable). Sinon, si Jacques Moulin s’est essayé à Tomber du jour, voici pour l’année, de l’Admirable tremblement du temps (Gaëtan Picon) — comme un vœu à afficher sur tous les murs : « L’art existe, demeure dans son histoire pour la même raison qui fait que l’œuvre est toujours devant nous. Exercice d’un désir qui ne manque pas d’objets, mais qui manque chaque fois son objet, pour se retourner trop tard, se détourner trop tôt. C’est pour cela que je peux à la fois me souvenir et vivre, être mémoire et innocence, marcher au pas du temps, ne cessant de traverser l’espace de réminiscence et de mirage où le sens brille et recule. » ||

02012024

Grégoire, un petit garçon de cinq ans. « Quand maman me dis Viens ici ! eh ben moi j’dis Non, toi tu viens ! et quand papa dis Allez va-t’en ! eh ben c’est moi qui lui dis Toi tu t’en vas ! » C’est un enfant unique arrivé par surprise pour ses parents vieillissants. Il vit dans un bel appartement de la banlieue cossue de Paris, non loin du bois de Vincennes. Il aime construire en silence de petits édifices avec les briques Lego. — Et Marcel, quel enfant aurais-tu été ? Le père Fissou était réservé, effacé même, voué à ses travaux dans les champs, les vignes. La mère Fissou, je ne l’ai peut-être connue qu’avec Al Zheimer, toujours plus présent, toujours plus influent — il la harcelait et racontait des choses toujours plus sordides et accablantes en son sujet qu’elle devait avouer dans une sorte de protolangage illisible, Ah ah… euh eh eh eh… et o l’est qui… iii i’ l’allant… ah i’ m’écouillant… —, mais je sais à travers Lulu qu’elle était une petite femme au caractère fort, voire sévère. Dans la ferme où ils travaillaient en tant que commis, pour je ne sais plus qui, dans la pièce à vivre où ils habitaient chichement, dans les champs, les vignes… Sous l’balet ! c’est là que j’aurais fait la plupart de mes bêtises, en jouant avec le matériel et les engins agricoles, un peu comme toi. Mais comment savoir si ma vie aurait été aussi dure et solitaire que pour Lulu ? Avec ma mort, mon père aura replié son âme sur lui-même, cachée sous la somme du travail ? ma mère, après un temps de deuil à devenir fou, se sera endurcie ? et c’est avec ces êtres blessés que Lulu aura vécus, en solitaire. Enfin presque. J’aime croire que je n’étais pas loin quand elle attachait un lucane au bout d’une ficelle. Je courais avec elle pour le faire voler, et même plus vite qu’elle, je finissais avec toujours un peu d’avance. Même si je commençais toujours avec un temps de retard. Je pouvais courir sans fin, j’étais jamais essoufflé. En fait je courais pas vraiment, je touchais pas le sol. Je volais si tu veux, ou je flottais, mais pas vraiment non plus. Comme le lucane d’ailleurs, brinquebalé. J’étais là, c’est tout. J’allais et venais plus ou moins vite, un peu en retard, un peu en avance, toujours un peu pris en défaut. Mais là. Je dirais comme un éclat de soleil aveuglant et fugitif, l’été, qui n’éclaire rien. Ou rien d’autre que pour ça, éblouir, l’espace d’un instant. clignoter peut-être. Et alors on ferme les yeux, on le voit pas. Peut-être qu’elle sentait, c’est infime, un peu de chaleur sur les yeux clos ? Je sais pas si je m’exprime bien.

