#L4 Constellation

Sentimenthèque.

André Malraux, La condition humaine
Ce livre qui est peut-être le plus important non pas parce qu’il a été lu mais parce qu’il a été le premier à être ouvert.
tous ces livres
toutes ces étagères
trop vaste
on longe la frontière du monde par les tranches
un jour on y entre au hasard
Demandez à un homme ce qu’est l’intelligence, il vous répondra par l’image qu’il se fait de lui-même, ou de ce qu’il aimerait être.

Jean-Jacques Schuhl, Rose poussière
Soyez creux, soyez creux, soyez creux, vous résonnerez !

Charlotte Brönte, Jane Eyre
Enfant, fille, femme, martelée par l’existence et pourtant jamais ne s’écroule sous l’épreuve des rafales du nord de l’Angleterre. Récit dont l’écriture est aussi dense que la vie qui défile. Émotions et paysages sont un seul. Le corps s’y débat, on suit de l’intérieur. 

Rolland Barthes, La Chambre Claire 
Personne n’est indispensable, mais chacun est irremplaçable. On oublie le négatif pour n’y garder que la lumière qui s’imprime directement sur les choses et la vie et la mort.

Rolland Barthes, Le plaisir du texte
Le plaisir de théoriser la lecture, déconstruire l’idée de la linéaire et constante. Se penche sur la respiration du texte, son rythme, ses pleins, ses creux, ses vides, ses ivresses, ses ennuis.

Virginia Woolf, Les vagues
Un large horizon de vagues qui dans l’immensité se répètent, encore, encore, mais toutes uniques. Paysage calme de loin, grondant sous la surface. Chaque ligne, une oralité, au fil des pages qui forment des nœuds qui se défont petit à petit. La ligne s’élargit, devient bloc. On démêle à mesure les différentes voix qui forment enfin des personnages, pour finir par les découvrir complètement emmêlées. 

Hélène Bessette, Vingt minutes de silence
Hélène Bessette, La grande balade
Hélène Bessette, Ida ou le délire
Hélène Bessette, Garance Rose

(LNB7 JTM)

Daniil Harms, Incidents
Le réel devient une pâte à modeler, et pourvu que le sens ne soit qu’un effet. 
L’accumulation des vieilles qui se penchent trop à leur balcon et meurent en passant par dessus leur balustrade. Lassé, Daniil part au marché. 
Ou encore une suite de morts.
Bonjour, je suis auteur.
Et bien pour moi, vous n’êtes qu’une merde ! 

Arno Schmidt, Brèves de la vie d’un faune
La fuite du dedans, dans l’écriture, qui donne la force de fuir tout court. La superposition de ses recherches et la concrétisation du fantasme quand le monde se désintègre.  

G.W. Sebald, Les anneaux de Saturne
Une grande balade dans les collines un thé de fin d’après-midi, une question claque : est-ce que l’écriture nous sauve, ou nous rend-elle encore plus fous ? 

G.W. Sebald, Immigrants 
des portraits comme des photos, dont les images entre les lignes ne constituent aucune preuve.

Marguerite Duras, Écrire
La mort de la mouche, c’est un extrait de littérature dans le réel. 

Jacques Kerouac, Le livre des Haïkus
My boots are clean
From walking
Under the rain

Baudrillard, Pourquoi tout n’a-t-il pas déjà disparu ?
François Bon, Autobiographie des objets
J.L. Borges, Le livre de sable
Mark Z. Danielewski, La Maison des feuilles
James Joyce, Dubliners
James Joyce, Ulysse
Henri Michaux, L’espace du dedans
Henri Michaux, Poteaux d’angle
Proust, Du côté de chez Swan
Noëlle Renaude, Ma Solange comme t’écrire mon désastre, Alex Roux

A propos de Marion Mucciante

Écrire c’est très pratique, notamment pour détourner le réel et faire diversion à la rationalité du monde. http://marionmucciante.com/

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