#P5 | Index

Pesanteur vide et moite le tempo du sang qui tape sous la peau. Gonfler jusqu’à exploser, peut-être.

Se couper des sens. Caresser la sensation persistante et y revenir. Là où l’on tente d’évanouir le réel dans une routine sur le fil. Le silence n’est pas le sommeil, ni la mer calme il est une enveloppe. Inutile, les ondes lointaines oscillent comme ou contre le corps qui ne sait plus dormir. Pulsations. Assourdissantes là où tout circule. Sang, air, veines, poumons. Palpitations. Le silence titube jusqu’aux tympans. S’insinue, sifflement qui jamais ne tait les battements. Les paupières cousues du même fil de silence encore encore luttent contre les reflets lovés dans la rétine. Souvenirs prisonniers. Et ce corps de silence, toujours, encore, ampute l’air. Aucun courant de vie. Immobiles l’âme et la lumière. Noire et pourtant retient les braises qui couvent au-dedans. Etincelles. Sur  les tempes le feu transpire, enflamme ce qui se met à penser, irrigue les poings serrés. Les fourmis s’amassent, font temple et toujours en silence, sur le fil, colonisent les pores victorieuses, dressent un volcan, une empreinte éternelle. Puisque rien n’a de sens.

A propos de Rebecca Armstrong

J'aime la voix alors j'ai fait de la radio (associative), je produis des podcasts et mon métier c'est de faire lien avec ma voix. J'ai écrit, vraiment pour la première fois, récemment. Un manuscrit instinctif est né: des flashs d'un temps passé disons. Il s'appelle "1.2.3". Je souhaite désormais explorer l'écrire avec la profondeur que je sens ici, avec tout l'enthousiasme de la novice. (Et au fait, j'aime les tatouages, les apéros, les lecture à voix haute, mon potager minuscule, courir le matin et lire)

14 commentaires à propos de “#P5 | Index”

  1. J’aime beaucoup ton texte. Et c’est vrai que nos textes résonnent. Il y a même des occurrences que je retrouve ici dans ton texte et que j’ai ôté dans le mien.

    • Oh merci 🙂 Tu as modifié ton texte à cause du mien?? Si c’est bien ce que j’ai compris, il ne fallait pas 🙁

  2. …puisque rien n’a de sens… mais oui ! Au fond cela a toujours été pressenti mais luttons tous contre cet insupportable. En cessant la lutte, plus de tension, le vide devient plein et l’esprit flotte dans un espace paisible, doux. Jean Klein parle de cela et seulement de cela, comment sortir de la sensation d’explosion (entre autre) qui n’est qu’une pensée crue, non réelle, car malgré les apparences, rien n’explose jamais. Je dirais, Rebecca, que tu peux commencer par La joie sans objet, de lui, mais avant cela assure toi de bien comprendre sur quel fleuve tu embarques… Klein n’est pas un écrivain, c’est un musicologue mystique, qui a été un des premiers occidentaux à partir en Inde se former à l’Advaïta védenta, la philosophie non duelle et millénaire des sages. On pénètre là dans un monde dont il faut avoir le goût. Si tu prends ton billet, je te souhaite un très beau voyage ! 🙂

    • Merci Isabelle pour ton message. Je suis allée me renseigner sur Klein. A découvrir donc!

  3. « Le silence titube jusqu’aux tympans.  » : aspiration, déséquilibre, chute… on a l’impression d’assister à une déflagration silencieuse, c’est impressionnant !

  4. Incandescent ! J’aime cette image du feu qui transpire et puis les fourmis qui s’amassent et dressent un volcan. Je ressens presque cette sensation organique de suffocation en lisant ton texte !

    • Oh mais génial! Il n’y a rien de plus précieux que de savoir ce qui est ressenti. Merci pour ta lecture Camille.