On a dit (à la radio, sur Inter, dans la matinale) que la psychanalyse n’était pas une science, parce qu’elle ne serait pas fondée sur des faits (« la psychanalyse est une pseudo-science et ne se fonde sur aucune preuve scientifique » — tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous — comme si la science se réduisait à des faits, des preuves, à l’instar de la justice — moi aussi je peux caricaturer et me faire injuste — na !). Peut-être. Et alors ? Ce n’est pas vrai. Je n’y crois pas. Parce qu’il y a eu, dans l’esprit disons, positiviste (comme si j’y connaissais quelque chose), de la science du XIXe siècle, de nombreuses observations et descriptions, cliniques disons (j’aurais préféré critiques), des gestes, des mimiques, des tics et des TOCs, et tout un ensemble de dispositifs permettant de mesurer, en courbes et diagrammes, l’activité du cerveau selon tel ou tel trouble, telle affection, du langage au premier chef — pour le peu que je me souvienne, je pourrais vérifier rapidement sur la Toile l’histoire de la discipline, ses origines, mais chacun le fera s’il le souhaite (ou pas) —, qui peut-être n’ont pas été concluants, mais qui n’enlèvent rien à la chose, ni à la rigueur de la démonstration — il faut relire Lacan quand il formalise l’affect à l’aide de la mathématique, science de la quantité et de l’ordre qui, par une drôle de circularité, se donne ses propres objets dont l’existence vaut par leur seule définition (et quand on pense que dans l’analyse le langage relève autant du fin outil de soin que de ce qui peut être affecté en profondeur dans la chair, ma foi, ça semble logique) — ni à la délicatesse de l’analyse — quand, par exemple, le docteur Nasio s’efforce de s’identifier à son patient meurtri : identification de pratique, son être tourné, tendu vers le moment même, si ancienne en soit la trace, si infime soit-elle au détour d’un mot ou d’une image, mais toujours vive, puissante, de la blessure pour l’enfant des limbes qu’elle surprotège cette trace, mot ou image — quelque chose comme ça, docteur ? : ici, « Je me suis identifié à l’enfant que William avait été, et j’ai ressenti l’effroi qu’il a dû ressentir devant ses parents enragés qui s’entre-déchiraient » ; ou là, « Comme si j’étais lui devant le Portrait du pape, je me concentre et vibre comme je suppose que Bacon a vibré chaque fois qu’il regardait ce tableau » ; et là, « J’ai même visualisé la scène où le bébé, se sentant abandonné, hurle et se recroqueville sur son vide intérieur ». Et ça : ressentir, vibrer, visualiser avec, à travers, l’autre, au passé, l’instant tremblant d’une âme qui vacille, se fissure, se brise, du temps qui bascule, se déchire ou/et s’effondre : chamanique ?

(Na !)

03012024

En attendant — Minuit passé, largement — Étrange. Quand j’écris de façon active, continue, la tête dans le clavier, j’ai moins froid aux pieds qu’en regardant l’écran à montre molle.

|| Juste un extrait du premier post de l’année (mardi 2 janvier 2024 à 06:46) sur le mur Facebook d’André Markowicz à propos de la guerre en Ukraine qui dure, le récent bombardement de Belgorod en Russie, le pire désormais toujours à venir, et ces murs, invisibles peut-être, qui nous con-cernent tous au fond — juste une partie copiée-collée telle que qui ne vaut pas pour le tout (droit dans le mur) : « La société ukrainienne est parcourue de fractures de toutes sortes, de fractures très profondes, mais, face aux bombardements russes, on n’entend aucune voix qui dise qu’il faut se rendre pour qu’ils cessent. Non, les bombardements russes, dans leur horreur, cimentent cette société – dans l’horreur et la haine. Pour la société russe, avec le mur impénétrable de la censure et de la propagande, le résultat peut être différent. Parce qu’il s’agit de cela, et c’est déjà énorme : les murs qu’ils s’agit de détruire, ce sont les murs de l’indifférence et de la désinformation. Non, tout ne va pas bien en Russie, en dépit de ce que dit Poutine, et oui, c’est à cause de Poutine que les maisons sont détruites. » ||

Liste de quelques instruments employés par J.-D. Nasio qui peuvent être utiles :

  • « S’interdire, contrôler, ou pousser son corps à bout, sont toutes les expressions de l’agressivité contre soi-même. Comment alors sublimer l’agressivité de l’anorexique ? Nous avons deux moyens : l’éveil de la curiosité et le désir de créer. »
  • « Je suis là pour m’occuper de ses obsessions pénibles, pour l’aider à ne pas avoir la tête tout le temps envahie par la nourriture, par les calories et par les calculs stratégiques destinés à ne pas grossir. » — Sachant qu’il y a mille et une manière de se nourrir, ce qui vaut pour le corps valant aussi, surtout (d’abord ?), pour l’esprit.
  • « Tous souffrent d’être en conflit avec eux-mêmes, comme si l’une de leurs moitiés devait être occupée à démolir l’autre. C’est pourquoi mon travail d’analyste est aussi de rendre le patient plus indulgent avec lui-même […], une grande partie de mes interventions auprès des patients névrosés consiste à relativiser leurs inquiétudes exagérées [,] l’élan qui me porte vers le patient névrosé qui est devant moi : lui apprendre peu à peu à aimer ce qu’il a, aimer ce qu’il fait et aimer ce qu’il est. »
  • « Nous créons celui que nous aimons. » — Drôle d’outil.
  • « Je savais que si j’arrivais à imaginer sa douleur et à l’éprouver, j’aurais une chance de trouver les paroles qui sauraient l’apaiser. Mais je savais aussi que la douleur d’Hélène, tout insupportable qu’elle soit, était un sursaut de vie, le dernier rempart contre la folie. »
  • « Capter l’inconscient de l’enfant, c’est-à-dire capter l’émotion malade que le jeune patient met en scène dans son dessin, son modelage ou son jeu […], quel que soit l’âge du patient que nous recevons — une vieille personne ou un nourrisson —, c’est toujours un enfant blessé que nous écoutons […], celui qui travaille avec l’émotion intemporelle qui traverse la vie du patient depuis son enfance jusqu’au moment où il est devant nous. » — J’avoue : à trop coupé, biffé le discours, je finis par l’amplifier et le déformer un peu. C’est que je ne suis pas analyste ! j’adapte la chose aux besoins de celui qui veut plutôt travailler à écrire (du moins j’essaie).
  • « Le plus important de ce que Dolto m’a appris, c’est de faire confiance à mon ressenti de psychanalyste, de travailler avec mon ressenti, à condition bien entendu que ce ressenti soit sans cesse corrigé par l’expérience et affermi par la théorie […] : aller vers le patient [l’autre, l’enfant blessé], imaginer l’émotion qu’il ressent, la ressentir soi-même, traduire cette émotion en paroles, adresser ces paroles au patient [au lecteur ?], dédramatiser le conflit et obtenir le soulagement [ou “le plaisir du texte”, pour le dire avec Barthes]. »
  • « C’est cette mêmeté qui m’intéresse comme psychanalyste, c’est-à-dire l’identité profonde de mon patient, sa quintessence qui reste la même quel que soit son âge. »
  • « Mes instruments émotionnels sont avant tout : […] je suis tout entier à lui ; […] je suis vraiment content de le revoir ; […] je fais le vide en moi pour ressentir les émotions conscientes et inconscientes de l’enfant ; […] : ma capacité à me dissocier. » — Quelle belle faute de frappe : au lieu de copier « tout entier à lui », mes doigts ont fourché, ma pensée a bifurqué, et j’ai d’abord écrit tout entier là.

|| Muralisme — Jeanne a préparé aujourd’hui un petit exposé en espagnol sur ce genre pictural d’origine mexicaine. Elle y commente une œuvre d’Alejandro “Mono” González : une fresque colorée, toute en lignes sinueuses représentant de façon stylisée, schématique, presque un dessin d’enfant, des plantes, des fleurs, une végétation luxuriante, des oiseaux à demi cachés dedans, sauf un grand, en vol, élancé, sorte d’oiseau de paradis embarquant dans sa course comme le soleil et la lune à l’intérieur, peut-être avec une queue de comète — et même un regard, un visage, comme un appel dans la forêt. Une fresque peinte sur un mur de l’université Bordeaux Montaigne, où j’ai fait toutes mes études de Lettres. Mais je ne m’en souviens pas, et l’image du document ne me permet pas d’identifier l’endroit où elle se situe. Je me rappelle surtout, sur un mur de la Maison des Sciences de l’Homme, la fresque devant laquelle je déjeunais dans ma vieille Fiat Uno, entre deux cours à donner : une tempête, un cyclone, des tornades, en train de souffler une ville, des immeubles aspirés qui partent en morceaux ici et là, par le sommet, et ce sont comme des feuilles volantes se détachant de livres. ||

En attendant, ça y est, je l’ai le terrible Bruit Noir, le dernier. Le groupe s’attaque même aux enfants.

(Demain, reprise du travail à la structure.)

04012024

Et si le problème n’était pas le manque de scientificité de la psychanalyse, mais un défaut dans la définition de la science ? Aurélien Barrau, éminent astrophysicien, après plusieurs pistes essayant de définir la chose (« recours au langage mathématique », « capacité de prévoir », « lien presque organique avec l’expérience », « rapport privilégié avec le logos »), finit par concevoir qu’une définition simple de la science est non seulement impossible mais pas raisonnable : « Il faut laisser un peu de souplesse et ne surtout pas trop figer les possibles. » (Cf. De la vérité dans les sciences) Mais mieux, lorsque qu’il tente de circonscrire le champ de définition, ou de description, de la science : « Il existe de multiples manières — peut-être une infinité — de décrire le même monde et le scientifique est en situation de choix. Il est créateur. Il invente un modèle dans un rapport au monde qu’on pourrait dire essentiellement “esthétique”. Il façonne un discours. Il est guidé par la beauté. Mais sa création est sous contrainte. Il se doit de faire face à une altérité radicale. Quelque chose s’impose à lui. » Or, la psychanalyse ne s’y connaît-elle pas en matière de discours contraint et d’altérité imposante ?

En revanche, aujourd’hui, je n’ai pas été gêné à la structure, personne n’est venu en formation. Je me suis retrouvé à relire et corriger des plans de formation, et à imaginer un atelier d’écriture interactif à partir de la version numérique de Comment écrire au quotidien de Pierre Ménard, et un autre, impossible, avec le Cahier de désécriture de Philippe Berthaut. (Sans cesser de penser à l’animateur d’atelier d’écriture de Bruit Noir, absolument vain devant le migrant qui lui conte son voyage de bout de nuit, se sentant lui-même comme un imposteur, un de plus, dans l’ordre du langage : « J’fais ça regardez, c’est de la poésie, quel con ! quand même ! Ah oui c’est bien, il m’a dit, Si vous voulez on peut en écrire ensemble ? j’ai dit, j’crois qu’il a eu l’impression qu’j’essayais d’lui refaire, genre, les petits boulots, l’esclavage, l’escroquerie, Une autre fois merci, c’est gentil. »

05012024

|| En fait, en dehors du visage qui peut-être rêve sa tempête, tout est feuilles volantes sur le mur de la Maison des Sciences de l’Homme. ||

Étrange Cahier de désécriture, avec ses glissements de lettres, une seule par mot, comme par accident, mais bientôt d’autres sont contaminés, la même lettre, ou approchante. Des altérations comme ça, ou presque, en cascade à la limite, entre lapsus erratiques et jeux sonores vaguement poétiques. Et puis la langue se tient un peu mieux, elle semble redevenue courante. Et qu’est-ce que ça signifie ? Rien d’autre que cet élan intérieur, je crois : « Désécrire est la traduction | D’une autre langue abandonnée | Qui a laissé des mots éparpillés | Dans la langue de tous les jours. | Du désécrire tombent en bruine | Des fruits noirs | Qui se métamorphosent en lettre | Quand il écrit | Quand ça s’écrit.

En même temps, Marcel, si tu avais vécu, tu aurais peut-être été l’enfant unique à la place de Lulu ? — Et tu ne serais pas là pour me le rappeler… ou alors Lulu aurais été mon petit frère ? et peut-être qu’on aurait été une famille nombreuse ? et tu en serais un descendant d’un de mes frères ou de mes sœurs ? peut-être ne serais-tu pas encore né ? ou tu aurais fait partie de la fratrie ? ou je t’aurais rencontré et tu aurais été un ami ou une amie ? et qui sait si on se serait mariés et on aurait fondé une famille ? enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants et je serais sûrement mort maintenant… et toi aussi ! — Eh là ! comme tu y vas !

Comme pour Awopbopaloobop alopbamboom, j’aimerais bien créer (plus tard) la playlist de mon vieux Punk.

06012024

En attendant, pour Noisette, le lapin, on a retrouvé la petite clochette de lapin en chocolat, à ruban rouge. Il en est le premier surpris et heureux, à faire sonner cette clochette, le ruban entre ses dents, en courant autour du canapé. — Et que se passe-t-il dans la tête d’un lapin confortablement installé sur la table basse devant le grand écran comme si lui aussi regardait L’Appel de la forêt ?

Dans l’histoire que Nik Cohn rapporte sans jamais l’avoir vécue (il est né à Londres en 1946), je ne sais pas ce qui est le plus édifiant au sujet d’Elvis Presley, figure incarnée de la Pop, par rapport aux crooners tels que Franck Sinatra qui inspiraient aux jeunes filles coups de cœurs, soupirs, syncopes, sanglots dans un cadre passablement romantique : « Avec la pop en revanche, il s’agissait de vrais fantasmes sexuels. Assises dans les salles de concert, les écolières hurlaient, devenaient hystériques, déclenchaient des bagarres et tombaient dans les pommes. Elles mouillaient leu petite culotte et se masturbaient. Si l’on croit P. J. Proby, elles se seraient même meurtries avec les pieds des fauteuils qu’elles avaient préalablement arrachés […] : les filles se lâchaient complètement, se déchaînaient, puis rentraient à la maison avec leur petit ami et rejouaient les vierges effarouchées. À l’image d’une cérémonie rituelle, c’était inesthétique au possible, mais c’était sain et ça a joué comme une soupape de sécurité. Crier après Elvis, les Beatles ou les Stones était aussi bon que d’aller à confesse ou voir un psy. » — Son imagination, mettant en scène ses propres désirs, fantasmes, pulsions, et sa frustration de n’avoir pas vécu la chose ? ou, dans le surjeu de la représentation, une réalité certaine littéralement mise à nu ?

En attendant, c’était jour de taille des arbres. Du petit noyer en particulier (déjà bien grand) dont certaines branches retombaient. On verra d’ici quelques jours s’il pleure, s’il saigne.

(Épiphanie — Les Rois mages, la présentation de l’enfant Jésus à Bethléem, ça vient de l’Évangile selon Matthieu. Leurs noms, Gaspard, Melchior et Balthasar (« en grec, Appellius, Amérius, et Damascus ; en hébreu, Galgalat, Malgalath et Sarathin »), apparaissent dans les Excerpta latina barbari (Extraits d’un barbare), puis dans La Légende dorée de Jacques de Voragine. — La galette, ça vient de la fête latine des Saturnales, en l’honneur du dieu du temps, Saturne. Les esclaves partageaient des galettes avec les Romains. S’ils tombaient sur la fève ils obtenaient ce qu’ils voulaient pendant une journée. Et c’est déjà à cette époque que la plus jeune des voix innocentes se trouvait sous la table pour la distribution des parts. — (La frangipane, pour les amateurs, proviendrait du nom Frangipani. Mais les sources sont multiples. J’aime assez celle de Pompéo Frangipani, marquis et maréchal de Louis XIII qui aurait créé le parfum de la frangipane, avant la crème d’amande, afin de couvrir l’odeur du cuir des gants et des souliers.) — Épiphanie, du grec ancien, ça veut dire « qui apparaît ». Et parfois, par retour de ce sens ancien, c’est bien ce que ça veut dire, c’est une manifestation de ce qui demeurait caché, comme un dieu.)

13 | Face à L’Appel de la forêt | photoperso © Will | 20240103_224826

07012024

(Au fait : « La matière-pli est une matière-temps, dont les phénomènes sont comme la décharge continuelle d’une “infinité d’arquebuses à vent”. » (Gilles Deleuze, Le Pli)

Et pour rappel des mathématiques croisées au discours analytique de Lacan, dans Encore (sachant que : a = plus-de-jouir ; $ = sujet ; S1 = signifiant maître ; S2 = savoir) : a/S2 —> $/S1)

Il y a eu un beau documentaire ce soir, Devenir Marilyn (de Michèle Dominici), sur la façon dont Norma Jeane Mortensen s’est transformée en peintre qui finit par entrer dans son tableau. Un travail de longue haleine, tant sur le plan de la comédie que sur le plan humain, et qui passe aussi par une autobiographie, des carnets. Et elle écrit ainsi — du moins j’entends, on lit (s’agit-il d’un montage de notes ? — peu importe l’ordre puisqu’elle a tout écrit) — une certaine idée de ce veut dire jouer : « Au cinéma tout est découpé en petits morceaux. On dit deux répliques et il crie Coupez ! Il règle l’éclairage, replace la caméra, et là, on prononce deux autres répliques. À peine êtes-vous entré dans la peau du personnage qu’il vous coupe. Rien ne doit s’interposer entre mon personnage et moi. Concentration, ressentir. Se débarrasser de tout le reste. Mon esprit parle, pas de regard, juste le corps. Lâcher prise, sentir le visage, l’esprit, l’âme. Pas de manières. Écouter le corps pour ressentir. Écouter, avec les yeux. »

Voilà. Les vacances sont terminées pour les enfants. Louis a pris le train pour La Rochelle, le lycée, l’internat, une semaine intense en prépa. En attendant, entre deux parties de je ne sais quel jeu sur son mobile, écouteurs dans les oreilles, il aura jeté un œil dehors, laissant planer un instant son regard sur les lumières au loin, et je poursuivais sûrement ma lecture de la saison III de Sapiens, la version BD du livre de Yuval Noah Harari qu’il m’a offerte pour Noël. (Dernier chapitre, « Les voies de Skyman… »)

Une dernière surprise de J.-D. Nasio avec Francis Bacon (dernier scandale aussi, quand on pense moins aux artistes qu’aux imposteurs plus ou moins cruels en ce monde) : « Quand on connaît un être du dedans, on sympathise inévitablement avec lui, qu’il soit ange ou démon, parce que nous découvrons l’enfant innocent qu’il a été. »

A propos de Will

Formateur dans une structure associative (en matière de savoirs de base), amateur de bien des choses en vrac (trop, comme tous les grands rêveurs), écrivailleur à mes heures perdues (la plupart dans le labyrinthe Tiers Livre), twitteur du dimanche sur un compte Facebook en berne (Will Book ne respecte pas toujours « les Standards de la communauté »), blogueur éphémère sur un site fantôme (willweb.unblog.fr, comme un vaisseau fantôme).

2 commentaires à propos de “En attendant… les vacances | #enfances #lire&dire #hors-série”

    • Bonjour Piero. Une belle année pour toi aussi. — Bien sûr, chipe et transfère ce que tu souhaites. Mais attention : le paragraphe 2 (sur Lacan, c’est bien ça ?) est erroné. Je viens de m’en rendre compte grâce à toi. WordPress ne comprend pas l’éditeur d’équation que j’ai utilisé avec Word… la formule était incomplète. Mais je l’ai corrigée. Tu peux donc l’utiliser sans risque d’erreur. — Voilà, merci de ton passage Piero, à une prochaine.

Laisser un commentaire